5 avril 2010

Ségolène Royal : en première ligne sur le terrain social

photo_1270035510836-1-0.jpg Dimanche dernier à la mutualité, Laurent Fabius débutait son discours par cette interrogation : «on peut se poser la question, pourquoi alors que les soucis prioritaires des Français sont évidemment l’emploi, l’économie, la santé, l’éducation nationale, pourquoi avoir choisi six jours après ce grand succès de travailler sur la régression territoriale ? ». De suite, on a envie de relancer la question : évidemment pourquoi ? Pourquoi avoir choisi après la victoire aux régionales de rassembler les socialistes sur la réforme territoriale alors que le pays connaît une situation de crise plongeant dans la précarité de nombreuses familles ? Si la bataille contre cette loi est nécessaire, est-ce le combat à mettre en avant ?
Mais laissons le club de Solférino à ses activités du dimanche qui devaient sûrement se poursuivre par un jeu de rami dans l’après-midi … à moins que quelques uns se soient laissés tenter par une partie de monopoly,  Martine raflant la rue de la paix après une alliance avec ses partenaires …
 
Pendant ce temps, Ségolène Royal ne perdait pas de temps et se lançait en première ligne sur le terrain social :
 
Sur la taxe carbone qu’elle a dénoncée alors qu’un consensus paraissait se dessiner, la socialiste peut se réjouir de l’abandon de cette taxe par un pouvoir aux abois. Face à Daniel Cohn Bendit sur France 2 dans l’émission d’Arlette Chabot, elle a pu revenir sur les raisons de son combat contre une taxe qu’elle a jugé injuste car elle pèse sur les ménages qui n’ont pas d’autre choix et parce qu’elle ne croit pas à la restitution de cette taxe pour les plus démunis qu’on voudrait prendre pour des « gogos ». Lorsque le leader d’Europe écologie a tenté au contraire de défendre cette loi, dans des explications confuses, elle l’a  rappelé aux réalités en lançant l’expression qui restera célèbre mais c’est « une usine à gaz carbonique » !
 
Sur le bouclier fiscal, la socialiste entend également peser pour contraindre le pouvoir à abandonner cette fiscalité injuste. Dans l’émission le Grand journal sur Canal +, Jean-Michel Apathie s’est risqué à défendre cette loi face à la socialiste considérant qu’elle évitait de dépenser l’argent qu’on n’a pas. Quand on connaît la situation des déficits provoqués par la politique du gouvernement avec le bouclier fiscal, on se demande : où a-t-il pu trouver cet argument absurde ? Ségolène Royal a pour sa part rappelé l’ « injustice insupportable » de cette loi puisque grâce à ce bouclier fiscal "les plus grosses fortunes ne paient pas l'impôt". L’article paru jeudi dans les Echos renforce sa position. Le bouclier profite essentiellement aux familles les plus riches dans cette période de crise, de montée du chômage et d’accroissement de la pauvreté. 1000 familles françaises bénéficient de 63% du coût du bouclier. Pour Ségolène Royal "Sarkozy sera obligé de renoncer au bouclier fiscal". Les remous actuels y compris à l'UMP rendent en effet intenable le maintien de cette loi qui s’apparente de plus en plus à un  nouveau privilège accordé par le fait du prince.
 
Sur l’entreprise Heuliez, la socialiste entend poursuivre son combat contre l’incapacité du pouvoir en place qui laisserait disparaître une entreprise française sans réagir si la région n’était pas intervenue. Alors que cette entreprise industrielle française se lance dans la production du véhicule électrique dans le cadre de l’après pétrole et de la lutte contre le réchauffement climatique, comment l’Etat peut-il se montrer aussi inefficace ? Ce dossier amène la socialiste à pointer du doigt les carences du pouvoir sarkozyste. :
- Carence d’abord sur la politique industrielle car on ne voit pas quelle est la politique suivie, s’il y en a une, pour sauver notre appareil industriel et notamment les PMI indispensables pour les économies régionales. -
- Carence ensuite sur l’action en faveur de l’innovation pourtant indispensable dans la compétition internationale.
Pour la socialiste, c’est toute une autre politique industrielle qu’elle veut promouvoir avec un Etat beaucoup plus volontariste pour soutenir les PMI, accompagner les salariés dans les mutations industrielles et soutenir l’innovation.

 
Montrant ainsi le chemin à suivre, Ségolène Royal est revenue en première ligne dans le combat social pour soutenir les catégories populaires oubliées par un pouvoir sourd à leurs difficultés et rappeler à la gauche qu’un espoir est né, pour une autre politique, au Parti socialiste de le porter. Reste que pour des cadres convertis au libéralisme social, la mutation risque d’être dure et on voit mal ces anciens cadres du PS sur le terrain social. La présidente socialiste de région aura encore beaucoup à faire pour porter, au delà d’eux, le combat social.
 
Ségolène Royal au salon Made In France à Paris le 31 mars 2010, pour soutenir des entreprises textiles que la Région Poitou-Charentes à aider pour se reconvertir en SCOP et sauvegarder l'emploi


Par Militants de l'Espoir à gauche

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