9 janvier 2010

L'écologie n'est pas une punition !, par Ségolène Royal

Ainsi donc, la taxe carbone était morte. Mais ce n'était en fait qu'un coma puisque nous saurons finalement en juillet à quelle sauce nous serons mangés. Voilà donc la réponse du gouvernement.

Malgré la censure du Conseil constitutionnel, écartée avec légèreté, malgré le rejet populaire massif, ignoré avec mépris, pour une simple raison : remplir les caisses que l'Etat a vidées. En clair, l'UMP utilise la décision du Conseil constitutionnel pour enjamber les élections régionales de mars et ainsi tenter d'esquiver la colère des électeurs, très vive en milieux rural et périurbain.

En juillet, on nous expliquera que l'échec du sommet de Copenhague impose d'accepter ce nouvel impôt douloureux. Quant aux puissants industriels dans la ligne de mire du Conseil constitutionnel, gageons qu'ils seront in fine épargnés. Tout cela n'est pas sérieux et signe une véritable incompétence. Brisant le consensus, j'ai affirmé, dès le mois d'août 2009, que la taxe carbone était une mauvaise réponse à l'urgence écologique. Je n'accepte pas que l'écologie soit dénaturée et utilisée comme prétexte pour affaiblir un peu plus encore le pouvoir d'achat des Français en temps de crise.

Quant à l'efficacité écologique de cette taxe face à l'enjeu du réchauffement climatique, je la conteste. Qu'est-ce qui est en jeu ? Ni plus ni moins que la survie de l'espèce. Nous sommes à la croisée des chemins. Soit nous poursuivons sur la voie d'un mode de vie insoutenable, dont nous savons tous qu'il provoquera à brève échéance un véritable "écocide".

Soit nous changeons radicalement de comportement. Il faut donc agir sur tous les leviers pour réduire les émissions de CO2, organiser la conversion massive de la production au changement énergétique, afin de nous proposer un mode de consommation sobre car nous sommes prêts à modifier nos comportements si on nous donne les moyens de le faire.

Ce n'est malheureusement pas la voie qui a été suivie en France. Avec la taxe carbone, le gouvernement a pris la responsabilité de décourager des millions de familles. Et là où il aurait fallu être à l'écoute du plus grand nombre, il n'y a eu que connivence consistant à exonérer de l'impôt les grandes firmes à l'origine des principales pollutions industrielles. Je le maintiens : la taxe carbone est un impôt injuste pour toutes celles et tous ceux qui n'ont ni le choix ni les moyens de prendre les transports en commun, d'acquérir un véhicule électrique ou de changer de chaudière.

Je n'ai jamais pensé que l'écologie devait se défendre par la punition. Elle doit se défendre par l'impulsion, par l'orientation et l'envie de participer à un projet de civilisation. C'est ce que l'Assemblée des régions à laquelle je participais a mis en avant à Copenhague, sachant que 80 % des actions le sont à un niveau infranational. Dès le départ, le débat a été vicié par les approximations qui ont entouré le projet. On a pensé que le terme de "fiscalité écologique" rendrait l'imposture inattaquable.

Que la "mode verte" obscurcirait notre jugement et notre faculté de discernement. C'était tenir en bien grand mépris et l'écologie et les citoyens. Il faut choisir : soit la taxe est destinée à modifier des comportements et son rendement tend vers zéro, les contribuables ayant réellement la possibilité d'arbitrer entre payer et changer de mode de consommation. Soit la taxe se substitue à un autre prélèvement et c'est alors avouer qu'elle est bien destinée à produire des recettes.

En prétendant que la taxe carbone avait vocation à se substituer à la fiscalité sur le travail, le gouvernement n'a pas pu cacher la nature profondément libérale de ce nouvel impôt, au diapason de sa politique fiscale globale.

Face à ces errements, il est possible d'opposer une conviction : la révolution verte ne se fera pas contre le peuple, mais avec lui et pour lui. La révolution verte, c'est le développement des éco-industries, d'une agriculture biologique, l'extension des énergies propres, la recherche d'une plus grande sobriété, l'investissement dans les éco-industries mais aussi la création de principes budgétaires justes et efficaces appliquant réellement le principe pollueur-payeur.

Ministre de l'environnement, j'ai créé dès 1992 la taxe sur les déchets et l'éco-emballage, deux exemples de taxes écologiques efficaces et créatrices d'emplois. La fiscalité n'est évidemment pas le seul système pour réduire les émissions de gaz carbonique. La puissance publique peut aussi recourir à la réglementation (interdiction de dépasser un seuil de pollution par exemple) ou aux incitations. L'impôt n'est qu'un outil parmi d'autres pour tendre vers l'ex-cellence environnementale et l'écologie ne doit jamais être un prétexte pour réduire le pouvoir d'achat.

En tout état de cause, trois principes intangibles doivent présider à la création d'une fiscalité verte. Elle doit d'abord être efficace. Elle doit pour cela s'appuyer sur le libre choix laissé au contribuable et être postérieure à une offre de qualité en transports en commun et voitures propres. Elle doit ensuite être juste. Non à un impôt sur les déplacements du périurbain et des zones rurales. Non à un impôt sur les plus modestes.

Mais oui à une taxe pour Total, qui réalise des bénéfices exceptionnels (13,9 milliards d'euros en 2009 ) et qui profite des hausses d'émissions de gaz à effet de serre. Oui à une baisse de la TVA sur tous les équipements et produits propres. Oui au bonus-malus, sur le modèle du bonus automobile, dont nous avons tous constaté le succès fulgurant. Elle doit enfin être accompagnée d'actions concrètes, concernant l'isolation des logements et plus largement la réduction de la consommation d'énergie.

La décision du Conseil constitutionnel donne au gouvernement la chance inespérée de prendre enfin la bonne direction. Il est encore temps. Sinon, nous serons dans une véritable impasse. Car c'est bien une autre civilisation qu'il nous faut inventer.

Les peuples y sont prêts. Ils sont en avance. Là est la lueur d'espoir entretenue, envers et contre tout, par Copenhague. A nous, responsables politiques, de nous placer à la hauteur des attentes pour mieux les accompagner sur un chemin à la fois difficile et porteur d'espoir.

8 janvier 2010

Le mensonge du jour: "Jamais notre région n’a connu une tel déclin par rapport aux régions voisines " Voeux de Jean Pierre Raffarin, Nouvelle République, mercredi 6 janvier 2010

Pourquoi faut-il que l’UMP dénigre systématiquement la Région Poitou-Charentes ? Non, Poitou-Charentes n’est pas à la traîne, au contraire, comme le montrent les statistiques publiées par l’INSEE, le rythme des créations est depuis 2004 nettement supérieur à la moyenne nationale.

En outre, l’INSEE dans une publication récente souligne que Poitou-Charentes est dans le peloton de tête des régions pour le taux de créateurs bénéficiant d’aides régionales (Décimal n° 295. Octobre 2009. « Des conditions favorables à la création d’entreprises en Poitou-Charentes » : Les Bourses Régionales Désir d’Entreprendre ont un fort impact sur la pérennité des nouvelles entreprises. En effet, l’étude de l’INSEE montre que « les entrepreneurs démarrant avec un capital de plus de 8000 € ont un taux de survie à 3 ans de 2,3 fois plus important que ceux qui ont peu de moyens au démarrage». Rappelons que plus de 7500 bourses régionales Désir d’Entreprendre ont été attribuées depuis 2004.

M. Raffarin ne voit pas en Poitou-Charentes une région dynamique sur le plan économique. Il ignore sans doute tous les projets présentés par les entreprises et soutenus par la Région sous forme de garanties d’emprunt, de capital-risque et d’aides à la création d’emplois, à la création et à la reprise d’entreprises, à l’innovation, à l’exportation et à la formation (1317 projets soutenus entre 2004 et 2008). Il ignore l’énorme travail accompli par les élus locaux qui, toutes tendances politiques confondues, ont passé convention avec le Conseil Régional en faveur du développement local (à l’exception notable du conseil général de Charente-Maritime, présidé par M. Bussereau, qui préfère faire cavalier seul). Il ignore également la réussite des plans régionaux en faveur des filières d’avenir comme les énergies renouvelables, les éco-matériaux, l’éco-construction et la mobilité propre. Il ignore aussi que tout cela a été réalisé sans augmentation d’impôts.

Les conseillers régionaux UMP sortants sont mieux informés et se gardent bien de telles critiques, eux qui ont voté et approuvé toutes les initiatives du Conseil Régional en matière économique depuis 2004, y compris la prise de participation de la Région dans le capital d’Heuliez.

Enfin, la dernière étude de l'INSEE sur le recensement de la population, publiée le 31 décembre 2009, a montré que Poitou-Charentes était devenue une région très attractive, de nombreuses familles choisissant ce territoire pour venir s'installer.

M. Raffarin doit donc compléter ses connaissances, et tirer aussi le bilan de l’Etat-UMP en région : nombre de tribunaux, d’hôpitaux, d’écoles et autres services publics supprimés, inaction de l’Etat face aux plans sociaux dans le secteur automobile, en dépit des énormes subventions qu’il a versées aux grands groupes industriels, fiasco du pôle MTA qui a englouti des millions d’euros de fonds publics, etc…

par Jean-François Macaire, vice-président de la Région en charge de l'économie et de l'emploi

7 janvier 2010

Les premiers Pass'contraception délivrés par une infirmière scolaire en Poitou-Charentes

Ségolène Royal, Présidente de la Région Poitou-Charentes, indique que les premiers pass’contraception ont été délivrés par une infirmière scolaire d’un lycée de Poitiers .La Région a en effet reçu les premiers chèques du Pass'contraception à rembourser aux professionnels de santé.

Le Pass'contraception permet l'accès de jeunes lycéennes à la contraception gratuite et anonyme. Il comprend un chèque pour une consultation médicale, un chèque pour une prise de sang, un chèque pour des analyses médicales et un chèque pour une pilule contraceptive pendant 6 mois. Il est délivré par les infirmières scolaires des lycées, ce qui leur permet d’ailleurs souvent de détecter d’autres problèmes de santé.

La Présidente de la Région Poitou-Charentes avait pris la décision en novembre d'envoyer le Pass'contraception dans les lycées, contre l'avis du ministre de l'Education Nationale.

Ségolène Royal se réjouit du projet de décret de Luc Chatel sur la contraception anonyme et gratuite car c’est la reconnaissance de l'urgence d'une action concrète dans le domaine de la prévention des grossesses non désirées, pour laquelle tous les moyens doivent être mobilisés. Elle demande donc une nouvelle fois au Ministre de l’Education nationale d’unir ses efforts à ceux de la Région Poitou-Charentes, au-delà des clivages politiques, pour que soit laissée la liberté aux infirmières scolaires de délivrer le pass’contraception entièrement remboursé par la région.

En Poitou-Charentes, le pourcentage d’IVG chez les mineures de 15-18 ans progresse. Près des deux-tiers des grossesses précoces se terminent par une IVG et c’est pourquoi, depuis deux ans, un travail a eu lieu en partenariat avec les parents d’élèves et les professionnels de santé.

Le Pass'contraception a en effet été élaboré en lien étroit avec le Rectorat avec l'avis et l'accord de l'ensemble des professionnels de santé (infirmières scolaires, médecins, pharmaciens), des représentants des parents d'élèves et du Mouvement pour le Planning Familial.

le 7 janvier 2010

6 janvier 2010

1910 - 2010 : Centenaire du 8 mars, Jour International de Lutte des Femmes

Gisèle Halimi :
J'ai fait du féminisme sans le savoir. Mon enfance m'asphyxiait, j'étais très malheureuse. Ma mère me disait : “Tu es une fille, ma grand-mère, ma mère ont vécu ainsi, moi aussi, tu vivras comme ça...”. On me racontait ma naissance, vécue comme une malédiction, cachée pendant trois semaines par mon père. Lorsque j'ai exprimé le souhait d'étudier, ma mère m'a répondu : “pour quoi faire ?”, alors que l'on se sacrifiait pour que mes frères aillent au lycée. J'ai senti en moi, physiquement, une révolte terrible, sauvage, je préférais mourir que d'accepter ça ! Faire les lits de mes frères, les servir à table, avec ma soeur, alors que nous étions bonnes à l'école et eux, des cancres : j'ai dit non ! Comment faire à 12 ans ? Je ne me levais pas, je ne mangeais pas, je ne buvais pas, je n'allais même pas au lycée, un crève-coeur. Le 3ème jour, mes parents ont pris peur. Pour ma mère, depuis toujours, j'avais un “grain”. Je tenais un journal dès que j'ai su écrire. Le 4ème jour j'y ai inscrit :
“j'ai gagné mon premier morceau de liberté !”
Ne vous résignez jamais, Gisèle Halimi, Plon (22 janvier 2009), 245 pages


Un peu d'histoire...

Le 8 mars, Journée Internationale de Luttes des Femmes, trouve son origine dans les manifestations de femmes au début du XXe siècle en Europe et aux États-Unis, réclamant des meilleures conditions de travail et le droit de vote.
En août 1910 lors de la 2ème conférence internationale des femmes socialistes à Copenhague au Danemark, Clara Zetkin propose et fait adopter une journée internationale des femmes, officielle et annuelle, pour favoriser une prise de conscience mondiale des conditions de vie des femmes.
1911 : un million de femmes manifestent en Europe.
1917 : avec la grève des ouvrières de Saint-Pétersbourg, la tradition du 8 mars se met définitivement en place.
1921 : Lenine déclare le 8 mars, journée des femmes.
1924 : le 8 mars est célébré en Chine, puis en 1946 dans les pays de l’Est.
1971 : au Québec.
1977 : les Nations Unies l’officialisent.
1982 : reconnue officiellement en France (gouvernement socialiste avec Pierre Mauroy et Yvette Roudy)



L'esprit du 8 mars

8 mars, journée internationale de lutte des femmes : C’est quoi ? Ça sert à quoi ? D’où ça vient ?, Isabelle Alonso, 5 mars 2001
"Une journée de LA femme ? Et pourquoi pas une journée du pingouin de la Baltique ou du caramel au beurre salé ?"
"Sans compter qu’il y a déjà la Fête des Grand-mères, celle des Secrétaires, sans compter la Saint Valentin et les trois jours des Galeries Farfouillette !"
En d’autres termes, y’en a que pour les gonzesses, alors qu’est ce qu’elles veulent encore et à quand une journée de l’Homme ? Tous les ans, on a droit à ce genre de tir à vue sur la journée des femmes. Alors affûtez vos arguments.
D’abord, c’est pas la journée de la Femme. C’est la journée internationale de lutte des femmes.
Explication mot à mot.
JOURNÉE : huit mars. A noter sur les agendas. Une journée pour marquer sa solidarité avec les autres femmes. Bien sûr, les autres jours aussi on y pense, mais y consacrer une journée, c’est prendre le temps de mesurer le chemin parcouru, et aussi l’ampleur de la tâche qui reste à accomplir..
INTERNATIONALE : c’est l’ONU qui le dit (plus international, tu meurs) ! La solidarité, c’est avec toutes les femmes de la planète.
LUTTE : tant qu’une seule femme sur la planète subira les effets du sexisme, la lutte des femmes sera légitime, et le féminisme nécessaire.
DES FEMMES : ’’la femme’’ au singulier est un vocable qui ramène toutes les femmes à une seule. C’est un concept réducteur. L’ordre patriarcal a toujours cherché à enfermer les femmes dans un statut, un rôle, une nature. Les femmes sont des individus.
Pour nous, Chiennes de garde, le huit mars est une occasion d’affirmer, une fois encore, qu’une réelle politique de lutte contre la violence faite aux femmes exige le vote d’une loi anti sexiste.
Et vive la journée internationale de lutte des femmes !
http://www.chiennesdegarde.org/article.php3?id_article=18

5 janvier 2010

La tentative de riposte de Chatel au chèque-contraception de Royal

La pilule

Le ministre de l'Education nationale prépare un décret visant à permettre aux jeunes filles mineures qui souhaitent prendre un contraceptif de pouvoir consulter un médecin anonymement, selon RTL.


Ségolène Royal avait annoncé en novembre dernier la distribution, dans les lycées de sa région de Poitou-Charentes, de chèques permettant de consulter un médecin et de prendre des contraceptifs afin de lutter contre les grossesses précoces des adolescentes. Une initiative dénoncée à l'époque par le ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, qui ne souhaitait pas que les infirmières scolaires puissent faire ce genre de prescription, réservée au planning familial.

Selon RTL, le ministre aurait décidé de contre-attaquer. Un décret serait en préparation pour permettre aux jeunes filles mineures qui ont des problèmes de communication avec leurs parents de pouvoir consulter le médecin de leur choix, anonymement. Le remboursement par la sécurité sociale se ferait en toute discrétion. Ce décret vise notamment les petites villes où il n'y a pas de planning familial.

Un décret inutile ?

Pour le SNICS-FSU, syndicat majoritaire des infirmières scolaires, ce décret n'aura aucune utilité. "L'accès à la contraception pose le problème de la confidentialité et dans le rural, on ne va pas résoudre ce problème car dans une salle d'attente d'un médecin d'un petit village tout le monde se connaît", explique Béatrice Gauthier, secrétaire générale, sur RTL. Selon elle, le décret "court-circuite les infirmières scolaires". "C'est vraiment dommage de se priver de l'expérience de ces professionnels qui sont au contact quotidien avec ces jeunes".

Lors de l'annonce du lancement de son chèque-contraception, Ségolène Royale avait expliqué que ces chéquiers étaient en fait «un carnet de tickets»: un pour «une consultation médicale gratuite, un deuxième ticket pour accéder à l'achat de contraceptifs, un ticket pour faire les analyses médicales et un ticket pour faire une visite de contrôle». Cette mesure permettra d'instaurer «un dialogue avec des jeunes filles qui sont totalement paumées» et aussi éventuellement «de renouer le lien avec les parents», avait fait valoir l'ex-candidate à la présidentielle.

Par TF1 News le 04 janvier 2010 à 12:27