27 janvier 2010

Sarkozy monsieur déficit !

Nicolas Sarkozy seul responsable des déficits publics

Par Jean-Louis BIANCO  le 27 janvier 2010
Demain jeudi, Nicolas Sarkozy organise à l’Élysée une « conférence des déficits publics » avec les collectivités locales.
Ne soyons pas dupes !  Si Nicolas Sarkozy a décidé d’organiser une telle conférence, c’est pour tenter de faire partager la responsabilité du déficit de la France avec les collectivités territoriales.
Il aurait mieux fait d’organiser un séminaire du gouvernement car les déficits publics sans précédent de notre pays sont les résultats directs de sa politique. Cette politique est désastreuse en terme d’emploi, ce qui impacte les comptes sociaux et elle est irresponsable sur le plan fiscal.
L’entêtement  du Président à maintenir le bouclier fiscal, la suppression de la taxe professionnelle, la baisse de la TVA dans la restauration,  illustrent les erreurs de cette mauvaise politique qui, en période de crise, prive l’État de ressources et lui enlève toute marge de manœuvre.
Les Départements en subissent lourdement les conséquences, puisque l’État est incapable de rembourser les compensations financières qu’il leur doit au titre des transferts obligeant les Conseils généraux à assumer, seuls, les charges du  RSA/RMI et de l’APA.
Dans mon département la dette de l’Etat s’élève à 54 millions d’euros
Nicolas Sarkozy donne des leçons, qu’il donne plutôt l’exemple.

26 janvier 2010

Ségolène Royal en visite privée à Casablanca salue le combat de Nouzha Skalli

  Nouzha SKALLI, Marocaine et Engagée
Ségolène Royal se réjouit des réalisations sociales au Maroc
Casablanca, 23/01/10 - Mme Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes a salué les réalisations du Maroc en matière sociale, lors d'une visite privée à Casablanca.
Dans une déclaration à la MAP, à l'issue d'une visite au centre de protection sociale " Samusocial", Mme Royal, qui accompagnait la ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, Nouzha Skalli, a précisé qu'elle a tenu à se rendre à ce centre qu'elle trouve "exemplaire par la qualité de la prise en charge à la fois des enfants des rues et des mères célibataires".
"J'en profite pour saluer Mme Skalli qui se bat beaucoup pour la promotion des conditions des femmes au Maroc", a-t-elle dit, soulignant que le Royaume "a pu réaliser des acquis très importants" au profit de la femme.
Après avoir indiqué que les visites permettent d'explorer les actions de coopération bilatérale, Mme Royal a exprimé sa disposition à développer la coopération entre la région Poitou-Charentes et des régions marocaines.
De son côté, Mme Skalli, s'est félicitée de cette visite, exprimant sa conviction qu'elle sera le prélude au renforcement du dialogue et au développement de la coopération avec la région Poitou-Charentes.
Soulignant l'importance et le rôle du Samusocial de Casablanca, inauguré en 2006 par SM le Roi Mohammed VI, la ministre a affirmé qu'un autre sera créé prochainement à Agadir puis à Tétouan pour, que dans la perspective 2012, toutes les régions soient dotées d'un Samusocial.
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Biographie de Mme Skalli

Née le 25 mai 1950 à El Jadida, Maroc
Mariée et mère de 2 enfants
Pharmacienne diplômée de l'Université de Montpellier en 1974

Fonctions et responsabilités

- Députée du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) à la Chambre des Représentants depuis 2002
- Chef du Groupe Parlementaire de l’Alliance Socialiste 2003/2004
- Vice-présidente de la commission des secteurs sociaux à la Chambre des Représentants
- Membre du Bureau Politique du Parti du Progrès et du Socialisme
- Membre fondatrice et l’une des responsables nationales de l'Association Démocratique des Femmes du Maroc (ADFM créée en 1985)
- Membre fondatrice et animatrice du CLEF (Centre pour le Leadership Féminin créé en 1997 à Casablanca)
- Membre fondatrice de l'Organisation Marocaine des Droits Humains (OMDH)
- Membre fondatrice du Centre d'Écoute et d'Assistance Juridique aux Femmes Victimes de Violence (créé en 1995 à Casablanca)
- Membre du Conseil d'Administration d'INSAF Institution Nationale de Solidarité Avec les Femmes en détresse
- Fondatrice du Comité National pour la Participation des Femmes à la Vie Politique en 1992 à Casablanca

- Ancienne Présidente de la Fédération Nationale des Syndicats des Pharmaciens du Maroc (1993-1997) et du Syndicat des Pharmaciens d’Officine de Casablanca (1993-1998).
- Membre du Comité de Pilotage du Global Network for Local Governance (GNLG), Réseau Mondial de la Gouvernance Locale, basé à New Delhi.

La société coopérative, un modèle à renforcer

« La Région s'est engagée à favoriser la création et la reprise d’entreprises sous forme coopérative. En augmentation dans la région, de plus de 44 % en quelques années, les sociétés coopératives de production (SCOP) et les sociétés coopératives d'intérêt collectif (SCIC) répondent à un besoin croissant des salariés, celui de se sentir en phase avec leur entreprise, où le travail et le respect dû à chacun sont des valeurs partagées. Et où, en retour, l'implication des uns et des autres est forte.

Le statut coopératif permet aussi de réinventer l'avenir d'entreprises classiques qui, en difficulté passagère ou chronique, peuvent y trouver un second rebond sous l'impulsion des salariés. Nous poursuivons donc notre effort pour donner à ce secteur toute sa place et aider à l'émergence et au renforcement de ce nouveau modèle de développement économique. »


La Présidente de la Région Poitou-Charentes
Ségolène Royal


Toute l'information régionale à consulter sur l'Essentiel n°218

25 janvier 2010

Le problème des enfants pauvres en France par Michèle Delaunay

La pauvreté des enfants est, plus que toute autre encore, inacceptable parce que, plus que toute autre, elle apparait comme subie, hors de toute responsabilité de la personne et que l'on devine qu'elle est lourde de conséquences pour l'avenir de ces enfants.
Le taux de pauvreté relative des enfants, tel qu'il est étudié par l'organisme eurostat dans nos 27 pays, apparait comme un marqueur déterminant de l'éfficience des systèmes de protection. C'est aussi un marqueur transversal, touchant à tous les domaines qui définissent la santé sociale d'un pays. Il est pour toutes ces raisons d'un grand enseignement politique.
La France se classe au 11 ème rang des pays de l'UE, avec un taux de 14%, supérieur d'un point au taux de pauvreté globale et au taux de pauvreté des âgés de plus de 65 ans, plaçant dans les deux cas la France au 7ème rang.
Nous faisons donc plus mal concernant les enfants que pour l'ensemble de la population. Et cela malgré un taux d'effort social de 29,8% (part des dépenses de protection sociale dans le PIB) qui nous situe au premier rang, ex aequo avec la Suède.
La comparaison des chiffres et des classements est éloquente et nous interpelle quant à l'efficience de notre protection sociale.
Les causes, comme les conséquences, de ce taux élevé de pauvreté des enfants sont accablantes.
Les causes sont triples ; les deux premières sont sans relation directe avec notre système de protection et avec les prestations familiales pour lesquelles la France se situe au 4ème rang européen
- proportion d'adultes et d'enfants vivant dans des ménages où aucun adulte ne travaille
- nombre de travailleurs gagnant moins que le seuil de pauvreté
- transferts financiers aux familles dans le cadre des politiques familliales et orientation de ces transferts en fonction du nombre des enfants

Les deux premiers points sont ceux où la France pêche le plus. Ils situent la France dans un groupe médian de pays se caractérisant par un marché du travail bloqué pour ce qui est des adultes ne travaillant pas et vivant dans des ménages avec enfants. La France se singularise par un taux de 11% d'enfants vivant dans des familles où aucun adulte ne travaille.
Les conséquences de cet état de pauvreté sont plus effrayantes encore. Résumons-les ainsi : les enfants pauvres deviennent des adultes pauvres et des parents d'enfants pauvres.
Ce déterminisme est étayé encore par le taux élevé d'échec scolaire qui positionne la France dans un médiocre 11ème rang européen. Nul paramêtre ne mesure le "taux d'échappement" à ce déterminisme accablant qui interpelle le politique comme une gifle.
Que retenir principalement de ces chiffres ?
C'est l'emploi, et encore l'emploi et toujours l'emploi qui plombe l'efficience de notre protection sociale et qui sape notre beau rêve d'égalité des chances. Quand on met en place un "plan social" où que l'on supprime pour cause de rentabilité des emplois peu qualifiés condamnant ceux qui les occupaient au chômage, ce n'est pas eux seulement que l'on condamne mais leurs enfants qui, devenant des enfants pauvres, deviennent des enfants à risque élevé d'échec dans tous les compartiments du jeu : école, profession, santé, insertion sociale...
Quelle leçon ? Non seulement refuser ces suppressions d'emploi, mais exiger qu'au contraire on conserve et amplifie nombre de mêtiers dont l'utilité sociale à tous les sens du terme est plus grande que la rentabilité financière. Caissières remplacées par des appareils informatiques, postes d'ASH supprimés dans les hôpitaux, pompistes évincés dans les stations des milliardaires de Total...
La droite a tout faux dans ce domaine, mais la gauche doit revoir sans tabous sa politique sociale pour qu'elle soit plus créative que palliative, plus incitatrice que compensatrice.

A lire sur le blog de Michèle Delaunay

 

 

La lente mort des courants du Parti socialiste

Lemonde.fr, 23 janvier 2010
 
A l'exception de l'aile gauche, aucun courant du Parti socialiste ne s'est ému du virage pragmatique de Martine Aubry sur la réforme des retraites. Au diapason de la gauche radicale, Benoît Hamon et Henri Emmanuelli ont peu goûté que la première secrétaire bouscule le dogme de l'âge légal de la retraite à 60 ans, en jugeant qu'" on doit aller, qu'on va aller très certainement, vers 61 ou 62 ans ". Au-delà de cet épisode, ce grand silence des courants est révélateur : ils sont en train de mourir, lentement et sûrement.
 
C'est en 1907 que la SFIO de Jean Jaurès a introduit le système des courants, en prévoyant que les instances dirigeantes seraient composées à la représentation proportionnelle, selon les votes des motions (présentées par les courants) aux congrès. En 1971, au congrès d'Epinay, le PS a pérennisé ce système, tout en interdisant, dans ses statuts, la structuration en tendances. Ponctué de " synthèses ", artificielles ou réelles, et aussi de scissions - Jean-Pierre Chevènement, en avril 1993, et Jean-Luc Mélenchon, en novembre 2008 -, l'affrontement entre les courants a rythmé l'histoire socialiste. De Jean Jaurès et Jules Guesde, en passant par François Mitterrand et Michel Rocard, première et deuxième gauche, l'une étatiste, l'autre plus ouverte sur la société, ont mené une vraie confrontation idéologique.
 
En présidentialisant les institutions, la Ve République a accéléré la mutation des sensibilités idéologiques en écuries présidentielles. Dès 1988, l'affrontement entre Lionel Jospin et Laurent Fabius a porté un coup mortel au courant mitterrandiste, qui a explosé, en 1990, au congrès de Rennes. Le système a été mis à mal, en 1995, quand M. Jospin, revenant à la tête du PS, a instauré l'élection du premier secrétaire au suffrage direct des militants, le plaçant ainsi dans une posture présidentielle, au-dessus des combinaisons d'appareil. Entre 1993 et 1995, le jeu des courants avait fait valser trois premiers secrétaires (M. Fabius, M. Rocard, M. Emmanuelli).
 
Pendant onze ans, de 1997 à 2008, le plus long règne à la tête du PS, François Hollande, dépourvu de courant, a recherché des majorités de synthèse, conformément à la logique des " transcourants " adoptée dès 1985. Au congrès de Reims, en novembre 2008, dans un PS traumatisé par sa troisième défaite présidentielle consécutive, ce ne sont pas des courants en bonne et due forme qui ont présenté quatre motions, mais des coalitions hétérogènes. Ainsi l'alliance autour de Mme Aubry, dotée de peu de forces, des fabiusiens et d'une partie des strauss-kahniens, a tourné au mariage d'oxymores. Les premiers avaient prôné le non au référendum de 2005 sur le projet de Constitution européenne, les seconds le oui.
 
En s'engageant à recourir à des primaires, ouvertes au-delà des militants à l'ensemble des sympathisants socialistes, pour désigner le candidat du PS à la présidentielle de 2012, Mme Aubry a porté un coup de grâce aux courants, d'autant plus salutaire que le système, en favorisant l'immobilisme idéologique, était devenu paralysant. Dans un petit livre qui vient de paraître, Les Socialistes (Le Cavalier bleu, collection " Idées reçues ", 128 p., 9,80 euros), Alain Bergounioux, historien du PS, n'est pas loin de partager ce constat : " Les courants n'existent que relativement les uns par rapport aux autres, écrit-il (...). Ils sont de plus en plus déterminés par la logique de la présidentialisation, et donc par la recherche d'une légitimité extérieure dans l'opinion, tendant à se désagréger ou se recomposer au gré des fluctuations de popularité de leurs dirigeants. "
 
Depuis Reims, la déliquescence s'amplifie. Les " courants " se résument à des gardes rapprochées - autour de Mme Aubry, de M. Hollande ou de Bertrand Delanoë - ou sont des leurres. Le courant strauss-kahnien, Socialisme et démocratie, a éclaté en trois ruisseaux : celui de Jean-Christophe Cambadélis qui soutiendra Mme Aubry en 2012 si Dominique Strauss-Kahn reste à Washington ; celui de Michel Destot, maire de Grenoble, qui réunit dans son club, Inventer à gauche, les anciens rocardiens, celui de Pierre Moscovici, déjà candidat à la primaire. Même le courant de Ségolène Royal, L'Espoir à gauche, arrivé en tête des motions à Reims, s'est décomposé en plusieurs morceaux au point que la bataille pour son contrôle, après la rupture entre l'ancienne candidate et Vincent Peillon, apparaît purement virtuelle.
 
Alors que, d'Arnaud Montebourg à Julien Dray et Jack Lang, il y a de plus en plus d'électrons libres, seul le courant le plus à gauche, celui de M. Hamon, porte-parole du PS, semble résister. Mais il a été affaibli par le départ de M. Mélenchon. Et M. Hamon, qui veut aussi incarner la rénovation, doit composer avec la " vieille garde " (Henri Emmanuelli) et les jeunes " avant-gardistes " (Razzy Hammadi).
 
Les primaires impliquent un dépassement des courants. Les présidentiables s'organisent en réseaux, par nature " transcourants ", ouverts sur l'interne, par un maillage des fédérations, et au-delà du PS, sur l'extérieur. L'avantage de ce système, en gestation sur la toile d'Internet, est d'être à la fois moins clivant et moins nombriliste. Le PS tournera moins en vase clos. Les débats y gagneront en qualité. En termes chimiques, la consanguinité a fait place à la capillarité.
 
Courriel : noblecourt@lemonde.fr
© Le Monde

24 janvier 2010

Afghanistan : Le gouvernement doit tenir les promesses faites aux femmes afghanes

Celles-ci sont de plus en plus menacées par les factions extrémistes sans que le gouvernement les protège
Décembre 6, 2009

La situation des femmes et jeunes filles afghanes est alarmante et risque de se détériorer. Alors que le monde a les yeux rivés sur la nouvelle stratégie de l’administration Obama en matière de sécurité dans ce pays, il est absolument essentiel de s’assurer que les droits des femmes et des jeunes filles ne restent pas simplement un vœu pieux et soient placés au premier rang des priorités tant des gouvernements que des bailleurs de fonds.
Rachel Reid, chercheuse sur l’Afghanistan
(New York, le 6 décembre 2009) - Huit ans après la chute des Talibans, les femmes et les jeunes filles afghanes sont souvent victimes de violences et de discrimination et ont un accès limité à la justice et à l'éducation, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. De nombreuses jeunes filles sont par ailleurs contraintes au mariage. En outre, le gouvernement afghan n'a toujours pas traduit en justice les assassins de plusieurs femmes qui jouaient un rôle important dans la vie publique et a ainsi favorisé une culture d'impunité pour ceux qui s'en prennent aux femmes.
Le rapport de 96 pages, intitulé « We Have the Promises of the World : Women's Rights in Afghanistan » (« Nous avons les promesses du monde entier : Les droits des femmes en Afghanistan ») présente de façon détaillée des cas emblématiques de violations récurrentes des droits des femmes en Afghanistan dans cinq domaines : les attaques visant les femmes impliquées dans la vie publique, la violence contre d'autres citoyennes, le mariage des enfants et le mariage forcé, l'accès à la justice ainsi que l'accès des filles à l'enseignement secondaire.
« La situation des femmes et jeunes filles afghanes est alarmante et risque de se détériorer », a déclaré Rachel Reid, chercheuse sur l'Afghanistan pour Human Rights Watch. « Alors que le monde a les yeux rivés sur la nouvelle stratégie de l'administration Obama en matière de sécurité dans ce pays, il est absolument essentiel de s'assurer que les droits des femmes et des jeunes filles ne restent pas simplement un vœu pieux et soient placés au premier rang des priorités tant des gouvernements que des bailleurs de fonds. »
Alors que le sort des femmes et des jeunes filles sous le régime des Talibans a servi à justifier en partie l'invasion de l'Afghanistan en 2001, les droits des femmes n'ont pas été par la suite une priorité constante du gouvernement ni de ses alliés internationaux. Compte tenu du renforcement des factions fondamentalistes au sein du gouvernement, de l'ampleur croissante de l'insurrection et de la forte probabilité d'une forme de réconciliation avec les factions talibanes, tout ce que les femmes et les jeunes filles afghanes ont gagné depuis 2001 en matière d'éducation, de travail et de liberté de mouvement est gravement menacé.
« Les femmes ne constituent pas une priorité pour notre gouvernement ou pour la communauté internationale », a confié Shinkai Karokhail, membre du Parlement, à Human Rights Watch. « Nous avons été oubliées », a-t-elle ajouté.
Les femmes impliquées dans la vie publique font sans cesse l'objet de menaces et de manœuvres d'intimidation. Plusieurs d'entre elles ont été assassinées, mais aucun de leurs meurtriers n'a été traduit en justice. L'assassinat en avril 2009 de Sitara Achakzai, femme politique et militante courageuse des droits humains réputée pour son franc-parler, a constitué un avertissement de plus adressé à toutes les femmes qui s'engagent dans la vie publique.
Interrogées dans le cadre de ce rapport, plusieurs femmes afghanes jouissant d'une certaine notoriété ont indiqué qu'elles ont le sentiment de ne pas être prises au sérieux lorsqu'elles font part aux autorités de telles menaces. Une femme membre du Parlement qui, à l'instar de quelques autres, a parlé sous couvert d'anonymat à cause du risque encouru, a déclaré à Human Rights Watch :
« J'ai reçu tellement de menaces. Je les signale parfois mais les autorités me conseillent de ne pas me faire d'ennemis et de me taire. Mais comment puis-je cesser de parler des droits des femmes et des droits humains ? »
Une femme officier de police qui a reçu des menaces de mort a indiqué :
« Ils m'ont dit qu'ils allaient tuer mes filles. J'ai peur à chaque instant. Je ne peux jamais rentrer chez moi - le gouvernement ne peut pas me protéger là-bas. Mon ancienne vie est finie. »
Une enquête nationale sur les niveaux de violence à l'encontre des femmes afghanes a montré que 52 pour cent des personnes interrogées avaient été victimes de violences physiques et 17 pour cent de violences sexuelles. Toutefois, du fait des obstacles sociaux et juridiques se dressant sur la voie de l'accès à la justice, peu de femmes et de jeunes filles ont signalé ces cas de violence aux autorités. Ces obstacles sont particulièrement difficiles à surmonter dans les affaires de viol. Bien que les femmes activistes et membres du parlement aient fermement insisté et soient parvenues à inscrire le viol sur le code des lois cette année pour la première fois, le gouvernement s'est montré peu disposé à considérer chaque cas comme un délit grave ou à s'engager dans une campagne d'éducation publique visant à changer les attitudes.
L'absence de justice aggrave la vulnérabilité des femmes. Une femme victime d'un viol collectif commis par un commandant local jouissant de bonnes relations s'est aperçu que, après le long combat qu'elle a mené pour faire condamner ses violeurs, ces derniers ont été libérés sur décret présidentiel. Peu de temps après, en 2009, son mari a été assassiné. La femme a indiqué à Human Rights Watch qu'il avait été tué car il se battait pour les droits de son épouse :
« J'ai perdu mon fils, mon honneur et maintenant mon mari », dit-elle. « Mais je ne suis qu'une pauvre femme ; qui va donc m'écouter ? »
Les enquêtes montrent que dans plus de la moitié des mariages en Afghanistan, les épouses sont âgées de moins de 16 ans et 70 à 80 pour cent des mariages sont célébrés sans le consentement de la femme ou de la jeune fille. Ces pratiques sous-tendent de nombreux problèmes auxquels font face les femmes et les jeunes filles car il existe une forte corrélation entre la violence conjugale et les mariages précoces et forcés.
Une jeune fille de 13 ans qui a été contrainte au mariage a expliqué à Human Rights Watch que, après avoir osé fuir, elle s'est retrouvée pourchassée par la famille de son mari : « Ils sont venus pour me demander de revenir. J'ai dit non ; ils ont continué de venir. Je dis toujours non... je ne peux pas revenir. Ils veulent me tuer. » Les femmes activistes qui ont abrité la jeune fille ont été dénoncées au Parlement. Des années après, la jeune femme continue de se battre pour obtenir la séparation légale après son mariage illégal.
Ce cas n'est qu'un des nombreux exemples figurant dans le rapport qui illustrent le problème fondamental auquel sont confrontées les femmes et les jeunes filles afghanes : l'absence d'accès à la justice. Les études montrent que plus de la moitié des femmes et des jeunes filles en détention sont emprisonnées pour des « crimes contre la moralité », comme l'adultère ou la fuite du domicile, en dépit du fait que la fuite du domicile ne soit pas un crime dans la législation afghane ou la charia. Mais qu'il s'agisse d'une femme haut placée menacée, d'une jeune fille désirant échapper à un mariage précoce ou d'une victime de viol désirant voir ses agresseurs punis, la réponse de la police ou des tribunaux est souvent hostile.
« La police et les juges considèrent la violence contre les femmes comme légitime ; c'est la raison pour laquelle aucune poursuite n'est engagée », a déclaré à Human Rights Watch Soraya Sobhrang, membre de la Commission indépendante afghane des droits humains.
Les réformes législatives protégeant les droits des femmes sont importantes mais une certaine prise en main est également nécessaire pour changer les attitudes et prévenir les abus, a précisé Human Rights Watch.
« Le gouvernement doit prendre au sérieux son devoir de protection des femmes et des jeunes filles », a indiqué Rachel Reid. « Le président Karzaï a beaucoup de travail à faire pour redorer son image de modéré à l'égard des droits des femmes. »
Après la destruction de nombreuses écoles pour jeunes filles par les Talibans, l'éducation des filles est devenue l'aspect le plus symbolique de la contribution internationale des bailleurs de fonds en Afghanistan. Malgré des avancées significatives, des disparités frappantes entre les sexes demeurent. La majorité des filles ne vont toujours pas à l'école primaire. Seulement 11 pour cent des filles en âge d'aller au collège sont inscrites dans des classes de la cinquième à la troisième. Seulement 4 pour cent des filles parviennent à entrer dans les classes de la seconde à la terminale. Alors que le nombre de filles et de garçons scolarisés chute considérablement au niveau de l'enseignement secondaire, la baisse est encore plus prononcée pour les filles.
La régression des droits des femmes en Afghanistan a été remise à l'ordre du jour en mars au moment de l'adoption par le Parlement de la loi discriminatoire sur le statut personnel des Chiites et de sa ratification par le président Karzaï. Face aux protestations nationales et internationales, le président Karzaï a autorisé un amendement de la loi, mais il reste de nombreux articles flagrants qui imposent des restrictions drastiques aux femmes chiites, y compris l'obligation pour les épouses de demander à leur mari la permission de quitter le domicile sauf pour des « raisons légales raisonnables » non spécifiées, ainsi que l'octroi de la garde des enfants aux pères et grands-pères uniquement.
« Nous nous sommes réellement réjouies des propos de la communauté internationale sur la loi chiite - de très belles choses ont été dites, comme ce fut le cas en 2001 », a indiqué Wazhma Frogh, activiste des droits des femmes. « Nous avons les promesses du monde entier. Mais nous attendons encore de voir ce qui sera fait. »
Le président Karzaï devrait revoir complètement la loi pour la protection des droits des femmes et nommer à de hautes fonctions des personnes œuvrant pour la défense des droits des femmes, a déclaré Human Rights Watch.
« La loi chiite a rappelé la vulnérabilité des femmes afghanes face aux pactes politiques et aux promesses non tenues », a conclu Rachel Reid. « Le président Karzaï devrait entamer son nouveau mandat en adressant un aux femmes de son pays  un signal fort qui confirme sa volonté de voir son gouvernement œuvrer pour la promotion de l'égalité. »
Recommandations clés du rapport « We Have the Promises of the World: Women's Rights in Afghanistan » :
  • Le gouvernement et les bailleurs de fonds devraient faire de la promotion et de la protection des droits des femmes la principale priorité de la reconstruction du pays et un pilier central de leurs stratégies politiques, économiques et sécuritaires.
  • Le gouvernement, avec le soutien des bailleurs de fonds, devraient engager une campagne de sensibilisation à grande échelle pour s'assurer que le viol soit considéré comme un crime par les autorités de police, les juges, le Parlement, les fonctionnaires et les Afghans en général. Cette campagne devrait également avoir pour objectif de réduire la stigmatisation des victimes de viol.
  • Le gouvernement devrait élargir les possibilités d'enregistrement des mariages et rendre cet enregistrement obligatoire.
  • Le président devrait ordonner la libération de toutes les femmes et jeunes filles injustement détenues pour «avoir fui le domicile»; le gouvernement devrait en outre leur présenter des excuses officielles et proposer une compensation.
  • Le gouvernement, avec l'appui des bailleurs de fonds, devrait augmenter le nombre et la couverture géographique des classes d'enseignement secondaire pour les filles en construisant davantage de collèges pour les filles et s'assurer de l'accélération du recrutement et de la formation des enseignantes.
  • Le gouvernement, avec l'appui des Nations unies et des autres bailleurs de fonds, devrait donner la priorité à la sécurité des femmes candidates et électrices dans le cadre de la préparation des élections parlementaires de 2010.
  • Les bailleurs de fonds internationaux et les Nations unies, conjointement avec le ministère de la Condition féminine, devraient effectuer un audit complet de l'ensemble des dépenses réalisées en Afghanistan, en précisant la part des dépenses consacrées aux femmes.

Pourquoi Ségolèniste ?

Parole de militant 

 En m’engageant aux côtés de Ségolène Royal, il ne s’agit pas pour moi de soutenir un nom mais bien plus que cela : une orientation politique.  En effet, Ségolène Royal représente aujourd’hui une ligne politique claire et assumée à gauche qu’on peut définir rapidement autour de  trois axes : humaniste, volontariste et écologique.



Humaniste

d’abord pour mettre fin au discours axé sur un schéma collectif de classe contre classe.  
Après une longue période d’une gauche dominée par le discours marxiste, Ségolène Royal assume la rupture de l’après chute du mur et place à nouveau l’homme au cœur du combat politique à gauche. Une orientation que l’on peut placer dans l’héritage mitterrandien. C’est, sans aucun doute, le discours qui heurte les courants ou partis les plus à gauche qui ne peuvent pas accepter cette nouvelle orientation politique. En défendant la démocratie sous toutes ses formes, elle redonne au mot démocratie toute sa place dans les combats à gauche. La démocratie participative, considérée par certains comme une forme populiste, entre dans cette nouvelle vision. Certes difficile à mettre en place, il s’agit de permettre à chaque citoyen de devenir acteur des choix politiques. Son ardente défense des jeunes des banlieues traduit également cet humanisme, chaque homme et chaque femme dans la société compte. Le projet politique ne peut se construire sans l’homme.
 
Volontariste
pour agir contre un capitalisme triomphant.
Ici Ségolène Royal heurte la tendance la plus réformiste de la gauche. Refusant un simple compromis, elle emploie un discours offensif contre une forme de capitalisme sauvage clairement assumé par Sarkozy. Contre les délocalisations, l’exploitation de l’homme, elle entend agir à plusieurs niveaux. L’Etat d’abord doit s’engager dans une politique active pour soutenir l’appareil économique, pour les petites entreprises et l’innovation, tout en imposant un modèle social. Elle s’engage pour une économie au service de la société et non pas pour le seul profit de quelques uns. La région ensuite est aussi un acteur important, profondément décentralisatrice et,  en cela à l’opposée de la politique bonapartiste de Sarkozy, elle entend donner aux collectivités locales les moyens de soutenir la politique sociale et économique de leur territoire.
 
Ecologique
.
Elle fut la socialiste qui a pris conscience le plus tôt de cette impérative révolution économique et sociale pour un développement durable. Loin d’un discours simplement accès sur la protection de l’environnement, elle en fait un engagement politique global : social et économique. Ainsi, elle va mener dans sa région une politique exemplaire dans ce domaine,  en accompagnant la mutation économique. Mais dans cette  mutation, elle veut aussi engager chaque citoyen, puisqu’il s’agit de soutenir un autre modèle de développement. Condamnant la taxe carbone, car injuste puisqu’il n’existe pas d’alternative suffisante actuelle, elle s’oppose au pouvoir en place refusant de faire de l’écologie un gadget de campagne politique et la source d’un nouvel impôt.  
 
Humaniste, volontariste et écologique, Ségolène Royal propose un autre modèle de société opposé au sarkozysme. Je soutiens et m’engage à ses côtés pour préparer l’alternance, pas pour changer l’étiquette du parti au pouvoir mais pour le projet politique.
 
Philippe Allard