19 mai 2010

« Pour un projet socialiste et écologiste, à l’écoute de la société »

Cher(e)s ami(e)s, cher(e)s camarades,

Vous trouverez ci-dessous une contribution au débat d'idées ("Pour un
projet socialiste et écologiste, à l'écoute de la société") rédigée par des
militants de notre mouvement, à l'occasion de la préparation de la prochaine
Convention du PS. Il ne s'agit pas d'un amendement soumis au vote ; l'idée est
de mettre l'accent sur 6 axes de réflexion - qui nous paraissent essentiels
pour préparer l'avenir - et de poursuivre le débat de manière ouverte.
 
Philippe Moine
Coordinateur de "Militants parisiens de l'Espoir à gauche, avec Ségolène Royal"

Militants parisiens de l’Espoir à gauche, avec Ségolène Royal
« Pour un projet socialiste et écologiste, à l’écoute de la société »
Contribution au débat
 
I- Marquer davantage la rupture après l’échec de Nicolas Sarkozy
Aujourd’hui, l’action du Président et de son gouvernement accentue le « mal français ». Elle se traduit par une société encore plus fragmentée, émiettée, alors que plus que jamais nos concitoyens sont en attente de nouvelles solidarités.
Le pouvoir active les peurs par des décisions mal conçues et mal expliquées, ou en privilégiant une approche sécuritaire ("débat" sur l’identité nationale, "débat" sur la burqa, projections alarmistes - à l’horizon 2050 - sur les retraites, sans tracer de perspectives autres que la pénalisation des futurs retraités et la montée de l'angoisse chez les jeunes actifs).
Il s’arc-boute sur le bouclier fiscal, qui ne peut que perpétuer l’atonie économique en limitant les sommes que l’on peut consacrer à une relance efficace et au pilotage de la dette.
Face à une telle situation, un profond changement s'impose.
Ce dont nous avons besoin, c’est de restaurer une société de la confiance, d’indiquer une direction forte et de faire émerger des idées neuves, pour répondre aux défis d'aujourd'hui.
 
II- Rappeler les atouts de la France
Un constat simple : d'un point de vue économique, la France ne sera pas en grande forme en 2012... Or elle dispose d'atouts dont il faudrait davantage tirer parti.
Notre pays semble notamment oublier son potentiel démographique.
- Il fait fi de la vitalité d’une jeunesse encore nombreuse, mais trop souvent écartée de l’acquisition des qualifications nécessaires à l’emploi, puis de l’emploi lui-même. Et c'est dès la petite enfance que des politiques efficaces doivent être mises en place, pour lutter contre les inégalités.
- Il ne reconnaît pas suffisamment l’apport de l’immigration à l’économie et à la société françaises.
- Il valorise très peu l’expérience et les compétences des seniors dans les entreprises et l’administration, leur faisant vivre des situations frustrantes, voire désastreuses - quand ils sont prématurément écartés de la vie active.
 
III- Ouvrir un vrai débat, pour un nouveau modèle de développement
1) La parole au peuple !
Pour préparer l’avenir, la gauche socialiste et écologiste doit poursuivre un objectif majeur : faire en sorte que le peuple prenne la parole. Il nous faut aujourd’hui lever les obstacles politiques et culturels à une réflexion ouverte sur le nouveau modèle de développement. Il ne peut être le seul fruit d’un travail de commission au sein d'un parti, fût-il ratifié par les représentants de tous ses "courants"…
La société de confiance que nous voulons suppose le renforcement de la démocratie participative. Avec Ségolène Royal, nous pensons que les citoyens eux-mêmes doivent être directement associés aux débats essentiels qui engagent leur avenir.
Aujourd'hui, les pays occidentaux se caractérisent par une large prise de conscience des enjeux écologiques ; c'est sur les citoyens qu'il faut d'abord compter pour orienter les décisions dans le bon sens et changer la vie !
2) Ecouter les représentants des collectivités territoriales
Les collectivités territoriales sont partie prenante de la puissance publique et se sont imposées comme des acteurs incontournables, malgré un poids relatif encore inférieur à celui qui les caractérise dans les principaux pays européens. Et malgré les mauvais coups portés à la décentralisation par la droite au pouvoir.
Elles représentent les trois quarts des investissements publics, soutiennent l’emploi et l’innovation, luttent contre la précarité et la pauvreté en agissant de leur propre chef ou pour le compte de l’Etat. Elles doivent être, pour l'avenir, au coeur du nouveau modèle de développement.
3) Ouvrir un dialogue constant avec les syndicats
Les propositions émanant des syndicats, dont l'ancrage social est d'une autre nature que celui des partis, enrichissent le débat et doivent être prises en considération.
On ne peut se contenter de consultations ponctuelles, qui ne nous permettent pas d'établir des relations de confiance dans la durée et qui ne contribuent pas à renforcer l'audience et la crédibilité du PS dans le monde du travail.
 
IV- L’écologie, « moteur » du nouveau modèle de développement économique et social
L’Europe du Nord a pris un temps d’avance : assainissement de l’eau, matériaux écologiques pour la construction, filières écologiques (solaire, éolien, réseaux de chaleur, cogénération…), présence accrue de la nature en milieu urbain...
A nous de relever le défi et de proposer quelques pistes :
- La recherche en matière d'énergie solaire doit déboucher sur des filières productives. Elle peut, avec l’appui des régions et l’expérimentation dans les villes, être un lieu de transfert et de développement de bonnes pratiques.
- La récupération des déchets progresse, même si notre pays reste encore en retard. Il nous faut maintenant inventer et soutenir des filières qui limitent la production des déchets, en réutilisent une partie dans un cycle de production.
- Une politique en faveur de la sécurité et de la qualité alimentaires peut être un formidable outil de lutte contre les inégalités. Et dans le domaine de la restauration collective publique, des efforts importants doivent être réalisés pour favoriser la mutation d’une agriculture très productive, mais peu économe en eau et en intrants.
 
V- Pour retrouver la confiance : une réforme des institutions, pour une
6e République
Les dysfonctionnements institutionnels sont aujourd'hui nombreux et font obstacle à une nouvelle dynamique de développement.
Si on se limite par exemple à l'organisation du territoire, quelques constats s'imposent :
- dans une France où 80% des habitants vivent en ville, la commune n'est pas le cadre le plus adapté pour répondre efficacement à un certain nombre d'enjeux - l'urbanisme ou les risques environnementaux, par exemple, ne peuvent être gérés à cette seule échelle ;
- l'opposition traditionnelle entre ville et campagne devient souvent artificielle ;
- les modes d'élection des conseils généraux (sur la base de cantons qui ne correspondent pas aux dynamiques démographiques), du Sénat (surreprésentation des petites communes et du monde rural dans les collèges de grands électeurs) ou des intercommunalités (pas de support démocratique) ne sont pas adaptés aux enjeux territoriaux, tandis que les conseils régionaux - création de la gauche - apparaissent encore trop faibles, compte tenu de leurs compétences en matière de développement économique ;
- les solidarités fiscales locales, qui relèvent de la responsabilité de l’Etat, sont très insuffisantes ou anachroniques, malgré les efforts de la gauche (institution de la TPU et la DSU par les socialistes au pouvoir).
Pour faire vivre un nouveau modèle de développement, il faudra donner aux territoires les moyens politiques et financiers de leurs ambitions. C'est dans les territoires, en particulier, que les mutations écologiques qui s'imposent pourront être impulsées avec le plus d'efficacité.
Fondamentalement, la société de confiance que nous voulons suppose le renforcement de la démocratie à différents niveaux. C'est le sens de la 6e République que nous allons construire : renforcement de la décentralisation et représentation démocratique des territoires ; renforcement de la démocratie sociale et mise en oeuvre d'une véritable démocratie participative. Et c'est ainsi que nous pourrons progresser vers la prise en compte des nouveaux défis économiques, sociaux et écologiques.
 
VI- Sans l’Europe, nous ne pourrons rien
Malgré des avancées dans certains domaines, l'Europe risque d’être marquée, en 2012, par de fortes divergences économiques et la persistance d'une croissance molle ; par la force de l’extrême droite et des nationalismes dans beaucoup de pays ; par les dégâts de politiques brutales, en France ou en Italie par exemple. Au mieux, on assistera à une convalescence de la social-démocratie, dont on peut penser qu’elle devrait regagner un peu du terrain perdu, mais dans un contexte économique et social qui nous ramènera loin en arrière, avec en France un taux de chômage élevé et une dette paralysante.
Face à cette crise économique, sociale et politique, le Parti socialiste européen doit retrouver l’ambition des Pères de l’Europe, pour en poursuivre la construction. Il nous faudra notamment mettre en place les instruments d’une véritable politique budgétaire commune, capable de financer les investissements de grande ampleur qui nous permettront d’aller de l’avant. Nous avons besoin des Etats-Unis d’Europe, d’une Europe modèle : démocratique, sociale, innovante et écologique !
Merci d’envoyer un message email à contact@militants-avec-segolene.fr

18 mai 2010

"Mais pourquoi tu la soutiens encore ?"

Vendredi midi, on m'a encore posé la question sempiternelle : Mais pourquoi tu la soutiens encore ? La même question je l'ai eu a plusieurs reprises dans la semaine. Je vais donc répondre d'une manière un peu différente.  Avec des choix et des remarques sur la situation actuelle.
Tout d'abord, je n'ai pas confiance dans une tricheuse ou un ami et/ou complice des banksters, c'est simple et sans appel. Encore moins si celui-ci nous explique le 6 mai 2007 à 20H01 qu'il est disponible pour la gauche, alors qu'il préparait son départ pour le FMI depuis au moins 3 mois.
Revenons à notre Sorcière Royal, pour la notion de sorcière , lire ce billet et ce que Dray en pensait de la dite Ségolène.
1/ Tout le monde aura remarqué qu'elle a adoptée une façon plus subtile de communiquer, plus discrète et qu'elle a pris confiance en elle. Il suffit pour ça d'être un peu objectif. Pendant ce temps là les amis de DSK et ceux de Titine vont jouer à se savonner la planche.
2/ On nous a bassiné avec l'histoire d'EAG (Espoir à Gauche), puis nous avons entendu Peillon dire qu'il avait été trop maladroit... et qu'il était conseillé par son enfant de 13 ans. Qu'est devenu EAG ? on ne sait pas, et qu'est devenu le rassemblement de Vincent Peillon ? J'ai entendu parler de rumeurs selon les quelles De Sarnez irait actuellement voir du coté de Villepin, ce qui montrerait le coté louvoyeur du couple Sarnez-Bayrou.
3/ Elle n'intervient dans les médias que pour des problématiques qui concernent directement les citoyens: Heuliez, Tempête, urgence sociale et insécurité foirée par l'UMP. Tandis que la direction du PS a du attendre que Titine explique qu'il fallait parler social avant toute chose. Certains se perdent en conjectures ou tombent dans les pièges de communication de l'UMP : Burqa par exemple.
4/ Pendant ce temps le travail de fond continue : Une visite chez Lula, pas vu dans les médias qui préfèrent faire la promotion de Pal  Sarközy et de ses horreurs. Continuation des UPP, et n'oubliez pas -vil troll- que Desirs d'avenir existe toujours... et que tous les appareils militants sont plutôt en veille en ce moment, y compris les 40 voleurs amis de DSK.
5/ On nous parle des sondages: regardez les bien, elle fait ses meilleurs scores dans les classes populaires et chez les jeunes. On se souvient du problème des sondages avec quotas pas forcément fiables. Une question simple se pose, les sondeurs vont ils dans ces "quartiers" où lignes fixes et internet ne sont pas aussi répandus qu'ailleurs ? De même ces sondages sont réalisés hors primaire: aucun débat de fond réel, pas de propositions sérieuses discutées (y compris dans le PDF dont la diffusion a vainement exaspéré les troll titinistes). Et on en trouve qui donne des informations contradictoires : ainsi Flamby (Hollande) fait 3% de désirs de candidature et est parait-il plus "populaire" que Ségolène Royal qui fait un meilleur score que lui. N'oubliez pas que dans les sondages, la question et le contexte sont très importants.
6/Un point important de cette primaire sera la proximité avec les citoyens, ce point jouera sur les scores et la perception de réelle volonté de commencer à changer le système. Les candidats devront se bouger le cul, et aller discuter un peu partout. Centre ville, quartiers, zones rurales. Voyez vous DSK dans un bus autrement que briefé au mm par Euro RSCG? Martine Aubry à la campagne ? Personnellement j'ai des doutes. Et je vous le dit, je m'investirai dans ces primaires, par exemple pour aller écouter/discuter dans les quartiers et revenir rigoler chez les contrits bobos parisiens.
7/ Regardez les résultats de bureau de vote lors des régionales, comparons les bureaux de vote des zones industrielles en crise là ou la gauche obtient 70% au second tour en Poitou-Charentes elle ne fait que 20 ou 25% dans l'historique fief de la gauche : le Nord Pas de Calais. Bizarrement personne ne parle trop de ça, aucun journaliste ne s'est posé la question des différences de mobilisation des électeurs.
8/ Souvenez vous du débat avec Daniel Cohn-Bendit sur France2, il a été retourné et a montré qu'il était près a travailler avec elle. Et que dire de cette réplique de Ségolène à DCB qui parlait d'experts :"Mais tes experts, ça fait 20 ans qu'ils se trompent".. Et quelle est la candidate potentielle primaire qui a le plus de proximité avec l'écologie ?
9/ Martine Aubry et Ségolène Royal sont tombées d'accord sur un truc très pertinent: Ségolène va travailler sur le sujet de l'écologie et de l'égalité réelle pour les prochaines conventions du PS. Or ces sujets là sont essentiels: le mode de développement productiviste est en cause et le système économique crée des inégalités criantes et des égoïsmes de classe. Accessoirement, le commentaire "elle méprise le PS" des trolls mérite d'être corrigé.
Je rajoute un 10e point, lié au point 3 : Voilà ce qu'elle demande: "Ségolène Royal demande à Nicolas Sarkozy de renoncer aux mesures de rigueur scandaleuses qu'il a annoncées hier et qui frappent les Français les plus modestes, et de rétablir immédiatemment la prime de 150 euros versée à 3 millions de familles, ainsi que l'exonération de charges dont bénéficiaient les très petites entreprises lorsqu'elles embauchaient"
Voilà qui est clair (même si sur les aides, elles doivent être conditionnées): On va demander à 3 millions de famille de faire ceinture sur cette prime de noel, pour une économie de 450 millions d'Euros qui partaient immédiatement dans l'économie réelle, pas dans la spéculation.
Et pour la suite des questions, allez lire les billets sur le même sujet.
 
Par Ronald,

La victoire idéologique de Ségolène Royal

Car c'est bien de cela dont il s'agit.
D'une victoire idéologique de tous les concepts portés publiquement par Ségolène Royal, d'abord dans la conquête de l'investiture socialiste en 2006, puis lors de la campagne présidentielle en 2007 et enfin  lors du Congrès du PS à Reims en 2008.
Lorsque l'on dresse ce tableau, on réalise  à quel point l'impact personnel de l'ex-candidate présidentielle a fait littéralement bouger les lignes et le paysage politique français sur la base de quelques convictions solides qui constituent son ADN politique,  des convictions  imposées, parfois avec fracas  dans le champs politique et l'opinion. Mais ces éclats ont permis de fracturer la barrière des idées reçues.
Le triptyque  « Royal » c'est : l'ordre juste, la fraternité et la démocratie participative. La tentation est grande pour ses concurrents de gauche et ses adversaires de droite de s'approprier ces concepts très puissants parce que simples et profonds. Mais c'est oublier un peu vite la conscience citoyenne, la mémoire de l'opinion qui voit tout, entend tout, se souvient de tout et sait distinguer le bon grain de l'ivraie le moment venu, en l'occurrence la prochaine échéance présidentielle, en 2012.
1) L'ordre juste

A peine prononcée, la formule a fait mouche. Que ce soit à Arras (Pas-de-Calais), en février 2006, puis à Privas (Ardèche ), le 8 Mars 2006, Ségolène Royal plaide   pour "un ordre juste".
Extraits du discours de Privas : "Il faut rétablir un ordre juste par le retour à la confiance, par le retour de repères clairs, par le bon fonctionnement des services publics, par des règles d'honnêteté (...) valables pour tous".Une notion reprise à Bondy, le 30 Mai 2006 qui séduit immédiatement un électorat de gauche, lassé par le laxisme, et la république des bons sentiments.  Mais l'expression, pourtant déjà présente dans les écrits de Ségolène Royal depuis longtemps (La vérité d'une femme-1996)  provoqué une levée de boucliers dans l'appareil socialise  (l'ordre juste, c'est juste le désordre déclare  DSK). A droite, on reste perplexe et inquiet, l'ordre étant considéré comme l'un de ses  fonds de commerce les plus efficaces.
En Octobre 2006, Nicolas Sarkozy, ministre de l'intèrieur, contre attaque et tente de  reprendre l'expression lors d'une visite en banlieue. Sans succés réel. La presse ironise trop.  Il lâche prise.
3 ans après la présidentielle,  l'ordre juste s'impose comme  une évidence.
A tel point que, pour la campagne des  européennes de 2009, Michel Barnier n'hésite pas à déclarer dans les Echos : « Je suis pour un ordre juste en Europe. Le monde ne sera pas stable s'il n'est pas juste. »

Mais pour l'heure personne au PS n'ose s'emparer de l'expression, qui identifie tant Ségolène Royal. Alors on biaise, on esquive, on tourne autour du pot. C'est assez comique...  à l'image du programme des européennes, dans lequel les socialistes français s'engagent pour « une europe de juste échange ». L'ordre juste est le marqueur, la pierre angulaire de Ségolène Royal, celle qui correspond parfaitement au temps qui vient. Ordre juste économique, international, social environnemental. Difficile de dérober le joyau de la couronne.
2) La Fraternité

C'est probablement le « fric frac » le plus voyant et le plus ridicule.
La fraternité, c'est bien sur le meeting du Zénith, le 27 Septembre 2008. Ce stand up absolument formidable et moderne qui vaudra à Ségolène Royal des critiques acerbes, surtout du microcosme parisien mais aussi un concert de louanges et un impact profond avec le pays.
Elle ouvre ainsi une autre voie de réflexion politique et philosophique, prolongée par l'Université Populaire Participative  sur le même thème et la sortie du livre de Régis Debray « Le moment  fraternité » dont elle fait l'invité d'honneur de l'AG de Désirs d'avenir en Mars 2009.
Le 19 Septembre 2009, à Montpellier, lors de la Fete de la Fraternité, elle va plus loin encore sur l'idée de  Fraternité.
Extraits :
« Oui, ce qui compte, c'est la constance, et le chemin dans lequel nous avançons. Ce qui compte, c'est notre fraternité, qui est plus grande que nous et qui va encore nous faire grandir et donner envie de nous rejoindre!
Qu'est-ce que c'est que la fraternité et comment peut-elle nous faire agir?
La fraternité « consiste à devenir frère et sœur avec tous ceux qui ne sont ni nos frères ni nos sœurs ».

J'y vois là une clé essentielle pour permettre une nouvelle conscience mondiale, ce nouveau siècle citoyen. La fraternité, c'est ce sentiment qui dépasse toutes les différences pour nous permettre de vivre ensemble. Dans un monde frappé par une crise morale sans précédent, un pessimisme latent, un « aquabonisme » quotidien, tant la vie est difficile, tant l'horizon semble bouché, dans les rapports familiaux, sociaux, se dégradent, dans un monde au cœur glacé, ou l'individualisme est la seule réponse que l'on peut trouver pour se protéger des coups qui pleuvent, lié à une politique injuste qui accorde tout à ceux qui ont tout et n'accorde rien à ceux qui n'ont déjà pas grand-chose. Liés aussi à une dégradation du lien républicain... dans ce monde qui ressemble de plus en plus à une jungle, où la loi du plus fort remplace peu à peu le progrès social, oui dans ce monde qui s'empoisonne, la fraternité doit agir comme un puissant contre poison » ( Montpellier, le 19 Septembre 2009 )
En moins de 2 ans, le concept de Fraternité est donc entré  dans la vie de ce pays par la voix Royale . Et c'est immanquable. Après les ricanement, le rapt en bonne et due forme.

Le 31 décembre 2009, lors de ses vœux à la Nation, Nicolas Sarkozy conclut avec ces mots ( extraits ) "Je souhaite que 2010 soit l'année où nous redonnerons un sens au beau mot de fraternité qui est inscrit dans notre devise républicaine" Martine Aubry, lors de ses vœux, en appelle aussi à une « France plus fraternelle ». Elle utilise désormais dans la quasi-totalité de ses interventions, cette expression de France fraternelle. Une façon de s'emparer du  concept en évitant le label «  Royal » Une tactique qui n'échappe pas à la presse et  qui souligne inlassablement, au fil des papiers, l'emprunt assez peu fraternel à Ségolène Royal.

3) la démocratie participative

Elle est présente dans toutes les prises de paroles publiques et privées et l'action politique nationale de Ségolène Royal  dès le mois de décembre 2005. Elle est aussi l'un des leviers d'action dans sa région depuis 2004. Elle en fera le mode de campagne pour la présidentielle en 2007.
La méthode, trop moderne, trop audacieuse, est mal perçue  par  l'opinion, parce que mal relayée  par les cadres du ps qui ne comprennent pas grand chose ou veulent surtout ne pas comprendre. Les médias, tiraillés entre la novation Royal et les freins, même invisible, que semble mettre le parti, couvriront mal cette étape pourtant décisive de la campagne socialiste.
Pourtant, c'est avec cette méthode que Barack Obama remportera la primaire aux USA.
Alors Ségolène Royal en avance d'une époque ? Assurément !
Dès 2006, elle pose les jalons en déclarant   «  Je ne prétend pas tout savoir [...] les citoyens sont les meilleurs experts de ce qu'ils vivent » ( Meeting de Rennes-Juillet 2006 ).
Les citoyens experts et l'intelligence collective vont devenir 2 leitmotiv de son  discours politique. Un discours moqué, critiqué par les éléphants.
Pourtant, le 22 Septembre 2009, Martine Aubry entame à Angoulême son tour de France du projet socialiste sur le mode «  participatif »... questions du public installé en cercle.
En décembre 2009, le PS entérine un  "Contrat pour les régions" dans lequel on peut lire (extraits ) : "Parce que nous pensons que les citoyens sont les meilleurs experts de leur vie, nous voulons qu'ils soient co-auteurs des politiques publiques avec leurs élus et les acteurs de la démocratie sociale (syndicats, associations...)."

"Nous nous engageons à faire vivre nos régions de manière démocratique. Nous développerons la démocratie participative sous toutes ses formes. »
On croit rêver mais il n'est jamais trop tard pour bien faire.

4) La rénovation : primaires ouvertes, alliances élargies

Mai 2007. entre les deux tours, Ségolène Royal tend la main, non pas aux électeurs de François Bayrou, mais à François Bayrou lui même.  Le leader centriste hésite et finalement renonce. Nicolas Sarkozy est élu avec 2 millions de voix d'écarts. Il aurait suffi d'un million de voix pour changer le cours de l'histoire. Bayrou, partagé entre  calcul politique personnel  et  lâcheté laisse passer le train de l'histoire.
En Janvier 2010, bis répétita. Ségolène Royal cette fois, tend à nouveau la main localement au Modem. François Bayrou regimbe. Le modem local s'allie en partie. Le président du Modem essuie un revers cuisant.
A deux reprises, au pied du mur, Bayrou démontre que derrière ses mots et ses valeurs se cache un maquignon qui compte avant tout la monnaie sonnante et trébuchante de ses intêrets.
Les alliances font couler beaucoup d'encre. Ségolène Royal est à nouveau clouée au pilori. Mais les grandes déclarations vertueuses nationales n'empêchent pas les petits arrangements locaux. Pour les municipales, en mars 2008,  Martine Aubry passe un accord avec ses centristes locaux dès le premier tour.
A la Rochelle, lors de son discours d'ouverture, la première secrétaire délivre un message mi chèvre-mi chou sur le modem, loin, bien loin des incantations de Reims «  "le Modem ne porte pas un projet de société compatible avec le nôtre" déclare-t-elle à la tribune avant de rejeter  la proposition de Ségolène Royal de referendum sur le Modem, jugeant que c'est "au bureau national et au conseil national" de trancher » Idem pour les primaires élargies, portées par Ségolène Royal dans sa motion « Combattre et proposer »  qui souhaite « ouvrir les portes et les fenêtres du parti socialiste, en faire un lieu de débat ouvert à tous les français ».
Lors de son discours d'ouverture à la Rochelle, le 25 aout 2009,  Aubry s'empare du talisman de la rénovation en se prononçant pour ces primaires élargies et contre le non cumul des mandats.
Commentaire plein d'humour de Ségolène Royal après le discours « je suis ravie que les bonnes idées fassent enfin leur chemin ».
Aubry rénovatrice ? Peut être pour l'instant. Mais cette posture possède une limite simple : dans le cadre de primaires élargies, comment Martine Aubry pourra-t-elle incarner la modernité, la rénovation en étant la première secrétaire du parti encore jugé très archaique et  rejeté, comme l'ump ? N'oublions pas l'abstention record aux régionales. Comment pourrait l'incarner face à une Ségolène Royal qui, si elle était candidate, pourrait se prévaloir de cette rénovation, qu'elle porte avec entêtement depuis 4 ans, et de cette modernité,  ce dépassement du PS et des appareils politiques, cette autre façon de faire de la politique  qu'elle incarne  dans sa région concrètement, qu'il s'agisse de la social-écologie, de la démocratie participative ou des politiques de civilisations?

Dans une primaire élargie, Ségolène Royal serait à n'en pas douter, mieux armée que Martine Aubry dans l'incarnation du nouveau siècle.

5) Le pillage des mots

Si la tentative de s'emparer des concepts est évidente, elle passe parfois par le pillage des mots, qu'on tente de théoriser ensuite.
La bataille sur « la politique de civilisation » est à ce titre presque grotesque.
En Juin 2009, Ségolène Royal présente à la presse, à Paris, en présence d'Edgar Morin, l'université d'été qui doit se dérouler à Poitiers sur les 7 défis de la politique de civilisation. Depuis 2008, elle entretient des dialogues permanents avec le grand sociologue et la région finance en partie le centre Edgar Morin à Poitiers.
Lors de cette conférence de presse, elle déclare:
"C'est un rendez vous essentiel pour les années qui viennent. Il y sera notamment question des «alternatives théoriques au paradigme de la croissance», des «sept défis pour une politique de civilisation» et de «l'abîme ou la métamorphose : l'état de la planète, les enjeux et les prospectives. Ce sont les défis majeurs. C'est ca qui est important. L'important, ca n'est pas les chicayas du ps. L'important, ce sont les solutions et ces défis".

Le 27 Aout 2009, la veille de l'ouverture de La Rochelle, Martine Aubry, dans une tribune pour le journal «  Le Monde » déclare «  nous devons lancer une offensive de civilisation » La presse se moque de ce glissement sémantique... de la « politique » à « l'offensive », le landernau médiatique s'amuse. A plusieurs reprises, Ségolène Royal évoque cette politique de civilisation, pendant sa campagne des régionales, notamment  lors du discours de la Rochelle, le 16 Janvier 2010.
A plusieurs reprises, elle évoque les 7 défis de la politique de civilisation et la nécessité d'ouvrir un autre chemin, une autre voie, qui est la pierre angulaire de la politique de civilisation telle que la définit Edgar Morin. Le 12 Février 2010, elle accueille la trentaine de chercheurs venus du monde entier pour l'installation à Poitiers du comité scientifique de l'institut de politique de civilisation, financée en partie par le Conseil Régional, à sa demande expresse. Edgar Morin est présent.
L'offensive de civilisation, elle, disparaît des discours de Martine Aubry, échaudée par les ricanement justifiés des journalistes mais, par un tour de passe passe miraculeux, « la politique de civilisation » revient dans le projet du PS présenté par Pierre Moscovici. Le même qui, lorsque Nicolas Sarkozy avait évoqué cette politique de civilisation le 31 Décembre 2007, déclarait « C'est un concept fumeux ». Vérité de 2007 n'est plus vérité de 2010.
La politique de civilisation s'invite donc à nouveau à la table socialiste... et Martine Aubry de ressortir « son offensive de civilisation », le 28 Mars, lors de la convention du PS sur le projet. Un projet truffé d'expression royaliste à travers ses pages.
Qu'il s'agisse du « nouveau modèle économique et écologique », un concept sur lequel Ségolène Royal a fait toute sa campagne des régionales, dès Janvier 2010, ou de la société qui prend soin (la société du care), qui se rapproche étrangement de l'un des thèmes de campagne de la présidente de la Région Poitou charentes « la région qui prend soin » et qui évoque, inévitablement, l'un des thèmes de la présidentielle,  notamment lors du meeting de Lille ou elle déclarait
"J'instaurerai une forme de gouvernance, de présidence qui prend soin des français, qui prend soin de vous ».
La morale de l'histoire est assez limpide.
Critiquée, jalousée, empêchée, Ségolène Royal est parvenu, en 4 ans,  à imposer partiellement sa vision du monde, et les valeurs auxquelles elle croit et qu'elle cultive depuis 25 ans.
Partiellement parce que seule la victoire peut permettre de transformer des concepts, des idées et des valeurs en moyens réels pour le bien d'un pays, d'un continent et plus largement de la planète. Et ces valeurs, portées avec courage, souvent dans l'adversité, ces valeurs sont universelles mais elles ne peuvent pas se « transfuser » . parce qu'elles font intrinsèquement partie de celui ou celle qui les porte et elles ne sont crédibles que si elles s'accompagnent d'actes cohérents.

Alors, le PS peut bien parler de Fraternité. Il ne peut convaincre jusqu'au bout tant qu'il est incapable de faire la paix réelle entre ses différents leaders et particulièrement son ancienne canditate à la présidentielle. Nicolas Sarkozy peut bien parler d'ordre juste. Il ne peut convaincre en appliquant une politique aussi injuste. Martine Aubry peut bien parler de rénovation. Elle ne peut convaincre que si elle va jusqu'au bout, impose la rénovation aux barons qui font la pluie et le beau temps, accepte des primaires élargies et totalement transparentes. Tous peuvent bien évoquer la démocratie participative. Ils ne peuvent pas convaincre  si elle n'est qu'un colifichet, un prétexte et pas un véritable outil de nouvelle gouvernance.
Seule la cohérence ouvre le chemin de la victoire. En traçant inlassablement son sillon, sans jamais dévier des valeurs auxquelles elle croit, Ségolène Royal la cohérente reste plus que jamais la mieux placée pour succéder à Nicolas Sarkozy en 2012.

Ségolène Royal défend le partenariat avec la Méditerranée


 
  
· Et aussi un monde multipolaire où chacun a sa place

· La zone euro «un peu vidée de son contenu»



TOUJOURS aussi vivace que calme, le sourire aux lèvres, le regard intense et profond. Ségolène Royale, la concurrente socialiste de Nicolas Sarkozy aux présidentielles françaises de mai 2007, n’a rien perdu de sa verve ni de son… charme.
La grande dame de la politique française a profité de son passage à Casablanca pour rencontrer des journalistes d’Eco-Médias. L’occasion pour elle de revenir sur la crise financière européenne et aussi sur la vive polémique qui anime le pays après l’annonce du plan d’austérité de Sarkozy. Il est vrai que le Parti socialiste (PS) voit dans ce plan la fin d’une grande partie des avantages sociaux, sans compter le gel des dépenses pour réduire le déficit public de l’Etat, ou encore le prolongement de l’âge de la retraite.
Dans ce cadre, Ségolène Royal estime que ce qui «manque cruellement à ce plan de sauvetage, ce sont des règles très fermes de lutte contre la spéculation financière et contre le système bancaire qui reçoit un soutien des Etats sans qu’il y ait contrepartie en termes de lutte contre la spéculation, rémunération des traders, taxe sur les mouvements de capitaux». A ce propos, elle a indiqué que «si cette taxe n’est toujours pas mise en place, c’est parce qu’on est encore dans un système ultralibéral qui fait la part trop belle aux banques et, aujourd’hui, les opinions publiques font pression pour qu’il y ait à la fois de la transparence dans les décisions qui sont prises, de la justice dans la répartition des efforts et surtout que le système bancaire soit mis devant ses responsabilités avec des contraintes nouvelles». «Ce que je préconise, c’est qu’il y ait au sein des banques une dichotomie, une séparation entre les banques spéculatives qui n’ont plus à recevoir le soutien de l’Etat et les banques économiques qui financent durablement l’économie réelle et qui peuvent recevoir, le moment venu, un soutien des Etats ou des garanties d’emprunt qui leur permettent d’aider les entreprises à se développer».
Abordant la question de la solidarité entre les Etats européens après la crise financière qui secoue la Grèce, Ségolène Royal, tout en estimant que la création de l’euro «est un progrès considérable puisque ça permet aux pays de ne plus se faire des évaluations compétitives», a souligné que «ce qui a manqué c’est le volet économique, gouvernance commune, progrès social commun, politique fiscale commune, politique environnementale commune…». Conséquence, «la zone euro s’est trouvée un peu vidée de son contenu». Aussi, ajoute-t-elle, «le problème est soit un risque de déclin pour l’Europe, soit au contraire une opportunité de sursaut, de convergence, de volonté politique et de volonté des Etats de remettre de l’ordre dans ce qui est aujourd’hui un grand désordre lié à la spéculation financière».
Sur le chapitre des relations européennes, notamment avec les pays méditerranéens, Ségolène Royal a estimé que la sortie de crise «est une opportunité nouvelle pour les pays émergents comme le Maroc». Et d’ajouter: «moi j’ai toujours pensé de toute façon que l’avenir de l’Europe c’était le partenariat autour de la Méditerranée. Et je pense que cette épreuve qui arrive à l’Europe devrait au contraire lui permettre de considérer que la domination de l’Occident n’est plus d’actualité». Ce qui est d’actualité, dit-elle, «c’est un monde multipolaire où chacun a sa place, où il y a des partenariats équilibrés et c’est cela la grande leçon des choses». Seulement, pour les Européens, «c’est difficile à admettre, c’est-à-dire, le prisme de l’histoire est tellement lié à l’occidentalisation du monde et, aujourd’hui, il y a une forme de «désoccidentalisation». Mais «on a besoin des regards des autres pour avancer et l’Europe n’est plus le modèle dominant», avance-t-elle.

Jamal Eddine HERRADI

 
Article publié dans L'Economiste (le 1er quotidien économique du Maroc)

Les causes inavouables du déséquilibre budgétaire des régimes des retraites

L’objectif qu’annonce le gouvernement dans un document d’orientation sur la réforme des retraites est d’apporter une “réponse aux déséquilibres des régimes de retraite”, il me semble qu’il faut aller au-delà de la réponse uniquement démographique que le gouvernement entend lui apporter. Car le problème démographique devrait disparaître dès 2020….

Il y a bien d’autres causes à ce déficit des caisses de retraites, endémique depuis 2000.

Le chômage et le blocage des salaires:

Certes le gouvernement n’a visiblement pas l’intention de faire quoi que ce soit pour que le chômage disparaisse…et pour cause, moins de gens qui travaillent en produisant plus avec un salaire bloqué, ça fait monter la compétitivité du pays…Mais ça vide les caisses de retraite!

Pourtant , c’est bien cette omission de l’impact du chômage et du blocage des salaires dans les causes du déficit des caisses de retraite qui laisse entendre que le gouvernement n’a en aucun cas l’intention de régler le problème du chômage et d’augmenter les salaires. L’intérêt de tous serait pourtant , plutôt que de s’évertuer à faire travailler plus longtemps les personnes de plus de 55 ans, de mettre en œuvre une politique de plein-emploi des 20-30 ans et des chômeurs de moins de 55 ans. Financièrement les jeunes entrant dans la vie active sont moins payés que les plus anciens mais comme ils cotiseraient, les caisses de retraites continueraient à se remplir…et comme les plus anciens ne seraient plus abimés par le travail, je suis certaines que les caisses d’assurance maladie seraient soulagées….

Le désengagement du gouvernement envers le Fonds de Réserve des Retraites:

En accusant la crise économique d’avoir “accéléré l’augmentation de ces déficits”, le gouvernement oublie de dire qu’en 1999 la loi de financement de la sécurité sociale avait créé un fonds de réserve pour les retraites. Ce fonds était censé constituer une cagnotte de 150 milliards d’ici 2020, afin d’amortir les effets du déséquilibre démographique prévu entre 2010 et 2020. Ce fonds de réserve devait être abondé par le produit que l’État retirait des privatisations, par la vente de la quatrième licence UMTS et par le produit d’une taxe sur les transactions boursières.

Or, quel constat pouvons-nous faire en 2010?

Depuis 2002, l’État français n’a pas tenu ses engagements. La vente du Crédit Lyonnais, les recettes de privatisation n’ont pas été versées au Fonds de Réserve pour les Retraites. En 2007, le fonds a investi 195 millions d’euros, sur un fond à part, chez Lehman Brothers. Malgré la faillite, le 15 septembre 2008, de cet organisme, les fonds placés sont, en principe, récupérables.

Comment se fait-il que cette somme de 195 millions ne soit pas récupérée et compensée par l’État au fonds de réserve pour les retraites?

Comment se fait-il que, pas plus que lors des réformes de 2003 et de 2008, le gouvernement ne prenne en compte ces 195 millions d’euros pour combler le déficit des caisses de retraites?

La quatrième licence UMTS a été vendue, en 2009, à Free pour une somme de 240 millions d’euros. Où sont passés ces 240 millions d’euros?

l’État, vient ici nous faire des leçons de solidarité, de démographie,et se permet de laisser s’évanouir 435 millions d’euros en un ans. 435 millions d’euros qui auraient dû alimenter le fonds de réserve pour financer une partie du régime de retraite lorsque les déficits se creusent sous l’effet du vieillissement, ce qui est le cas actuellement et jusqu’en 2020.

La mauvaise gestion et la trop grande multiplicité des caisses de retraites:

435 millions d’euros en un an, je sais bien, c’est une goutte d’eau par rapport au déficit abyssal que 10 années de mauvaise gestion des différentes caisses de retraite ont creusé.

Mais c’est un début en attendant qu’enfin on se décide à mettre à plat la multitude de caisses de retraite corporatiste qui n’oublient pas de quémander des compensations à l’État, alors qu’elles ne sont pas déficitaires.

Parce qu’à bien y regarder rien que pour le régime général de retraite j’ai dénombré 39 caisses de retraites! Et toutes défendent leurs petits privilèges, leurs régimes particuliers, se font verser des compensations par l’Etat. A quel titre, ont peu se le demander pour certaines…..

Et personnellement toutes ces caisses me font penser au trous d’une passoire quand je regarde le déficit global des caisses de retraites. J’ai comme l’impression qu’il y a pas mal d’argent qui fuit au travers de ces trous…

Sources: e24 ; L’expansion ; Journal du Net ;

Ségolène Royal : «Ce serait une grave erreur de réduire la réforme à la hausse de l’âge de départ à la retraite»

Ségolène Royal réagit sur la réforme des retraites :

Ségolène Royal : «Ce serait une grave erreur de réduire la réforme à la hausse de l’âge de départ à la retraite»

Sans attendre le bureau national du Parti socialiste, qui doit avoir lieu dans la soirée du 18mai, la présidente socialiste de la région Poitou- Charentes prend position sur le document d’orientation du gouvernement sur la réforme des retraites. Si elle reconnaît certaines avancées, commela création d’une contribution nouvelle prélevée sur les hauts revenus et les revenus du capital, elle doute de la validité des projets gouvernementaux qui devraient s’accompagner, à ses yeux, d’une révolution fiscale et d’une nouvelle politique industrielle.

Le gouvernement vient de transmettre aux partenaires sociaux son «document d’orientation sur la réforme des retraites ». Quelle est votre réaction?

On assiste à un recul inattendu du gouvernement, puisqu’il se dit prêt, pour la première fois, à examiner le volet recettes d’une réformedes retraites. Il parle d’«une contribution supplémentaire sur les hauts revenus et les revenus du capital». C’était une de nos exigences anciennes et c’est un acquis du rapport de force que nous avons su créer avec lui. Mais il doit annoncer très rapidement quel sera le niveau de ces prélèvements. Avant toute décision sur la dépense, les Français doivent savoir combien on encaisse. Si ces prélèvements sont faibles, cela sera seulement un nouveau tour de passe-passe pour endormir les forces sociales.

Quand le document parle de «réforme systémique», cela correspond- il aussi à vos attentes?

On peut considérer cela commeun point positif car c’est ce dont la France a besoin. Mais le gouvernement ne met pas tous les éléments sur la table. Qu’en estil de la révolution fiscale qui devrait être le corollaire de la réforme des retraites, le bouclier, les niches? Il doit aussi préciser ses intentions sur la pénibilité de certains emplois, c’est un débat bloqué depuis de longs mois et c’est inadmissible. Il y a des travaux qui aliènent. C’est vrai pour les emplois précaires qui se succèdent en contrats à durée déterminée (CDD), c’est vrai pour certains emplois de France Télécom. Les conditions de travail ne sont pas pour rien dans ce que le médiateur de la République appelait récemment la «fatigue psychique » de la société française. La retraite intervient dans la vie des Français commeun moment où chacun peut suivre le rythme de sa vie personnelle. Ce serait une grave erreur de réduire la réforme à la hausse de l’âge de départ à la retraite et à la durée de cotisation.

Pourtant, si on en croit les termes de la «consultation populaire sur la retraite et la fiscalité» que vous avez lancée sur votre site Internet desirsd’avenir.org, l’augmentation de la durée de cotisation n’est pas un sujet tabou.

Si le maintien de l’âge légal de départ à 60 ans n’est pas négociable, la modification de la durée de cotisation, elle, ne pourrait intervenir qu’en dernière instance. Tous les paramètres internes et externes doivent d’abord être considérés et, si nécessaire, à la fin, et seulement à la fin, la question de la durée de cotisation pourra être posée. Pour que nous l’acceptions, il faudrait que des garanties aient été apportées sur le montant des pensions et que le gouvernement accepte d’établir un calendrier précis pour ré-abonder le Fonds de réserve que nous avions créé en 1999, en imaginant des recettes nouvelles.

Préconisez-vous aussi, comme l’aile gauche du PS, une nouvelle taxation sur les bénéfices des banques?

J’y suis tout à fait favorable. Plus largement, la question de la réglementation de l’activité bancaire n’a pas été réglée. Sur le terrain, on vit le contraire de ce que dit le président de la République. C’est tout demêmeincroyable que les régions soient obligées de garantir les prêts bancaires et que l’Etat ne fasse rien.

Quel bilan faites-vous des trois premières années de la présidence de Nicolas Sarkozy?

Il aurait fallu qu’il sache pourquoi il était là. Trois ans passés, et pas le début du commencement d’une politique industrielle. Le tournant de l’investissement massif dans la croissance verte n’a pas été pris ; rien n’a été fait pour recadrer l’activité économique et remettre en ordre les aides aux entreprises. Nicolas Sarkozy n’a jamais réuni, par exemple, les responsables de la filière automobile pour essayer de mettre fin à la vaine concurrence qu’ils se mènent alors qu’ils devraient concevoir ensemble la voiture électrique de demain. Angela Merkel l’a fait en Allemagne et ils sont en train de nous passer devant…On assiste aussi à une incroyable démobilisation des territoires. Nicolas Sarkozy n’a jamais réuni les présidents de région pour esquisser un travailcommun entre l’Etat et les collectivités. La droite est partout défailllante, elle manque de volonté et d’imagination.

Propos recueillis par Olivier Schmitt

http://www.desirsdavenir.org/s-gol-ne-royal/le-blog/s-gol-ne-royal-ce-serait-une-grave-erreur-de-r-duire-la-r-forme-la-hausse-de-
Evénement :

Ségolène Royal vous invite à participer à la consultation populaire sur les retraites et la fiscalité ouverte par Désirs d'avenir

Je lance une consultation populaire sur les retraites et la fiscalité ouverte par Désirs d'avenir.

Les Français doivent prendre la parole sur ce qui les concerne. Il n’est pas acceptable que cette parole soit confisquée par le gouvernement. Désirs d’avenir veut être la voix des sans-voix. Venez participer, prenez la parole ! Et plus nous serons nombreux, plus cette parole sera entendue.

Comment prendre la parole ? Venez sur le site Désirs d’avenir sur le forum spécialement ouvert à ce sujet et organisez partout des réunions. Des correspondants locaux feront remonter les propositions dont nous rendrons compte. A Désirs d’avenir, une équipe a rédigé un premier document de travail que vous trouverez ci-dessous pour comprendre et pour participer, animer des débats sur le territoire et surtout prendre la parole sur le forum internet.

Ségolène Royal Présidente de Désirs d’avenir

Pour lire le document de travail de Désirs d'Avenir pour la consultation populaire sur les retraites et la fiscalité cliquez sur le lien suivant :

http://www.desirsdavenir.org/s-gol-ne-royal/les-actualit-s/ev-nement/17-05-2010