25 septembre 2010

Michelle Bachelet, nouvelle dirigeante d’ONU Femmes, soutenue en 2006 par Ségolène Royal au Chili, définit les grandes lignes de son action, loin de la médiatisation de Melinda Gates

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Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon et Michelle Bachelet à Santiago, le 5 mars 2010 (AFP/Ignacio Iribarren)
Finalement, c’est elle, Michelle Bachelet, qui a été nommée le 14 septembre dernier à la tête de la nouvelle agence de l'ONU créée le 2 juillet 2010, ONU Femmes. Fin juillet encore, Madame Bachelet ne figurait pas sur la liste des noms qui circulaient, mais était déjà la favorite 
Ce sont 26 candidates qui se sont déclarées, dont Michelle Bachelet, qui a été désignée au terme du processus à l’unanimité du panel des responsables consultés par le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-Moon. Michelle Bachelet, Chilienne, socialiste, médecin, dont les ancêtres était vigneron à Chassagne-Montrachet en Côte-d’Or, a été présidente du Chili de mars 2006 à mars 2010.
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 Michelle Bachelet et Ségolène Royal en Janvier 2006 (photo : Patrick Bruchet)
En janvier 2006, Ségolène Royal était venue la soutenir lors du second tour de l’élection présidentielle. Le 15 janvier 2006, Madame Bachelet était élue présidente de la République chilienne, et devenait la première femme à être élue au suffrage universel à un poste de cette importance en Amérique du Sud. Dès le 30 janvier 2006, Michelle Bachelet appliquait une des promesses électorales faites au cours de la campagne et instaurait la parité au sein de son gouvernement en nommant ministres 10 femmes et 10 hommes.
Elle ne s’est pas représentée pour un second mandat aux dernières élections, et est restée très populaire dans son pays (« 70% d’opinions favorables » constate-t-elle). Elle sera, comme toutes les futures dirigeantes d’ONU Femmes, Secrétaire Générale adjointe de l’ONU, sous l’autorité directe Ban Ki-Moon, le Secrétaire Général, pour donner plus de poids politique à la fonction au sein de l’ONU. Ban Ki-Moon, dans son discours de nomination Michelle Bachelet, a salué son « habilité peu commune à créer le consensus et à attirer l’attention des autres agences de l’ONU et de nombreux partenaires à la fois dans le secteur public et dans le secteur privé ».
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C’est là où le bât blesse : ONU Femmes est doté d’un budget annuel de 500 millions de dollars, ce qui est à la fois beaucoup, car cela représente une très forte augmentation des moyens attribués par l’ONU à la cause des femmes ces dernières années, et très peu tant la tâche est immense et les effectifs réduits : 284 personnes contre 7 200 pour l’UNICEF, 3 334 pour le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement), et 900 pour Onusida. Dans l’Etat actuel de son budget, ONU Femmes ne pourra pas intervenir sur le terrain, à moins de s’appuyer sur les effectifs de l’UNICEF ou du PNUD, or la tâche est immense.
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Ban Ki-Moon est actuellement tout entier concentré sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement. Pour les femmes, les efforts de Ban Ki-Moon portent actuellement surtout sur les objectifs n°4 (réduire la mortalité infantile) et 5 (améliorer la santé maternelle).  C’est le sens de la campagne actuelle de l’ONU « Une femme, un enfant », pour laquelle un engagement de 40 milliards de dollars (30 milliards d’euros) vient d’être  annoncé. En cette période de disette budgétaire des grands pays industrialisés, c’est là aussi que l’aide philanthropique, pour dire les choses d’une façon politiquement correcte, la charité des riches envers les pauvres, les faibles et les démunis, pour dire vrai, entre en jeu. Déjà, les fondations des plus grandes fortunes de la planète ont promis 3 milliards de dollars, dont la moitié provenant de la Fondation Bill & Melinda Gates.
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Melinda Gates , le 21 septembre 2010, à New York (AFP/Mario Tama)
« Bill et moi pensons qu'en cette période de récession où il est difficile pour les gouvernements de soutenir leurs efforts budgétaires, il est important de montrer que l'aide au développement peut être efficace. » plaide Melinda Gates.
« Le dynamisme des fondations crée une saine compétition avec les autres bailleurs. Leur façon de travailler oblige ces derniers à mettre à jour leurs méthodes et leurs approches. » se réjouit effrontément Robert Orr, Secrétaire Général adjoint des Nations Unies.
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C’est un peu vite oublier que la lutte contre les inégalités dont sont victimes les femmes ne se cantonne pas à la mortalité maternelle ou infantile, qui sont des problèmes graves, mais pas les seuls. L’objectif n°3, « promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes », est par trop négligé dans cette affaire. Et c’est justement sur cet objectif que Michelle Bachelet veut, elle, faire porter ses efforts : « agir sur les conséquences de la crise » (emploi des femmes, chômage des femmes) et« lutter contre les violences faites aux femmes ». Rappelons que l’objectif n° 3 a un rôle central, un rôle d’intérêt général par rapport aux deux autres, il précise : « L’égalité des sexes, qui est inscrite dans les droits de l’homme, est au cœur de la réalisation des OMD. Sans elle, on ne pourra vaincre ni la faim, ni la pauvreté, ni la maladie. »
Bizarrement, Melinda Gates est beaucoup moins présente sur ce front, qui attire peu. Notons tout de même l’engagement de femmes comme Nicole Kidman, par exemple, nommée ambassadrice de l’Unifem en 2006, et qui apporte son soutien à la lutte contre la violence des femmes.
Et c’est là où tout ce qui a été dit dans les Ateliers de la Fête de la Fraternité 2010 à Arcueil prend toute son importance. Comme le disait Salim Abdelmadjid :
« L’Etat est le seul acteur suffisamment puissant qui tienne compte de l’intérêt général, à la différence des entreprises, des différents types de compagnies, des associations privées, qui tiennent compte, par définition, d’intérêts privés. »
Nous y reviendrons prochainement à l’occasion d’autres articles.
Frédérick Moulin
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lemonde pet   24 septembre 2010
Michelle Bachelet (ONU Femmes) veut combattre les violences domestiques
Nommée le 14 septembre à la tête de l'ONU Femmes, Michelle Bachelet, ancienne présidente du Chili, va mettre la nouvelle institution en ordre de bataille d'ici à janvier 2011, date à partir de laquelle l'agence commencera à être opérationnelle. Dans le monde des ONG qui militaient depuis des années pour la création d'une agence " dédiée " aux femmes, rarement nomination aura été entourée d'une telle unanimité.
Dans l'entretien qu'elle a accordé au Monde, Madame Bachelet indique que ses priorités seront de combattre les violences domestiques et sexuelles, ainsi que de lutter contre les conséquences de la crise qui frappe sévèrement les femmes.
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Ban Ki-Moon, Secrétaire Général de l'ONU, lors de l'annonce de la nomination de Michelle Bachelet le 14 septembre 2010 ; à ses côtés Asha-Rose Migiro, Secrétaire générale adjointe (ONU/Paulo Filgueiras)
Ce faisant, elle manifeste sa volonté de ne pas se laisser enfermer dans les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) notamment ceux concernant la réduction de la mortalité infantile et la baisse de la mortalité maternelle qui viennent de bénéficier d'un programme de 40 milliards de dollars (29,9 milliards d'euros). À 59 ans, Michelle Bachelet, qui a mûrement réfléchi cet engagement sur la scène internationale, entend utiliser toute la notoriété que lui vaut sa position d'ancien chef d'Etat et de nouvelle secrétaire générale adjointe de l'ONU, qui la place haut dans la hiérarchie des Nations unies.
Quelles vont être vos priorités dans les prochains mois ?
Dans les trois mois à venir, nous allons travailler à rassembler et mettre en synergie les quatre entités - Le fonds de développement des Nations unies pour les femmes, l'Unifem, étant le plus important, NDLR - qui composent l'ONU femmes. Avec deux priorités en tête. La première sera de lutter contre les violences faites aux femmes, un champ qui n'est pas couvert par les OMD. Ce problème traverse toutes les sociétés sans exception : 70 % des femmes dans le monde subissent des violences domestiques. Nous allons oeuvrer en particulier à réduire l'immense fossé qui existe entre les législations qui protègent les femmes - il en existe beaucoup - et leur application qui reste très faible. Je souhaite également que l'ONU femmes s'implique dans la lutte contre les mutilations génitales : trois millions de femmes en sont victimes sur le continent africain chaque année. Cette guerre à la violence faite aux femmes inclut bien sûr aussi le combat contre les trafics de femmes, contre le viol, qui sévit à grande échelle dans les pays en conflit, comme la République Démocratique du Congo par exemple.
Notre deuxième priorité sera d'agir sur les conséquences de la crise. Actuellement, le partage de l'emploi est très inégalitaire entre hommes et femmes sur la planète. Hors agriculture, l'accès des femmes à l'emploi est limité : seulement 31 % des femmes travaillent dans un autre secteur. C'est un pourcentage qui recouvre de surcroît de très grandes disparités régionales (20 % seulement en Asie du Sud et en Afrique). Sans compter qu'il s'agit souvent d'emplois à bas salaires et à temps partiel. La crise a aggravé le problème.
Selon l'Organisation internationale du travail, le chômage des femmes a augmenté plus vite que celui des hommes. Plusieurs millions de femmes se retrouvent privées d'emploi avec des conséquences en cascade. Quand les femmes perdent leur emploi, on voit augmenter le nombre d'abandons scolaires par exemple. De manière générale, qu'il s'agisse de la crise financière, de la crise alimentaire, de celle de l'énergie ou du changement climatique, toutes les crises affectent durement les femmes.
Votre budget de 500 millions dollars est-il suffisant ?
C'est un budget de départ et il faut le considérer comme tel. C'est un minimum et nous avons besoin de bien plus mais nous allons demander aux Etats membres d'augmenter leur participation, de faire un investissement " dans " les femmes.
Les ONG souhaitent que l'agence dispose de ses propres forces sur le terrain. Qu'en pensez-vous?
D'ores et déjà, l'Unifem est présente dans 80 paysCe n'est pas suffisant et je souhaite élargir cette présence. Dans ce sens, je suis d'accord avec les ONG. Mais je souhaite que l'argent aille aux communautés de femmes qui agissent sur le terrain.
Vous avez semblé hésiter à prendre la tête de l'ONU Femmes...
Ce n'est pas une question d'hésitation, mais il fallait que je fasse un choix. Ce n'est pas facile quand vous bénéficiez de plus de 70 % d'opinions favorables dans votre pays ! Les gens craignaient que je les abandonne et je ne veux pas les abandonner. Je serai à New York, ce n'est pas si loin. Et je vais travailler à la cause des femmes, une cause qui concerne aussi les femmes du Chili. C'est un job merveilleux et passionnant.
Propos recueillis par Brigitte Perucca

21 septembre 2010

Retraite des femmes : le mensonge comme seul argument








Martine Billard, Danièle Bousquet, Marie Georges Buffet, Anny Poursinoff, députées, Christiane Marty, membre du Conseil scientifique d'ATTAC

Sourd à l'hostilité de la population à la réforme des retraites, le gouvernement maintient son projet, en l'amendant de quelques mesurettes sur la pénibilité ou les carrières longues. Contre les inégalités de retraite entre les hommes et les femmes, pourtant très importantes, rien n'est prévu. Eric Woerth en conteste même la réalité et tient des propos lénifiants sur l'évolution de la situation, en niant les conséquences particulièrement négatives qu'aurait son projet sur les femmes. Sur cette question, son discours se réduit à deux arguments, basés sur l'hypocrisie et le mensonge.

Hypocrisie quand il répète que "la retraite n'a pas vocation à corriger l'ensemble des inégalités existant dans l'emploi". Certes, mais elle n'a surtout pas vocation à les amplifier. Or c'est le cas : la pension moyenne des femmes, tout compris, ne représente que 62 % de celle des hommes, alors que leur salaire moyen représente 80 % de celui des hommes. En outre, sans les dispositifs conjugaux et familiaux dont elles bénéficient, leur pension ne représente même pas la moitié (48 %) de celle des hommes. Ces dispositifs se révèlent donc indispensables, tout en restant insuffisants pour compenser les inégalités.
Pourtant, le gouvernement n'hésite pas à affirmer, dans le dossier de présentation du projet de loi : "Les femmes bénéficient de nombreux dispositifs de solidarité au sein de nos régimes de retraite, qui (…) compensent efficacement l'impact des enfants". Permettre aux femmes d'atteindre 62 % de la pension des hommes, est-ce cela une compensation efficace ? C'est probablement au nom d'une telle conception que ces dispositifs ont déjà été réduits par la réforme de 2003 et en 2009, et qu'ils continuent d'être mis en cause… au nom de l'égalité entre les femmes et les hommes ! Hypocrisie encore, lorsque le projet prévoit de sanctionner les entreprises pour… absence de plans pour l'égalité professionnelle, alors que c'est l'absence de résultats qui doit enfin être sanctionnée si on vise vraiment à l'efficacité.
Mensonge lorsque M. Woerth conteste le fait que l'allongement de la durée de cotisation et le recul des bornes d'âge pénalisent plus fortement encore les femmes : celles-ci ont en moyenne beaucoup moins de trimestres validés que les hommes, elles sont proportionnellement plus éloignées de la durée exigée, et elles attendent souvent l'âge de 65 ans pour liquider leur retraite sans subir la décote. Mais pour le ministre, il semble ne plus y avoir de problème d'inégalités entre les hommes et les femmes. Il affirme ainsi : "aujourd'hui les femmes ont au moins autant de trimestres validés que les hommes" (présentation du projet de loi le 15 juin 2010), et "la durée d'assurance des femmes est supérieure à celle des hommes de dix-sept trimestres en moyenne pour les générations récentes", et encore, lors du débat en séance du 9 septembre à l'assemblée nationale : "Les femmes nées dans les années 1960, lorsqu'elles prendront leur retraite, auront quinze trimestres de plus que les hommes". Il ajoute : "ce n'est pas le gouvernement qui l'affirme, c'est dans le rapport du COR".
Tout cela est faux. Les rapports du Conseil d'orientation des retraites (COR) disent des choses très différentes. Les écarts entre les durées validées par les hommes et les femmes se réduisent, lentement, au fil des générations mais on est loin, aujourd'hui comme dans un futur proche, de durées équivalentes : les femmes parties en retraite en 2004 avait toujours vingt trimestres de moins que les hommes, tout compris ! C'est à dire cinq annuités de moins, on peut rappeler que cinq annuités manquantes entrainent une décote de 25 %, sur une pension déjà plus faible puisque proratisée.
LA QUESTION RESTE ENTIÈRE ET NON TRAITÉE
Pour le futur, selon les projections établies par la Caisse nationale de l'assurance vieillesse (CNAV) et rapportées par le COR, les femmes "pourraient avoir une durée validée tout compris supérieure aux hommes. Pour la génération née en 1980, l'écart en leur faveur serait de l'ordre de cinq trimestres". D'une part, cet écart contredit fortement les quinze ou dix-sept trimestres affirmés par le ministre ! Sur le fond, la génération de 1980 pour laquelle l'écart pourrait être de cinq trimestres en faveur des femmes, arrivera à 60 ans en… 2040, soit dans 30 ans. D'ici là, quid des générations de femmes qui partiront en retraite avec un nombre insuffisant de trimestres, en moyenne plus faible que les hommes, et que cette réforme obligerait à attendre 67 ans pour ne pas voir amputée une pension déjà bien faible ? Ces femmes n'auraient qu'à se consoler à l'idée que les inégalités auront probablement diminué au moment de la retraite de leurs petites filles ?
D'autre part, rappelons ce que le COR précise sur ces projections : "Ces estimations doivent néanmoins être interprétées avec prudence, du fait des limites inhérentes aux projections… elles suggèrent simplement que les écarts pourraient s'annuler voire s'inverser". Eric Woerth ne s'embarrasse pas de telles réserves ! De plus, ces projections sont aujourd'hui obsolètes, puisqu'elles ont été réalisées avant la mesure de 2009 qui a diminué les trimestres attribués aux femmes du régime général au titre des enfants. Il est plus que probable que cela modifie grandement les projections pour l'avenir…
Le rapport du COR dit en toutes lettres que les décalages de la date de départ en retraite seraient plus importants chez les femmes que chez les hommes, témoignant de la pénalisation particulière des femmes en cas de report des bornes d'âge. Ce résultat reste lui aussi occulté. Même la Commission européenne attire l'attention sur le risque de pauvreté plus élevé pour les femmes, en particulier pendant la retraite.
La question des inégalités de retraite entre les hommes et les femmes reste donc entière et non traitée. Le projet de réforme est injuste non seulement envers les femmes, mais envers les jeunes, les carrières longues, les métiers pénibles et plus globalement l'ensemble des salarié-s, parce que fondamentalement il refuse de s'attaquer à l'inégal partage entre le capital et le travail qui a fait reculer la masse salariale en proportion inverse de l'envolée des dividendes. Un projet alternatif existe pour faire reculer les inégalités et financer un bon niveau de retraites, il est fondé sur la solidarité et le partage des richesses.

Martine Billard, députée (PG), Danièle Bousquet, députée (PS), Marie Georges Buffet, députée (PCF), Christiane Marty, membre du Conseil scientifique d'ATTAC, Anny Poursinoff, députée (Les verts).

Bâle III où les premiers pas d’une vraie régulation des banques

Cette fois c'est du sérieux. Les nouvelles règles annoncées le 12 septembre par le Comité de Bâle vont contribuer à changer en profondeur le métier de banquier. Et d'autres réglementations sont annoncées qui permettront d'aller plus loin dans les contraintes imposées aux banques. Pour autant, tout ceci ne peut représenter que l'une des pièces de l'échafaudage réglementaire qui doit permettre de maîtriser l'instabilité financière.
Commençons par les mesures annoncées et qui devront être définitivement être validées par le G20 des chefs d'Etats de novembre prochain à Séoul.
La première concerne le minimum de capital que les banques doivent détenir pour pouvoir développer leur actif (activités de prêts et de placement sur les marchés financiers). Jusqu'à présent, elles devaient respecter un ratio capital sur actif (les actifs sont pondérés en fonction du risque qu'ils représentent) de 8 %.
Une mesure mise en œuvre depuis 1988 et qui se décomposait en deux : un ratio dit de premier guichet (Tier 1) de 4 % où le capital devait être du « vrai » capital ; et un de second guichet (Tier 2) pour les autres 4 % et qui correspond à ce que chaque régulateur national avait accepté en 1988 comme du capital pour aider les banques à respecter ces nouvelles contraintes (les banques japonaises par exemple avaient fait valider dans le Tier 2 leurs plus values boursières latentes, ce qui fait qu'au moment de l'éclatement de la bulle quelques années plus tard, elles sont passées d'un seul coup en dessous des ratios réglementaires).
Petit à petit le Tier 1 a été décomposé lui aussi en deux : le core Tier 1 avec le capital reçu des investisseurs (les actions et les profits réinvestis) et l'autre partie du Tier 1 où les banques, en particulier françaises, ont glissé des titres hybrides, mi capital - mi emprunt obligataire, assurant aux investisseurs une rémunération indexée sur les profits dégagés par la banque. Le core Tier 1 était fixé à 2 % des actifs pondérés. Le Comité de Bâle vient de décider de le passer à 7  % : 4 % + un nouveau matelas de sécurité supplémentaire de 2,5 % dans lesquels les banques devront puiser en cas de souci, mais en contrepartie elles seront limitées dans la distribution de bonus et de dividendes. En même temps, Bâle restreint la liste de ce qui peut est considéré comme du capital. Au total, les banques vont devoir trouver des investisseurs pour répondre à ces nouvelles règles. Elles devraient y arriver sans problème mais cela jouera sur leur rentabilité : plus elles doivent mettre de capital de côté avec lequel elles ne peuvent pas jouer, plus cela leur coûte cher d'être banquier, et moins l'activité est rentable.
Le Comité de Bâle a également discuté de la possibilité de pouvoir ajouter de 0 à 2,5 % de capital en plus quand le crédit s'emballe pour nourrir la spéculation. Mais, faute d'accord, l'opportunité en est laissée à chaque régulateur national. Comme cela diminuerait la compétitivité des champions nationaux vis-à-vis des banques qui n'auraient pas à appliquer cette contrainte supplémentaire, on peut douter qu'elle sera mise en œuvre de manière unilatérale. Par contre, elle pourrait revenir par la fenêtre dans le cadre de la nouvelle politique macroprudentielle des banques centrales et être recommandé comme une politique à mettre en œuvre par le Comité européen du risque systémique et son équivalent américain. Arriver à maitriser les emballements de crédits spéculatifs destinés à nourrir les bulles boursières, immobilières, les paris des fonds spéculatifs, etc., est essentiel pour la stabilité financière.
Le Comité évoque également d'autres nouvelles contraintes en capital qui se rajouteront à celles décidées le weekend dernier pour les banques systémiques, celles dont les problèmes locaux peuvent engendrer une crise généralisée. A suivre donc, sur ce sujet.
Le Comité souhaite également pouvoir suivre un « ratio pur ». Tous les ratios dont on parle ici sont des ratios entre le capital que détiennent les banques et leurs actifs pondérés par leur niveau de risque (les prêts aux Etats, par exemple, jugés sans risque, comptent pour 0 %, les prêts aux collectivités locales pour 20 %, etc.). Les régulateurs veulent d'abord simplement suivre, puis rendre éventuellement contraignant en fixant un maximum, un ratio où tous les actifs comptent à 100 % quelque soit leur niveau de risque. Ce serait une façon de contrôler la taille des banques pour imposer des contraintes à celles qui grossissent trop.
L'idée est bonne mais le Comité suggère un ratio pur Tier one minimum de 3 %, ce qui veut dire que les actifs des banques ne devraient pas dépasser 33 fois leur capital Tier 1. Cela reste un niveau très élevé. Et si le ratio devient contraignant, ce ne sera pas avant 2018… Par comparaison, le régulateur de la finance canadienne, qui impose déjà ce genre de ratio à ses banques, a fixé la limite à 20 fois le capital (et les banques sont plutôt à 18). Ce qui donne un ratio pur de 5 % ce qui aurait été plus sérieux mais a du faire l'objet d'un fort contre lobbying de la part des banques qui semblent avoir gagné la partie sur ce sujet.
Toutes ces règles devront être progressivement respectées par les banques entre 2013 et 2018 pour être complètement opérationnelles le 1er janvier 2019. L'échéance paraît lointaine mais la pression de la concurrence entre établissements fera que les établissements qui y arriveront avant les autres seront mieux côtés par les marchés : leurs cours de Bourse sera plus fort (ce qui évite d'être mangé par les autres) et les taux d'intérêt auxquels elles empruntent seront plus faibles. Selon les experts de la banque UBS, les investisseurs considéreront qu'une banque saine devra être un peu au-dessus du minimum, plutôt à 8 % et que 10 % sera un niveau confortable.
Tout cela ne représente qu'une partie des nouvelles régulations discutées actuellement. Le Comité discute également la mise en œuvre de ratios de liquidité. Chaque banque devra disposer dans sa musette de quoi tenir toute seule au moins un mois au cas où le marché interbancaire, celui où les banques se prêtent de l'argent à court terme, coince, comme cela a été le cas au moment de la crise grecque en Europe, ou se bloque complètement comme après la chute de Lehman. Concrètement cela veut dire que les banques devront détenir plus de Bons du trésor émis par les grands Etats, qui rapportent peu car ils sont considérés sans risque.
Le Comité indique également que les travaux sur la meilleure façon d'organiser une faillite des banques en cas de crise continuent. C'est tout le débat, en cours, autour de deux projets importants, ceux de la constitution de « resolution plans » et de « resolution funds », les plans et les fonds de démantèlement des banques.
L'idée est de demander à chaque établissement de fournir aux régulateurs une description précise de leur organisation complexe afin qu'en cas de sérieux problème, les pouvoirs publics puissent prendre rapidement la main pour organiser une faillite rapide ou une nationalisation temporaire afin de liquider ce qui doit l'être et de sauver ce qui peut l'être. Au passage, les actionnaires et/ ou les créditeurs paieraient une partie ou la totalité de la casse. Le Royaume-Uni a déjà réclamé des plans pilotes à ses banques, la loi américaine les inclus et la Commission européenne veut avancer sur le sujet à l'automne prochain, la France ne montrant guère d'enthousiasme.
Enfin, si un établissement a besoin d'être renfloués avec de l'argent public, d'où viendrait l'argent ? C'est là qu'interviennent les « fonds de démantèlement », alimentés par les fameuses taxes sur les banques pour leur faire payer leurs erreurs et dont la France doit présenter sa version d'ici la fin du mois de septembre.
Deux après la faillite de Lehman Brothers, on commence à voir sortir les nouvelles régulations susceptibles de revenir à une plus grande stabilité financière. On en est encore loin. La partie n'est pas gagnée. Mais au moins, elle se joue.
Christian Chavagneux
source : Alternatives économiques

Le retour de l'humain ??? Par Michèle Delaunay)

Ces derniers mois ont été l'occasion d'un empilement d'attitudes, de dérives verbales, de mesures et de projets de lois frôlant dangereusement les limites de l'éthique.
 
Les déclarations du chef de l'Etat, les circulaires ciblant -contrairement à la loi- un groupe ethnique,
les entraves aux libertés,
les mensonges,
les parjures (si l'on peut appeler ainsi les contraventions radicales aux promesses électorales),
les dénis, se sont empilés jour après jour, sans que presque aucun ne soit épargné.
 
Nous sommes nombreux à avoir senti que nous étions en train de basculer dans un mode de gouvernement qui ressemblait fort à une pente dangereuse.
 
Consolation et plus encore, encouragement, en face de ce basculement est apparue l'évidence d'une prise de conscience que nous étions en train d'attenter à l'humain, au simplement humain, ce sentiment presque irrationnel mais que la raison conforte, qui nous fait souffrir de voir un humain qui souffre, dont la dignité, la simple condition d'humain est atteinte.
 
C'est cette évidence que portent les jeûneurs qui ont campé dix jours durant devant l'Assemblée Nationale, sur cette petite place au pied de mon bureau qui est le lieu de toutes les manifestations pacifiques qui accompagnent les débats parlementaires.
 
Nous avons été cinq députés (Patrick Braouzec, PC, Sandrine Mazetier, Serge Blisko et moi (PS) et, last but not least, Etienne Pinte (UMP) à les recevoir longuement, gravement, profondément.
 
Ce jeûne citoyen, comme ils l'appellent, a d'autant plus de force qu'il est celui d'hommes et de femmes dont les bases morales, philosophiques et politiques sont très diverses, de "ceux qui croient en Dieu" à "ceux qui n'y croient pas", pour parodier le poème.
 
Parmi eux, un Bordelais de 44 ans, ingénieur, qui m'a touchée profondément en disant qu'il avait eu les yeux ouverts le jour où un jeune Kurde avait voulu s'immoler par le feu dans l'église Sainte Marie de la Bastide et où j'étais allée en médiatrice pour éviter le drame.
 
Eveilleurs de conscience ils sont, mais aussi témoins d'une prise de conscience que nous touchons aujourd'hui en France comme dans d'autres pays européens au noyau dur de l'humaine condition.
 
Il faut avoir partagé ne serait-ce que quelques heures, place André Meunier, la situation de familles et d'enfants, sous la chaleur et n'ayant pour s'asseoir d'autre possibilité que le sol, dans l'attente d'une expulsion ou d'un logement d'urgence, ce dernier hypothétique et toujours retardé, pour mesurer ce qui est imposé à nos "frères humains".
 
Le projet de loi Besson, qui viendra en discussion à l'Assemblée après la réforme des retraites, est un pas dans cette escalade descendante dans la fraternité inscrite au fronton de nos mairies.
 
Ce n'était pas jusqu'alors le mot du trio que je portais le plus haut. C'est quand il est atteint qu'on en mesure le sens.

19 septembre 2010

Le pacte républicain d’Arcueil est scellé autour de Ségolène Royal !

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59814 1518460854156 1613561617 1246984 7863820 n[1]Lors de sa troisième fête de la fraternité à Arcueil, organisée par l’association Désirs d’avenir et sa présidente Ségolène Royal, se sont réunis des journalistes, dont le directeur de la rédaction de Politis Denis Sieffert, des syndicalistes, des hommes et des femmes du monde des arts et des lettres comme Ariane Mouchkine, des ténors politiques de Manuel Valls à Jean-Luc Mélenchon en passant par Arnaud Montbourg, et de très nombreux citoyens.
  
 
Dépassant les bonnes intentions, les simples mots ou les simples gestes, c’est un véritable pacte républicain qui a été scellé à Arcueil.
 
Sans attendre les accords d’appareils politiques, trop souvent pris par leurs stratégies de pouvoir, on a d’abord vu ce samedi à Arcueil, des responsables et de simples citoyens, souvent surpris d’être ensemble, surpris d’avoir osé ce rassemblement, nouer un pacte républicain pour « résister et contribuer au redressement de la France » selon Ségolène Royal.
 
"Il faut vraiment que le pays aille mal pour que des gens qui se sont tirés la bourre se retrouvent ici ensemble" a déclaré Jean-Luc Mélenchon. 60573_455115860928_601940928_5066963_6369542_n-1-.jpg
   
 
C’est en effet parce que la situation est particulièrement grave, après trois ans de présidence de Nicolas Sarkozy, que dans la lutte s’impose un pacte républicain des gauches et au-delà.
 A tous les niveaux le bilan du pouvoir actuel apparaît en effet catastrophique. La situation économique, la remise en cause de droits sociaux, le chômage des jeunes, la précarité et la pauvreté, l’abandon des quartiers, la montée de l’insécurité, l’exercice du pouvoir, les atteintes à l’indépendance de la justice et à la liberté de la presse, les propos racistes, l’image de la France dans le monde, rien ne va. « Nicolas Sarkozy nous avait promis de faire avancer la France à la vitesse d’un TGV et on se retrouve sur le Titanic. » selon la socialiste.
 
Une belle réussite pour Ségolène Royal, face à Nicolas Sarkozy et sa politique, elle a pu constituer un premier pacte républicain qui ne demande qu’à grandir. Il sera difficile aux politiques de gauche de rester dans leur citadelle après ce qui vient de se passer à Arcueil. Rester à l’écart serait laisser passer le train de l’histoire. Rien n’a été décidé à l’avance, rien n’a été calculé, il y avait seulement à Arcueil cette volonté de construire un combat et un avenir communs. Scellé devant les citoyens rassemblés, ce pacte a levé un espoir. A voir la chaleur de la foule, la joie et les applaudissements nourris la flamme de la victoire s’est levée et ne doit plus s’éteindre.
 
Philippe Allard
 Merci à Stéphane Burlot pour la photo de Jean-Luc Mélanchon à la fête de la fraternité.

Retraite des femmes : le mensonge comme seul argument

Martine Billard, Danièle Bousquet, Marie Georges Buffet, Anny Poursinoff, députées, Christiane Marty, membre du Conseil scientifique d'ATTAC
Sourd à l'hostilité de la population à la réforme des retraites, le gouvernement maintient son projet, en l'amendant de quelques mesurettes sur la pénibilité ou les carrières longues. Contre les inégalités de retraite entre les hommes et les femmes, pourtant très importantes, rien n'est prévu. Eric Woerth en conteste même la réalité et tient des propos lénifiants sur l'évolution de la situation, en niant les conséquences particulièrement négatives qu'aurait son projet sur les femmes. Sur cette question, son discours se réduit à deux arguments, basés sur l'hypocrisie et le mensonge.

Hypocrisie quand il répète que "la retraite n'a pas vocation à corriger l'ensemble des inégalités existant dans l'emploi". Certes, mais elle n'a surtout pas vocation à les amplifier. Or c'est le cas : la pension moyenne des femmes, tout compris, ne représente que 62 % de celle des hommes, alors que leur salaire moyen représente 80 % de celui des hommes. En outre, sans les dispositifs conjugaux et familiaux dont elles bénéficient, leur pension ne représente même pas la moitié (48 %) de celle des hommes. Ces dispositifs se révèlent donc indispensables, tout en restant insuffisants pour compenser les inégalités.
Pourtant, le gouvernement n'hésite pas à affirmer, dans le dossier de présentation du projet de loi : "Les femmes bénéficient de nombreux dispositifs de solidarité au sein de nos régimes de retraite, qui (…) compensent efficacement l'impact des enfants". Permettre aux femmes d'atteindre 62 % de la pension des hommes, est-ce cela une compensation efficace ? C'est probablement au nom d'une telle conception que ces dispositifs ont déjà été réduits par la réforme de 2003 et en 2009, et qu'ils continuent d'être mis en cause… au nom de l'égalité entre les femmes et les hommes ! Hypocrisie encore, lorsque le projet prévoit de sanctionner les entreprises pour… absence de plans pour l'égalité professionnelle, alors que c'est l'absence de résultats qui doit enfin être sanctionnée si on vise vraiment à l'efficacité.
Mensonge lorsque M. Woerth conteste le fait que l'allongement de la durée de cotisation et le recul des bornes d'âge pénalisent plus fortement encore les femmes : celles-ci ont en moyenne beaucoup moins de trimestres validés que les hommes, elles sont proportionnellement plus éloignées de la durée exigée, et elles attendent souvent l'âge de 65 ans pour liquider leur retraite sans subir la décote. Mais pour le ministre, il semble ne plus y avoir de problème d'inégalités entre les hommes et les femmes. Il affirme ainsi : "aujourd'hui les femmes ont au moins autant de trimestres validés que les hommes" (présentation du projet de loi le 15 juin 2010), et "la durée d'assurance des femmes est supérieure à celle des hommes de dix-sept trimestres en moyenne pour les générations récentes", et encore, lors du débat en séance du 9 septembre à l'assemblée nationale : "Les femmes nées dans les années 1960, lorsqu'elles prendront leur retraite, auront quinze trimestres de plus que les hommes". Il ajoute : "ce n'est pas le gouvernement qui l'affirme, c'est dans le rapport du COR".
Tout cela est faux. Les rapports du Conseil d'orientation des retraites (COR) disent des choses très différentes. Les écarts entre les durées validées par les hommes et les femmes se réduisent, lentement, au fil des générations mais on est loin, aujourd'hui comme dans un futur proche, de durées équivalentes : les femmes parties en retraite en 2004 avait toujours vingt trimestres de moins que les hommes, tout compris ! C'est à dire cinq annuités de moins, on peut rappeler que cinq annuités manquantes entrainent une décote de 25 %, sur une pension déjà plus faible puisque proratisée.
LA QUESTION RESTE ENTIÈRE ET NON TRAITÉE
Pour le futur, selon les projections établies par la Caisse nationale de l'assurance vieillesse (CNAV) et rapportées par le COR, les femmes "pourraient avoir une durée validée tout compris supérieure aux hommes. Pour la génération née en 1980, l'écart en leur faveur serait de l'ordre de cinq trimestres". D'une part, cet écart contredit fortement les quinze ou dix-sept trimestres affirmés par le ministre ! Sur le fond, la génération de 1980 pour laquelle l'écart pourrait être de cinq trimestres en faveur des femmes, arrivera à 60 ans en… 2040, soit dans 30 ans. D'ici là, quid des générations de femmes qui partiront en retraite avec un nombre insuffisant de trimestres, en moyenne plus faible que les hommes, et que cette réforme obligerait à attendre 67 ans pour ne pas voir amputée une pension déjà bien faible ? Ces femmes n'auraient qu'à se consoler à l'idée que les inégalités auront probablement diminué au moment de la retraite de leurs petites filles ?
D'autre part, rappelons ce que le COR précise sur ces projections : "Ces estimations doivent néanmoins être interprétées avec prudence, du fait des limites inhérentes aux projections… elles suggèrent simplement que les écarts pourraient s'annuler voire s'inverser". Eric Woerth ne s'embarrasse pas de telles réserves ! De plus, ces projections sont aujourd'hui obsolètes, puisqu'elles ont été réalisées avant la mesure de 2009 qui a diminué les trimestres attribués aux femmes du régime général au titre des enfants. Il est plus que probable que cela modifie grandement les projections pour l'avenir…
Le rapport du COR dit en toutes lettres que les décalages de la date de départ en retraite seraient plus importants chez les femmes que chez les hommes, témoignant de la pénalisation particulière des femmes en cas de report des bornes d'âge. Ce résultat reste lui aussi occulté. Même la Commission européenne attire l'attention sur le risque de pauvreté plus élevé pour les femmes, en particulier pendant la retraite.
La question des inégalités de retraite entre les hommes et les femmes reste donc entière et non traitée. Le projet de réforme est injuste non seulement envers les femmes, mais envers les jeunes, les carrières longues, les métiers pénibles et plus globalement l'ensemble des salarié-s, parce que fondamentalement il refuse de s'attaquer à l'inégal partage entre le capital et le travail qui a fait reculer la masse salariale en proportion inverse de l'envolée des dividendes. Un projet alternatif existe pour faire reculer les inégalités et financer un bon niveau de retraites, il est fondé sur la solidarité et le partage des richesses.
Martine Billard, députée (PG), Danièle Bousquet, députée (PS), Marie Georges Buffet, députée (PCF), Christiane Marty, membre du Conseil scientifique d'ATTAC, Anny Poursinoff, députée (Les verts).