Mano Solo, poète cinglant et pudique
Par Ségolène Royal
C'était en juillet 2005.
Les Francofolies de La Rochelle accueillaient Mano Solo.
Sur scène avec son chien, comme souvent, sa rage et sa tendresse, ses accords railleurs et ses mélopées tristes, ses mots cinglants et ses rythmes endiablés, sa poésie crue et pourtant pudique avaient électrisé le public massé sur l'esplanade de St Jean d'Acre.
Les Francofolies de La Rochelle accueillaient Mano Solo.
Sur scène avec son chien, comme souvent, sa rage et sa tendresse, ses accords railleurs et ses mélopées tristes, ses mots cinglants et ses rythmes endiablés, sa poésie crue et pourtant pudique avaient électrisé le public massé sur l'esplanade de St Jean d'Acre.
Après le concert, j'étais allée lui dire combien ses chansons, tantôt mélancoliques, tantôt gouailleuses, sa soif de vie et ses colères réalistes me touchaient. Et mon admiration, tout simplement, pour son talent polyphonique d'artiste complet, de musicien, de peintre et d'écrivain.
On me respecte, disait-il, à cause du Sida mais le public, lui, aime d'abord mes chansons car elles expriment « ces sentiments qui nous ressemblent, ces sentiments qui nous rassemblent ».
Silhouette frêle et verbe fort, Mano Solo n'empoignera plus sa guitare pour « écraser le cafard à grands coups de butoir », comme il le disait dans « 15 ans du matin ».
Silhouette frêle et verbe fort, Mano Solo n'empoignera plus sa guitare pour « écraser le cafard à grands coups de butoir », comme il le disait dans « 15 ans du matin ».
Sa franchise décapante et sa lucidité sans concessions nous manqueront.
Et son art de marier les sons d'ici et d'ailleurs, accordéon malgache et barrio Barbès, chansons du sud et ska du nord, comme un pied de nez festif aux rigides clôtures identaires.
Et son art de marier les sons d'ici et d'ailleurs, accordéon malgache et barrio Barbès, chansons du sud et ska du nord, comme un pied de nez festif aux rigides clôtures identaires.
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