Le Pass' contraception de Ségolène Royal aurait-il finalement donné des idées à Roselyne Bachelot ? Rappelez-vous, c'était en novembre 2009. L'ancienne candidate à la présidentielle annonçait qu'elle allait délivrer aux infirmières scolaires d'une centaine de lycées de sa région (Poitou-Charentes), des "chéquiers" à distribuer aux jeunes filles afin qu'elles puissent, gratuitement, consulter un généraliste ou un gynécologue de leur choix, accéder à un contraceptif, faire une analyse médicale et une visite de contrôle.
Tollé dans les rangs du gouvernement et refus du ministre de l'éducation nationale. "L'éducation n'a pas à se substituer au planning familial, certains parents pourraient se retourner contre nous", tonnait Luc Chatel, oubliant que les mineures peuvent, depuis dix ans, demander la pilule du lendemain aux infirmières scolaires. "Cette action est de nature à semer le trouble et à désorganiser la question de la santé", s'inquiétait Mme Bachelot.
Deux mois plus tard, que propose la ministre de la santé pour tenter de réduire le nombre d'IVG chez les adolescentes ? "Nous allons donner aux mineures la possibilité de consulter gratuitement et anonymement un médecin généraliste pour accéder à la contraception", a-t-elle annoncé, le 28 janvier, dans 20 Minutes.
"Avec Luc Chatel, nous préparons également un plan d'information à destination des jeunes filles, et nous allons mobiliser les médecins et infirmières scolaires", ajoute Mme Bachelot.
C'est drôle, le dépliant de la région Poitou-Charentes dit la même chose pour justifier son initiative : "Parce qu'il est important de commencer sa sexualité en étant bien informé, parce que les grossesses et les IVG chez les adolescentes restent importantes, il faut favoriser l'information et donner accès à une contraception anonyme et gratuite."
La ministre de la santé explique avoir été "interpellée" par les résultats d'une enquête ; enquête qui montre une nouvelle fois à quel point il existe une méconnaissance sur les questions de fécondité. Deux tiers des jeunes filles de troisième sont persuadées qu'elles ne peuvent pas tomber enceintes lors des premiers rapports sexuels, et certaines pensent même que la pilule se prend seulement au moment du rapport !
Pour l'heure, la proposition de Roselyne Bachelot et de Luc Chatel n'a suscité aucun commentaire dans les rangs du gouvernement. Le ministre de l'éducation nationale ne semble plus craindre l'éventuelle réaction des parents et ne parle plus du tout de "problème juridique". Mais comment tout cela va-t-il être organisé ? Faudra-t-il que les jeunes filles paient leur consultation, puis soient remboursées anonymement ? Compliqué. Ou demanderont-elles - à une infirmière scolaire, par exemple - un Pass', pardon, un bon, pour se rendre chez le médecin de leur choix ?
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