23 août 2010

Royal : « La ligne laxiste ne doit pas l’emporter au PS »

A quatre jours de l’ouverture de l’université d’été du PS à La Rochelle, l’ex-candidate à la présidentielle remet en avant son « ordre juste ».  
 
PROPOS RECUEILLIS PAR ROSALIE LUCAS | 23.08.2010
repart au combat pour « l’ordre juste ». L’ancienne candidate à la présidentielle ressurgit dans le débat sur la sécurité, thème qu’elle développera aussi le18septembrelorsdesaFêtede la fraternité à Arcueil (Val-de-Marne). Avant d’ouvrir l’université d’été du vendredi à La Rochelle, Royal appelle les socialistes à reprendre « ses idées », dont celle de l’encadrement militaire des jeunes délinquants.
Que répondez-vous à BriceHortefeux qui, dans « le Monde », s’en est pris à la « gauche milliardaire » ?
SÉGOLÈNE ROYAL. De qui se moque- t-il ? Je rappelle qu’il y a actuellement un clan au pouvoir qui utilise l’Etat à des fins personnelles et au profit d’un groupe de milliardaires bénéficiant du bouclier fiscal et des distributions de Légions d’honneur. Tout accrédite la suspicion d’un trafic d’influence au profit des milliardaires financiers de l’UMP régulièrement réunis par Nicolas Sarkozy, Eric Woerth et Brice Hortefeux. Sur ces malversations, il n’y a toujours pas d’enquête ni de juge d’instruction, ce qui serait inimaginable dans n’importe quelle autre démocratie.
Vous pensez que les déclarations de Nicolas Sarkozy sur la sécurité visaient à faire oublier ces affaires ?
Il fallait en effet d’urgence faire diversion ! Concernant les Roms, je rappelle que Nicolas Sarkozy avait déjà promis lors d’une déclaration à l’Assembléenationalele10juillet2002de supprimer tous les campements illégaux. Ceux installés depuis cette date relèvent donc de sa responsabilité ! La mise en scène des migrations de la misère vise à camoufler l’échec économique et sécuritaire du pouvoir. Je ne tomberai pas dans le piège d’une polémique sur le sujet car c’est tout l’objectif recherché. Chaque fois que la gauche dénonce la « politique sécuritaire » de Sarkozy, ce dernier marque des points. J’affirme que sa politique n’est en rien sécuritaire. Au contraire, elle produit de la violence. La preuve : les agressions sur les personnes ont massivement augmenté depuis huit ans.
Les propositions du PS ne tardent-elles pas à venir ?
Oui. C’est parce qu’il y a, admettons-le, plusieurs lignes au sein du PS. J’avais fait des propositions très claires lors de la campagne présidentielle sur la sécurité durable et l’ordre juste. J’évoquais notamment la nécessité de prévention, avec l’encadrement scolaire des jeunes, l’importance de donner des moyens à la police et la justice pour agir contre le grand banditisme et enfin le besoin d’une alternative à la prison pour les mineurs délinquants. Je souhaite que le PS reprenne mes idées, les approfondisse et que ce ne soit pas la ligne laxiste qui l’emporte.
Votre proposition d’encadrement militaire des jeunes délinquants avait naguère fait polémique au PS…
Ce qui se passe aujourd’hui prouve pourtant que j’avais raison. Les Français ont besoin de sécurité, notamment au moment où ils sont durement frappés par la précarité économique. Le PS doit reprendre mes propositions. C’est une nécessité car les jeunes qui sont mis en prison ressortent plus enragés que quand ils s’y sont rentrés. Il y a eu en trois ans plus de 50 000 condamnations par les tribunaux qui n’ont pas pu être appliquées, faute de structures adaptées. Au lieu de fermer les régiments comme le gouvernement le fait actuellement, il faut repenser l’utilisation de ces lieux d’éducation et d’encadrement pour permettre aux jeunes de se remettre sur les rails.
Pourquoi dites-vous que les propos du président des servent les entreprises françaises ?
Pourquoi le contrat Mistral pourtant annoncé par Nicolas Sarkozy a-t-il été annulé par les Russes (NDLR : le président s’était félicité d’un accord avec Moscou pour la vente de deux navires de guerre construits en partie aux chantiers navals de Saint-Nazaire) ? Je ne vois plus un seul chef d’Etat ou de gouvernement qui défende l’action et les déclarations du président de la République française. S’il continue, cela va finir par se retourner violemment contre les Français et les entreprises françaises. Jusqu’alors, elles étaient bien positionnées dans les pays émergents à forte croissance, mais la méfiance est en train de monter. Il est urgent que la France retrouve sa dignité et son rayonnement international gravement mis en cause aujourd’hui par le comportement immoral de l’actuel président de la République.
Vos relations sont-elles désormais apaisées avec Martine Aubry ?
Oui car j’ai le sens des responsabilités, malgré la gravité de ce qui s’est passé au congrès de Reims. La gauche peut gagner en 2012 si elle est unie et si elle est capable de construire un projet qui redonne une espérance et qui tire la France vers le haut.
Quand déciderez-vous si vous vous présenterez ou non à la primaire ?
Quand le moment sera venu.

"Le discrédit des lois, les unes après les autres", par Michèle Delaunay

loi.jpg
"Je ne vois rien de comparable dans notre Histoire proche ou lointaine à ce qu'il se passe en ce moment. Jamais les conséquences d'une politique n'ont accablé ses auteurs dans un délai aussi court".
Le bloc-notes de Mauriac en 56. C'est Guy Mollet qui va prendre un lourd paquet dans les lignes qui suivent ces deux-là. C'est aujourd'hui à un autre qu'on pense.
Les unes après les autres, à un rythme qui s'accélère, les lois qui nous ont été imposées se dégonflent. Leurs effets attendus, ou du moins promis à grande publicité, se montrent ou néfastes ou nuls. La cathédrale de papiers de la rupture s'effondre pans après pans.
vive_la_loi.jpg
Publicité pour la loi : colloque "Vive la loi!", image du site du Sénat, www.senat.fr
La première votée a été aussi la première à s'écrouler. Des trois volets de la loi TEPA, que reste-t-il de crédible ? Le bouclier fiscal est rapidement devenu le boulet fiscal et il est aujourd'hui le boomerang fiscal que l'affaire Woerth renvoit à la tête de ses auteurs. Remboursement de 40 millions d'euros à la plus généreuse donatrice de l'UMP et autres arrangements ne laisseront pas le gouvernement indemne. La défiscalisation des heures supplémentaires qui devaient doper l'emploi et récompenser ceux qui voulaient "travailler plus pour gagner plus" n'a produit ni relance, ni confiance et pas davantage de pouvoir d'achat. L'exonération d'impôts pour les intérêts d'emprunts pour l'achat d'un logement a si fortement alourdi la dette que le gouvernement lui-même est contraint de revoir la copie et d'accepter avec trois ans de retard ce que nous plaidions à l'Assemblée : la mise sous condition de ressources et la réservation aux seuls primo accédants à la propriété.
La loi sur la récidive, pilule particulièrement amère n'a pas davantage fait diminuer la récidive que la délinquance. Elle n'a fait qu'engorger les prisons : moins cependant qu'on pouvait le craindre, la majorité des juges se faisant une règle de ne pas l'appliquer.
La diminution de la taxe sur la restauration de 19,6 à 5,5% a fait un coûteux flop. Flop en terme de création d'emplois, de baisse des tarifs et de sauvetage des petites entreprises en difficulté. Une inconnue : son impact sur les adhésions à l'UMP, puisqu'un bon d'adhésion était joint par le Ministre à la lettre d'annonce de cette mesure qui nous a coûté la paille de 4 milliards d'euros.
Le travail du dimanche devait lui-aussi permettre aux salariés "volontaires" d'arrondir fortement leurs fins de mois puisque le salaire devait être doublé le dimanche. Il n'en a rien été : comme nous l'avions prévu, les volontaires du dimanche n'ont guère le choix et peu fréquents sont les cas où leur salaire est effectivement doublé.
Je cherche sans trouver des lois pour lesquelles nous ayons connaissance d'un bilan positif. Elles existent sans doute, ne soyons pas manichéens, mais sont à l'évidence si marginales que même la droite ne pense pas à s'en glorifier.
"Notre malheur, c'est cette pérennité à Paris d'une équipe de malheur. Le constater ce n'est pas céder à la passion politique. La chute de Monsieur Woerth ne sauvera rien puisqu'il sera remplacé par un autre lui-même".
C'est Mauriac de nouveau qui parle, à deux mots près.
Blog de Michèle Delaunay, lundi 9 août 2010

Il faut empêcher la lapidation de Sakineh

    Libération publie un appel d'intellectuels pour sauver cette femme iranienne condamnée à la peine capitale par lapidation par le régime . Lire la suite sur Libération
     
    Son “crime” (qu’elle n’a avoué, rappelons-le, que sous la torture et qui consisterait, selon ses accusateurs, à avoir eu deux relations amoureuses hors mariage) avait déjà été puni par 99 coups de fouet administrés en présence de l’un de ses deux enfants. Lire la suite sur La Règle du Jeu
     
     
    NOUS soussignés connaissons le traitement injuste infligé à Sakineh Ashtiani. NOUS DEMANDONS SA LIBÉRATION IMMÉDIATE.

    Nous demandons également que la lapidation, une pratique qui, par définition, viole tous les droits humains, soit éliminée.

    La lapidation est une pratique barbare… elle doit absolument cesser.
     
    Signer la pétition

    Texte intégral de l'interview de Ségolène Royal sur Europe 1 vendredi 20 août 2010

    Thierry Guerrier : bonjour Ségolène Royal.
    Ségolène Royal : bonjour.
    Thierry Guerrier : merci de faire votre rentrée sur Europe 1 alors que vos vacances ne sont pas tout à fait finies, mais il est vrai que c’est le président de la République qui précipite lui-même un peu le calendrier politique en convoquant ce matin à Brégançon une partie de son gouvernement. Pour vous aussi, c’est une urgence le redressement des finances publiques ?
    Ségolène Royal : bien sûr, c’est une urgence pour tous les Français, non seulement le redressement des finances publiques, qui sont en effet en grande difficulté, mais aussi surtout la mise en place d’actions de relance économique et d’actions économiques justes. Moi ce que je souhaite c’est que le président de la République se rende compte une bonne fois pour toute que la France a besoin de réformes, et de réformes justes. Or que voit-on en cette rentrée scolaire ? D’abord que le bouclier fiscal est maintenu pour les grandes fortunes, et que parallèlement les retraites sont menacéesles familles n’ont jamais autant été endettées qu’aujourd’hui, et les prix de la consommation au quotidien augmentent, je voudrais citer par exemple par exemple la hausse des tarifs d’EDF de 3,4% en moyenne, ce qui est un vrai scandale. Je rappelle que l’ancien PDG, Pierre Gadonneix, qui avait annoncé une hausse de 20% sur 3 ou 4 ans, avait été débarqué d’EDF pour avoir fait cette annonce ; aujourd’hui, on est sur des bases très proches et les Français sont pris en otage par ces augmentations de prix. Nous avons au 1er juillet une hausse de tarif de la SNCF de 2,5%, et ça avait déjà augmenté de 3,4 % en 2009 ; une hausse du prix du gaz au 1er avril de près de 10% ... 
    Thierry Guerrier : globalement, il y a une certaine stabilité des prix, là le gouvernement aujourd’hui est face à une autre difficulté, qui est une éventuelle mauvaise note financière pour la France, et il veut essayer de rassurer les marchés. Qu’est-ce que vous feriez aujourd’hui si vous étiez, demain par exemple,  à la place de Christine Lagarde, pour éviter que se creusent trop les déficits publics, au ministère des Finances ?
    Ségolène Royal : d’abord, je ne rognerais pas sur le pouvoir d’achat des Français. Je crois que c’est par la consommation que l’on peut assurer une relance économique, et je viens de démontrer que le gouvernement fait tout le contraire. Ensuite, je crois qu’il faut relancer et aider les PME, qui sont à l’origine d’ailleurs du regain, du petit regain du taux de croissance en France, de 0,6%, mais observons que les Anglais font 2 fois mieux – 1,1% – et les Allemands 4 fois mieux avec 2,2%.
    Thierry Guerrier : ce n’est pas une preuve de la réussite du gouvernement, cette meilleure croissance au 2ème trimestre ?
    Ségolène Royal : non, je crois que c’est surtout une réussite des petites et moyennes entreprises, qui se battent pourtant dans des conditions extrêmement difficiles et je crois que la France aurait tout à gagner à accélérer la mutation écologique, parce que c’est dans les domaines de cette mutation écologique, de la création des nouveaux emplois, des nouveaux métiers, des énergies nouvelles, des véhicules électriques, que la France pourrait puiser les ressorts d’une nouvelle croissance écologique.
    Thierry Guerrier : la pression des agences de notation, qui suscite la réunion d’aujourd’hui notamment, elle va donner un argument supplémentaire au gouvernement pour repousser l’âge légal de la retraite ?
    Ségolène Royal : je ne crois pas, au contraire. Je pense qu’un pays qui doit être fort économiquement doit être soudé socialement. Et toutes les mesures, et toutes les réformes qui sont injustes, qui ne sont pas comprises par les Français, qui sont farouchement rejetées, parce qu’elles ne prennent pas en considération la nécessité, par exemple, de faire financer les retraites à égalité par le travail et à égalité par le capital, voilà quelque chose qui serait utile ; la nécessité aussi comme je l’ai dit tout à l’heure de remettre de la justice sociale, c’est-à-dire de remettre en cause le bouclier fiscal qui est maintenu pour les grandes fortunes. Et tant que Nicolas Sarkozy ne remettra pas ce bouclier fiscal en cause, les salariés refuseront d’adhérer à des réformes qui ne sont pas justes, et qui frappent aujourd’hui les classes moyennes et les catégories les plus défavorisées. Nicolas Sarkozy avait promis, souvenez-vous, de « travailler plus pour gagner plus » : avec la réforme des retraites, pour la même durée de travail, les retraites vont baisser, et donc les Français vont travailler plus pour gagner moins, alors qu’il y a des solutions. Aujourd’hui il faudrait mettre le capital davantage à contribution, il faudrait prendre en compte la pénibilité du travail, pour tenir compte de l’âge de la retraite. Donc il y a des solutions intelligentes qui pourraient être mises en place, et qui ne le sont pas parce que le gouvernement de Nicolas Sarkozy est arc-bouté sur les promesses qu’il a faites aux plus fortunés.
    Thierry Guerrier : un mot encore sur l’aspect économique et social, il ne touche pas au bouclier fiscal, le gouvernement , mais il ne va pas non plus augmenter les impôts, c’est plutôt une bonne nouvelle ?
    Ségolène Royal : ce n’est pas exact. Vous savez qu’aujourd’hui les communes et les mairies sont très, très inquiètes par l’augmentation de la taxe d’habitation, qui va frapper les Français là en cette rentrée, puisque la suppression de la taxe professionnelle va conduire à une réforme de la fiscalité locale et à une augmentation très importante de la taxe d’habitation. Donc ce n’est pas vrai, les Français ne sont pas épargnés en cette rentrée. J’ajoute, vous avez vu, que, au cœur de l’été, comme si il fallait agir au cœur de l’été pour passer inaperçu, le 3 août dernier, a été annoncée la suppression du crédit d’impôt pour les intérêts d’emprunt pour l’accès à la propriété, qui était une des promesses phares de Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle. Ajoutez à cela la suppression du cumul entre l’aide personnalisée au logement pour les étudiants et la demi-part fiscale pour les parents, ce sont là aussi les catégories moyennes qui sont très durement frappées en cette rentrée, donc je crois qu’on a là une espèce de pagaille dans la politique économique et sociale, il faut y remettre de l’ordre, de la clarté, de la transparence, et surtout de la justice.
    Thierry Guerrier : est-ce que vous avez le sentiment comme d’autres à gauche que cette réunion de ce matin à Brégançon, c’est pour en finir aussi avec la polémique sur l’insécurité ? Depuis Grenoble et la proposition d’Nicolas Sarkozy de durcir la déchéance nationale, on ne vous a pas encore entendue.
    Ségolène Royal : vous savez, je crois que tous ces problèmes de sécurité sont très difficiles, et la polémique, la surenchère, cette agitation frénétique, qui est à la fois inefficace et même dangereuse, on sait ce que recherche Nicolas Sarkozy : il veut diviser la France en deux camps, c’est-à-dire ceux qui seraient d’accord avec lui et donc qui seraient pour la sécurité, et ceux qui ne seraient pas d’accord avec lui, et qui seraient pour les délinquants. Donc moi je ne vais pas tomber dans ce piège de la polémique, je voudrais rappeler simplement des faits extrêmement précis. Nicolas Sarkozy, il est en charge de la sécurité depuis 2002, c’est-à-dire depuis 10 ans. En 2002, il a fait voter 12 lois, 12 lois : la loi sur la sécurité intérieure, en août 2002, la deuxième loi sur la sécurité, etc.
    Thierry Guerrier : on les a beaucoup évoquées sur l’antenne, mais vous, vous comprenez qu’il se soit senti obligé après Grenoble, après les multiples attaques contre les policiers, de donner un signal fort, d’envoyer un signal fort de l’Etat ?
    Ségolène Royal : mais on n’a pas besoin de signal, on a besoin d’une politique juste, d’une politique efficace, d’une politique durable ; on a besoin de ce que j’appelle moi un ordre juste, une sécurité juste, pour qu’elle soit durable. Or qu’est-ce qui se passe aujourd’hui ? Il se passe qu’il y a eu 16% d’augmentation des agressions sur les personnes. Savez-vous combien de personnes sont agressées en France aujourd’hui ? 460 000 personnes sont agressées tous les ans, et 64 000 personnes de plus depuis que Nicolas Sarkozy est en charge  de la sécurité.
    Thierry Guerrier : mais vous-même… vous-même vous savez mieux que quiconque à gauche qu’il n’y a pas de solution miracle. Vous avez été brocardée par vos propres camarades quand vous avez fait par exemple la proposition d’encadrer par des militaires les jeunes délinquants. Vous savez qu’il n’y a pas de solution miracle, que c’est difficile.
    Ségolène Royal : mais il y a des solutions. On ne demande pas des miracles, on demande des solutions efficaces. Et je pense en effet que la gauche doit avoir une politique et avoir des propositions extrêmement fermes et extrêmement claires comme celles effectivement que j’ai faites, et auxquelles je ne renonce pas.
    Thierry Guerrier : quand le président fait un lien entre délinquance et immigration et qu’il semble exprimer le sentiment d’une partie de l’opinion après les événements de Grenoble, quel est votre sentiment à vous ?
    Ségolène Royal : mon sentiment c’est que ces types de déclarations sont à la fois inefficaces et sont surtout extrêmement dangereuses. Elles sont dangereuses parce qu’on voit d’ailleurs les réactions dans tous les pays d’émigration, des réactions extrêmement choquantes, qui trouvent ce propos extrêmement choquant, ce positionnement de la France extrêmement choquant, je crois que ce sont des déclarations qui sont dangereuses parce qu’elles exacerbent les tensions d’une part, et un jour ou l’autre elles vont se retourner violemment contre les Français, contre les entreprises françaises même, et on voit germer dans les pays qui sont aujourd’hui des pays en voie d’expansion, des pays qui connaissent la croissance, des pays qui ont en effet à un moment envoyé leurs travailleurs en France pour contribuer à notre développement économique, qui aujourd’hui s’équipent, qui s’équipent en TGV, qui s’équipent en tramways, qui s’équipent en électricité, qui s’équipent en éoliennes, et qui font appel aujourd’hui aux entreprises françaises, attention, attention avec ces déclarations de Nicolas Sarkozy, attention avec ces déclarations qui sont si peu présidentielles et si peu « République Française », qu’un jour ou l’autre, et même assez rapidement si elles perdurent, que ça ne se retourne pas contre les entreprises françaises qui travaillent avec des pays qui en ont assez de voir stigmatisés leurs ressortissants qui contribuent à la politique économique française et au développement de la France.
    Thierry Guerrier : avec la sécurité, attendez, je voudrais vous poser une question à propos de 2012, parce qu’on a le sentiment que le président là, a lancé un des thèmes de la présidentielle, et vous n’avez pas l’impression que le PS est un peu à la remorque du coup dans cette compétition ?
    Ségolène Royal : il faut en effet que le Parti socialiste soit à la hauteur des attentes des Français, et notamment en effet des Français qui souffrent de l’insécurité et de la précarité, surtout, attendez, surtout que cette agitation frénétique de Nicolas Sarkozy vise à masquer son échec, son échec cuisant, et les reculs en matière de sécurité. Il a supprimé 9 000 postes de policiers et de gendarmes. 3 500 nouvelles suppressions sont annoncées pour les 3 ans qui viennent. Il a réduit les moyens de fonctionnement. Il n’a pas construit les centres éducatifs fermés pour les mineurs délinquants…
    Thierry Guerrier : et vous ne regrettez pas qu’on ait peu entendu le PS cet été sur ces questions ? Par ailleurs les écologistes aujourd’hui ont l’air d’avoir un train d’avance eux aussi avec leurs primaires internes, la candidature d’Eva Joly, ce n’est pas dangereux, tout ça, pour le PS ?
    Ségolène Royal : je crois que ce n’est pas un positionnement de savoir si c’est dangereux ou pas dangereux, le PS est au travail, il va là ouvrir les universités d’été de La Rochelle.
    Thierry Guerrier : il ne faut pas accélérer les primaires par exemple ?
    Ségolène Royal : comment ?
    Thierry Guerrier : il ne faut pas accélérer les primaires, par exemple ?
    Ségolène Royal : ce qui est important c’est que les primaires soient réussies. Et que soit présenté aux Français un projet qui leur permette de comprendre que la France mérite beaucoup mieux que ce qu’elle a, et un projet qui réponde aux problèmes que les Français vivent aujourd’hui et en effet des problèmes d’insécurité et des problèmes de précarité…
    Thierry Guerrier : et vous, vous n’avez pas renoncé aux primaires ?
    Ségolène Royal : vous savez moi je ne règle pas ces questions-là en 2 minutes au détour d’une question. Je crois que ce qui est très important c’est que les socialistes soient unis, qu’il y ait un dispositif gagnant qui se mette en place, et surtout qu’il y ait un projet qui permette à la France de se redresser, d’être à nouveau tirée vers le haut, parce qu’avec Nicolas Sarkozy la France est tirée vers le bas et beaucoup de ceux qui ont voté pour lui ne se reconnaissent pas dans cette façon de faire.
    Thierry Guerrier : vous ne savez pas encore si vous serez candidate ou non à ces primaires ?
    Ségolène Royal : je vous le dirais le moment venu.
    Thierry Guerrier : merci Ségolène Royal.

    Merveilleuse Jeanne Moreau

    Madame jeanne MOREAU à HortefeuxPour lire la suite, suivre le lien
    http://desirsdavenir86.over-blog.com/article-merveilleuse-jeanne-moreau-55821962.html