30 novembre 2010

l'interview de Ségolène Royal qui paraîtra dans les éditions de la Nouvelle République et Centre Presse du 30 novembre, où elle annonce sa candidature aux primaires

A la Nouvelle République nous vous suivons quotidiennement depuis plus de vingt ans ; en 2004 vous remportez la Région Poitou-Charentes haut la main et, depuis, vous avez choisi de faire de ce territoire un laboratoire d'idées : après l'excellence environnementale, la croissance verte. Ces thèmes sont-ils transposables à l'échelle d'une nation?
C'est évident, surtout quand les idées se traduisent en actions efficaces. Regardez le succès du pôle d'excellence des industries écologiques. Toutes les PME de ce secteur créent des emplois . Nous avons gagné le combat de la voiture électrique dont les prototypes sortent des chaînes d'Heuliez, usine dont j'ai empêché la délocalisation en entrant avec la région à son  capital. De nombreux autres exemples peuvent illustrer la réussite des entreprises qui innovent comme je l'ai prouvé en remettant il y a trois jours les trophées de la croissance verte à dix entreprises industrielles d'avenir pour lesquelles la région a mobilisé des financements intelligents et de la formation professionnelle. Vous imaginez la puissance de développement si l'Etat apportait une impulsion, une banque publique spéciale PME, une fiscalité adaptée, un encouragement clair aux énergies renouvelables, à l'éco-habitat, aux procédés innovants, à la valorisation de la bio masse, aux circuits courts en agriculture etc...Appuyée sur la preuve par l'action, je défends la volonté de faire de la France la première puissance écologique mondiale, calculée par habitant.

2. En 2010, lors de votre second mandat à la présidence du conseil régional  vous avez été la seule, en France,  à fédérer sur l'échiquier politique une alliance qui a réuni de la gauche radicale aux centristes humanistes. Cela a payé, vous avez été élue avec + de 60% des voix. Cette nouvelle composition est-elle possible pour gagner contre la droite  en 2012 ?
Oui il faut rassembler le plus largement possible autour d'un projet de gauche et écologiste.
Et créer les conditions d'un élargissement de cette alliance entre les deux tours. La gravité de la crise sociale, morale, économique, le recul de l'impartialité de l'Etat et de la séparation des pouvoirs, l'explosion des déficits, la montée de la misère, le recul de toutes les sécurités, tout cela exige des réformes difficiles et donc une majorité large capable de réaliser un programme crédible, porteur de confiance, de justice et d'espérance. Notamment pour les jeunes avec un pacte de confiance national pour l'emploi des jeunes qui doit être une grande cause nationale, en conditionnant les aides aux entreprises à l'obligation de prendre des jeunes en emploi, en alternance, en apprentissage. Le service civique doit être aussi puissamment développé : par exemple, je viens de signer avec Martin Hirsh pour cinq cents à deux mille places dans ma région.

3. Etes-vous celle qui peut porter ce projet de rassemblement en vous positionnant comme la candidate la mieux placée dans un dispositif gagnant
?
C'est le vote de tous les Français qui viendront s'exprimer dans les primaires qui dira qui est le mieux placé pour gagner et pour changer. Les conditions d'un bon déroulement des primaires viennent d'être posées par le PS et c'est tout à son honneur. Nous l'avons promis, les militants l'ont voté, nous le faisons. Il n'y aura pas de guerres des chefs, les Français ne nous le pardonnerai pas. Ce sera un débat de qualité tourné vers les problèmes à résoudre et dans un bon esprit qui entraînera l'union de tous les responsables socialistes autour de celui ou celle qui sera ainsi désigné. C'est ce mouvement démocratique inédit qui donnera envie à d'autres forces de nous rejoindre et aux électeurs de venir voter. Car le doute est profond envers l'efficacité de la politique, les gens ne savent pas clairement ce que les socialistes feraient et donc l'abstention est un vrai risque.

4. Laurent Fabius a déclaré, hier dimanche, sur Soir 3 politique, que le calendrier des candidatures aux primaires était fixé en juin 2011 pour tout le monde y compris pour DSK, qu'il soutiendra s'il se présente.  Les choses se précipitent, certains n'ont pas attendu cette date butoir comme Valls et Montebourg  récemment.  Etes-vous, Mme Royal, candidate aux primaires du parti socialiste ? 
J'ai longuement réfléchi et beaucoup consulté. Le moment est venu d'avancer dans la clarté et la simplicité : ma réponse est oui. Je sais d'expérience qu'il faut plus que quelques mois pour se préparer et pour rassembler.
 Qui ne voit que la droite est déjà en campagne et d'ailleurs elle ne s'en cache pas. Je vais continuer à faire de ma région un laboratoire économique, social, écologique, éducatif, je vais accepter les invitations à la rencontre des Français, ceux qui souffrent comme ceux qui espèrent.
Ecouter les Français - ils l'ont si peu été ces derniers temps alors qu'ils ont tant à dire! - pour agir juste, et les convaincre que nous devons et pouvons ensemble prendre notre destin en mains, avec un espoir de progrès pour eux, pour leurs enfants, et pour relever la France.

8 novembre 2010

Les Sarkozystes, ça ose tout…

07 novembre 2010 

«…C’est même à ça qu’on les reconnaît » aurait pu dire Michel Audiard… chaque semaine qui passe me conforte dans cette intuition.

Ça ose suggérer la suppression du salaire de Martin Hirsch qui a eu le mauvais goût de dénoncer les conflits d’intérêt ; mais ça ose dans le même temps s’adonner allègrement aux nominations de complaisance au Conseil économique et social ou au Conseil d’État où on pourra désormais se rendre en patins à roulettes ou à vélo…
Ca ose prétendre que la France a bien résisté à la crise quand les derniers chiffres officiels font état de 4,6 millions de chômeurs et de précaires tenus hors d’un emploi a temps complet et durable ; ça ose et continuer d’afficher un taux de chômage à 4,5% d’ici trois ans, quand il flirte aujourd’hui avec les 10% ; ça ose fonder le désendettement de la France sur des prévisions de croissance sans rapport avec la réalité, quitte à soutenir un très gros mensonge à la face de l’Europe… pour combien de temps encore ?
Ça ose la démagogie de supprimer l’aide médicale d’État aux sans-papiers au mépris de leur santé et des risques sanitaires d’une absence d’accès aux soins ; ça ose aussi réduire de près de 2 milliards d’euros l’aide au développement dans les prochains budgets de l’État sans doute parce que ça pense que la misère, comme la maladie, est plus facile à vivre au soleil…
Ça ose rester sourd aux mouvements sociaux soutenus par 60% de la population, comme aux mises en garde des économistes, libéraux ou keynésiens, sur les insuffisances de la réforme à sauver nos retraites, ça ose, comme le disait avec émotion Pierre Mauroy au Sénat il y a quelques jours, « liquider en catimini » la retraite à 60 ans comme si on pouvait abolir l’histoire ;
Ça ose resservir, par la voix de Jean-Marie Bockel cette fois (tristement très bon élève du sarkozysme à la veille du remaniement), l’antienne de la détection dés l’âge de deux ans de la délinquance. Comme toutes les droites réactionnaires du monde, obsédées du contrôle social, ça convoque génétique et neurosciences en renfort des politiques sécuritaires et d’une justice automatique qui soigne par injonction, condamne par présomption ou enferme par précaution sur la seule foi de la dangerosité…
Ça ose parler des droits de l’homme avec Hu Jintao (ça c’est bien !), « parce qu’il n’y a pas de tabou sur la question des droits de l’Homme » (dixit Nicolas Sarkozy). Question: Ont-ils parlé du dissident Liu Xiaobo, prix Nobel de la Paix, quant au même moment, des réfugiés politiques chinois en France étaient embarqués manu militari pour avoir manifesté au passage du cortège ? Ont-ils aussi évoqué les récentes décisions du Conseil constitutionnel et de la Cour européenne des droits de l’homme sur la garde à vue, l’affaire des Roms, l’état des prisons françaises, l’espionnage des journalistes par les renseignements français qui sont autant d’atteintes aux droits de l’homme dans notre vénérable démocratie ?
Alors c’est vrai, cela pourrait être pire, on pourrait avoir Sylvio Berlusconi comme Président et « Benga, Benga » comme information quotidienne… Il n’empêche que Villepin m’aura vraiment enlevé les mots de la bouche le jour où il soulignait : « Nicolas Sarkozy est aujourd’hui un des problèmes de la France et parmi les principaux problèmes qu’il faut régler et qu’il est temps que la parenthèse politique que nous vivons depuis 2007 soit refermée »!

7 novembre 2010

Quota imposé pour les femmes aux élections ..en Egypte

Evénement
Elections Législatives. Désormais, on ne pourra plus mettre les femmes à l’écart, un quota de 64 sièges leur est réservé au parlement. Un test autant pour les candidates que pour la société, en majorité conservatrice.
Une place à elle
Sur la route qui mène à la ville d’Aga dans le delta du Nil s’affichent des portraits et des slogans alors qu’officiellement, la campagne électorale ne débute que dans une semaine. Sabah fait le tour des petites maisons en briques rouges. Là où elle a pu, elle a peint son nom sur les façades. « Cela fait deux mois », raconte-t-elle. Un ouvrier passe chez les habitants qui « sont d’accord » pour écrire en rouge son nom complet. Prénom, prénom du père et nom, et à côté, un oui et le signe juste pour « la candidate au siège des femmes ». Parce que pour la première fois dans l’histoire de l’Egypte, les Egyptiens vont se diriger aux urnes pour le scrutin législatif pour élire, entre autres, 64 femmes, dans cette Egypte faite de moitié hommes, moitié femmes (49 % de la population sont des femmes, selon le dernier recensement officiel). Une loi votée l’an dernier par le Parlement, réservant ainsi ce nombre de sièges aux femmes aux côtés des 454 sièges classiques. Un quota à objectif « positif » pour augmenter le nombre des femmes à l’Assemblée du peuple qui, aujourd’hui, ne compte que 8 députées, dont seulement 2 élues.
L’expérience est tentante pour les partis politiques, à part le Parti National Démocrate (PND, au pouvoir), surtout pour récolter des sièges lors des élections qui tournent quasiment toujours en faveur du parti au pouvoir avec plus des trois-quarts des sièges. Le Wafd, le parti libéral et plus ancien du pays, avance ainsi 17 candidates, le Nassérien parle de 6 femmes, le Tagammoe de gauche compte sur 9 femmes sans compter des autres petits partis comme Al-Ghad et les indépendantes, dont un bon nombre de stars. C’est d’ailleurs le phénomène le plus marquant qui accompagne ce premier scrutin-femme. Des actrices, speakerines et jeune politiciennes éprouvent désormais une ambition pour réserver un siège procurant de l’immunité sous la voûte argentée au centre-ville (lire encadré page 4).
Concrètement, les électeurs devront élire de façon obligatoire deux femmes dans chaque gouvernorat, aux côtés des autres candidats, les deux sexes confondus, puisque les femmes pouvaient également se présenter avec les hommes sur les listes électorales. Et c’est le choix de beaucoup d’entre elles. Des femmes comme Gamila Ismaïl, ancienne épouse du candidat à la présidentielle de 2005 Aymane Nour, ou Amal Osmane, la plus ancienne député du PND, ont préféré entrer dans le « fair play » devant les hommes. Elles optent pour la candidature classique et non celle du quota. Ismaïl affronte ainsi un homme fort du parti au pouvoir dans la circonscription de Qasr Al-Nil, et Osmane devrait faire face à un énième combat devant les Frères musulmans (lire portrait page 5). Pour elles, le quota c’est pour les « nouvelles », celles qui se jettent pour la première fois dans la course électorale. Mais pour l’opposition, c’est un moyen de contourner la loi électorale en cours qui a abrogé le système électoral par « liste », optant pour le scrutin « individuel ». Un changement qui aurait contribué à ce recul de la femme et de son statut politique, liant son sort à une décision politique sur initiative personnelle du chef de l’Etat. Ce n’est que 5 ans après la Révolution de Juillet que les Egyptiennes avaient pu se porter candidates aux élections. Rawia Atteya était la première à oser défier les hommes sous l’impulsion du président Nasser. Et avant, le rôle de la femme était lié au mouvement nationaliste et à la lutte pour l’indépendance. « Ni élire, ni être élu », ainsi était-il. Aujourd’hui, le quota devrait changer la donne. Un système qui sera limité à deux scrutins législatifs, soit 10 ans.
« Un premier objectif est atteint », au moins c’est que croit un cadre du PND. Pour lui, les candidates et leurs partisans ont fait preuve d’activisme politique qui, dans certains cas, a dépassé celui des hommes.
Le cadre du parti au pouvoir parle de l’expérience de sa formation qui, la semaine dernière, a tenu dans toutes les villes principales des « congrès des gouvernorats » et à l’occasion un « scrutin interne », pour choisir entre toutes les femmes-PND espérant se retrouver sur la liste de leur parti.
Dans la salle de congrès de l’Université d’Al-Azhar, tous les préparatifs étaient en place. Gamal Moubarak, fils du président et chef du comité des politiques du parti, devait intervenir. Avant lui, c’est tout un processus électoral. Les femmes candidates au Caire passaient l’une après l’autre pour se présenter et essayer de convaincre leurs collègues au parti de voter pour elles. 3 minutes pour chacune, c’est tout. Devant la grille de l’entrée, la campagne battait son plein. Des partisans des candidates sont venus de différents coins de la capitale à bord de bus, privés et publics, affiches à la main, pancartes géantes, tracts et slogans à l’appui.
On chante le nom de la candidate et celui de son quartier. Plus de 3 heures passent, les supporters passent à la pause. Sandwichs et boissons, fournis par les futures députées, passent entre les mains. Une scène vouée à se répéter avec quelques différences dans les détails, le 28 novembre. Rendez-vous aux urnes, spéciales femmes. Ainsi veut le nouvel amendement apporté à la hâte à la loi de l’exercice politique. Un bulletin aussi pour voter femme séparément des autres bulletins et des urnes femmes. Une tâche gigantesque pour le ministère de l’Intérieur qui, d’ici le jour du vote, et en fonction de la modification de la juridiction, est obligé d’assurer le double du nombre prévu d’urnes.
Samar Al-Gamal

28 octobre 2010

LE NON-SAVOIR DE LULA (À quoi servent les savoirs?)

 « ET MAINTENANT, QUE DEVIENDRONS – NOUS ?"

Lula, il ne comprend rien à la Sociologie, il a donné à 32 millions de misérables et de pauvres le statut de consommateurs ; il ne comprend rien non plus à l’Économie, mais il a payé les dettes contractées au nom de l’É tat du Brésil par le Professeur Fernando Henrique Cardoso (son prédécesseur) et il a liquidé ces dettes de son pays auprès du FMI. En outre il a  prêté de l’argent aux pays riches.

Lula, l’analphabète, qui ne comprend rien à l’éducation, a créé plus d’écoles et d’universités que tous les présidents  du Brésil avant lui ensemble (14 Universités publiques, 40 "Campi" universitaires). iI a ausi créé le PRO – UNI qui mène les enfants des classes pauvres jusqu'aux Universités ( Lula a accordé un demi – million de  bourses aux étudiants pauvres pour qu'ils puissent  suivre des études dans des Écoles privées).

Lula ne comprend rien aux Finances ni aux COMPTES PUBLIQUES, mais il a élévé le Salaire Minimum des salariés  au cours de ses deux mandats. Le SMIG brésilien  est passé au cours de ces mandats de 64 Dollars à 291 Dollars (valeur du SIMIG  au Brésil en janvier 2010). Il a décrété des augmentations des salaires sans mettre en péril la Sécurité Sociale du pays comme le prévoyait le Professeur Fernando Henrique Cardoso (son prédécesseur). Sans parler que Lula a élevé  avec sa politique le moral de la nation brésilienne.

Lula ne comprend rien à la Psychologie, mais il a renforcé le sentiment de fierté  du peuple  brésilien et il a affirmé que "le Brésil allait mieux que le Monde". Ceci malgré les affirmations contraires du PIG omniscient  (le PIG, c'est « Partido da Imprensa Golpista – traduction : « Parti de la Presse du Coup d’État » ainsi nommé parce que la soi-disant « Presse Libre  » au Brésil a soutenu de façon quasi unanime le coup d’ÉTAT militaire de 1964 et a servi la DICTATURE pendant toute sa durée, soit de 1964 à 1988).

Lula qui n’est pas un ingénieur, qui ne connaît rien en mécanique, bref qui ne comprend rien à rien, Lula malgré son ignorance a réhabilité le PRO – ALCOOL( fabrication de combustibles à partir de l’alcool extrait de la canne – à – sucre). Il a été parmi les premiers  à croire à la réussite  du BIO – DIESEL, conduisant le pays à la première place mondiale dans la production de combustibles renouvelables ( c’est le projet le plus important de production d’énergie alternative au pétrole dans la planète).

Lula qui ne comprend rien à la politique, a changé les paradigmes mondiaux et a placé le Brésil en place de leader parmi les pays émergeants.  Le Brésil avec Lula est devenu un pays respecté qui a enterré le G8 pour créer le G 20 à sa place .

Lula qui ne comprend rien à la politique extérieure ni à la conciliation entre les nations car il n’est rien d’autre qu’une « brute épaisse » de syndicaliste, il a envoyé paître l’ALCA (sorte de Marché commun des Amériques conçue pas les USA pour toutes les Amériques, du Nord et du Sud), Lula  a dès lors tourné son regard plutôt vers nos partenaires du sud, surtout vers nos voisins de l’Amérique Latine, où il est devenu  un leader incontesté sans jamais être accusé d’impérialisme. Lula s’entend bien avec Chavez, avec Fidel, avec Obama, et aussi Evo Morales, etc, etc…

Lula, l’idiot a tout cédé et a cédé à tous : il ne comprend rien aux femmes ni aux noirs, pourtant il a nommé le premier noir la  à place suprême de la plus  Haute Instance de La Justice de la République du Brésil ; Lula a choisi comme « Première Ministre » une femme (Madame Dilma Roussef) et l’a choisie pour lui succéder à la Présidence du Brésil.

Lula ne comprend rien à l’étiquette, pourtant il s’est trouvé assis à côté de la Reine de l’Angleterre ( à l’invitation de celle-ci) et il a fait front à l’aristocracie blanche aux yeux bleus (sans avoir appris à parler la langue de Sa majesté, Note du traducteur en français de ce texte).

Lula qui ne comprend rien au développement économique, qui n’a jamais entendu parler de Keynes, a créé le PAC ; avant même que le monde entier commence à dire qu’il fallait que les États investissent, Lula a encouragé l’investissement d’État, au Brésil,  le PAC  qui s’est avéré être un amortisseur de la Crise.

Lula qui ne comprend rien à la Crise, a fait baisser les Impôts sur l’Investissement dont  la conséquence principale a été d'atteindre un record dans la  production automobile du pays ( mais aussi dans la branche industrielle des électrodomestiques ).

Lula qui ne connait pas bien la langue portugaise, et encore moins d’autres langues etrangères, parle avec aisance aux leaders du monde entier ; il est respecté et cité comme une référence par les chefs d’état des grandes puissances, parmi les plus influents du globe ( il a été élu l’Homme de l’Année par le journal Le Monde, par le magazine Times,par le Financial Times et d’autres organes de presse internationaux…)

Lula qui, soi disant , ne jouit pas du respect de ses pairs car il n'est qu'une « brute épaisse », avait toute de même gagné toute la sympathie de Georges Bush avec qui il entretenait des relations franches et  directes – ce qui a suscité les commentaires de la presse américaine – et il a eu depuis le même accueil chaleureux à la Maison Blanche depuis  qu’Obama est au pouvoir.

Lula ne comprend rien non plus aux Syndicats car il n’était qu’un « agitateur »…il est pourtant devenu l’ami de John Sweeny ( présidnt de l’AFL – CIO –American Federation Labor – Central Industrial Congress, la Central des Travailleurs des USA, la seule organisation représentative des ouvriers américains). Lula a  un accès  libre à la Maison Blanche avec le statut de négociateur, il peut même s’adresser directement à l’Oncle Sam aux States.

Lula qui ne comprend rien à la géographie ne sait pas lire une carte mais est devenu l’agent du plus grand changement géopolitique des Amériques.

Lula qui ignore tout de la Diplomatie Internationale car il n’y est pas formé, agit avec beaucoup de sagesse sur tous les fronts et devient un interlocuteur universel.

Lula qui ne comprend rien à l’Histoire, car il est avant tout un "hableur", fait pourtant l’Histoire et sera difficilement oublié dans l'avenir dans son pays et à l’extérieur.

Lula qui ne comprend rien ni aux conflits armés ni aux différentes guerres en cours dans le monde, il n' est rien de plus qu'un pacifiste naïf, et pourtant il est l’émissaire des palestiniens pour négocier avec Israel.

Enfin, Lula qui ne comprend rien à rien…il est le meilleur à l’exception de tous les autres…

PS Je m’excuse auprès des opposants à Lula pour cet écrit mais comme je reçois sans arrêt des messages électroniques ironiques qui se moquent de lui et qui disent des horreurs sur sa personne, je me suis donné le droit de vous adresser ce message où je dis du bien de cet homme « analphabète »

Signé : Pedro de Lima, économiste, professeur d’Économie de l’Université Fédérale de Rio de Janeiro, Brésil

« L’enthousiasme est la plus grande force de l’âme. Conserve–le en toi et jamais tu renonceras à ce que tu désires » (Napoléon Bonaparte)
 
TRADUCTION DE P S, psychanalyste à Paris

27 octobre 2010

Manif Paris avec Ariane Mouchkine...

Chers amis, chères amies,

Pour ceux qui n'étaient pas présents dans la manifestation à Paris mardi dernier et qui n'ont pas pu assister au spectacle vivant et populaire des banderoles d'Ariane Mnouchkine portant des extraits de pièces de théatre, voici donc les citations de la troupe du Théâtre du Soleil que vous trouverez en photo sur le site. Car ce qui rassemble les Français aujourd'hui, au delà de la défense d'une réforme juste des retraites, c'est vraiment l'aspiration à un autre modèle de société que celui que l'on veut nous imposer par la force.

Amicalement

Ségolène Royal



Les frelons ne sucent pas le sang des aigles
Mais pillent les ruches des abeilles.
Shakespeare

A présent des révoltes incessantes lui reprochent ses parjures.
Ceux qu'il commande n’agissent que sur commande. Rien par amour.
Et maintenant il sent son titre qui pend, flasque, sur lui
Comme la robe d'un géant sur un faussaire nain.
Shakespeare (Macbeth)

Triste spectacle public
On ne songe plus qu’à soi
Les dignités, les places, l’argent
On prend tout, on veut tout, on pille tout
On ne vit plus que par l’ambition et la cupidité.
Victor Hugo (Ruy Blas, préface)
 
 
Ce n’est pas dans un palais de peur que l’Espoir entrera.
Eschyle (Agamemnon)

Quand l’Ordre est injustice,
le Désordre est déjà un Commencement de Justice.
Romain Rolland (Le 14 juillet)

On a de tout avec de l'argent,
Hormis des moeurs et des citoyens.
J.J Rousseau (Discours sur les sciences et les arts)

La force sans la justice est tyrannique.
Pascal (Pensées)

Que l'autorité se borne à être juste,
Nous nous chargerons d'être heureux.
Benjamin Constant

Elle est bientôt finie cette nuit du Fouquet’s?!
Le Peuple

Et d’autres phrases possibles :
 
Qu’est-ce que le meilleur ?
Un bien qui ne fasse pas de mal
Il suffit pour cela d’un peu de bon sens.
Eschyle (Agamemnon)

Lourde est la profération coléreuse des citoyens. Il faut payer le prix de la malédiction populaire.
Eschyle (Agamemnon)

Nous temporisons mais eux foulent aux pieds
La sage gloire qu’il y a à réfléchir
Et ils ne laissent pas dormir leur bras.
Eschyle (Agamemnon)

14 octobre 2010

 
Bonjour à toutes et à tous,
 
Le droit à l' avortement est menacé par :
    - les difficultés persistantes d'accès à l'IVG
    - la fermeture de maternités de proximité et la restructuration des grandes structures
    - la loi BACHELOT impose la tarification à l'acte, l'avortement n'est plus un acte rentable pour les établissements hospitaliers
 
Une manifestation nationale de défense du droit à l'Interruption Volontaire de Grossesse va avoir lieu à Paris le samedi 6 novembre 2010 à 14H, à l'appel de nombreuses organisations dont le Parti Socialiste.
 
Sur Poitiers un collectif (dont le PS 86), organise un déplacement en car sur Paris pour participer à la manifestation : départ vers 8 H 30 et retour vers 24 H. Les autres départements de la région peuvent se joindre à nous pour le transport, ou organiser eux même leur propre déplacement.
 
Afin d'organiser au mieux le voyage, nous demandons aux militantes et militants du PS, de s' inscrire très rapidement et au plus tard le 22 octobre, auprès de moi même à l'adresse suivante : sabine.jullian@wanadoo.fr .
 
Je retransmettrai globalement nos inscriptions au planning de Poitiers. le coût du transport est de 10€ pour les étudiant(e)s et chômeuses/chômeurs et de 30 € pour les autres mais il y aura une participation au déplacement du Parti socialiste pour les militant(e)s de la Vienne.
 
Sabine JULLIAN MAILLE
Déléguée aux droits des Femmes du PS de la Vienne
 
 
* Une synthèse de la situation de l'IVG dans la région est en cours de rédaction, vous devriez la recevoir bientôt.


Plus d'informations :

voir le site consacré à la manifestation du 6 novembre prochain : http://mobilisationavortementnov2010.over-blog.com/
(du matériel de mobilisation est d'ailleurs disponible en ligne, à télécharger.)

Le parcours de la manifestation : 14h Place d’Italie/ bd de l’hôpital avec un arrêt de l’hopital de la Pitié Salpétrière / bd st Marcel / Bd de Port Royal avec arrêt devant hopital Cochin / bd Montparnasse / hopital Necker  et vers ministère de la santé.
 

Lycéens dans les manifs: "L'UMP réagit aussi fort car Ségolène Royal fait peur au gouvernement"

L'UMP et le gouvernement se déchainent contre Ségolène Royal....  (Source: TF1)

Fillon, Woerth, Bertrand, Besson, MAM, Pécresse... Depuis cette intervention de l'ex-candidate à la présidentielle, ministres et ténors de l'UMP se relaient dans les médias pour dénoncer tous en choeur l'attitude "irresponsable" de la socialiste (Lire l'article sur le sujet : Lycéens : l'UMP fait feu sur Royal, une "irresponsable")

Contacté par Le Post, le porte-parole de Ségolène Royal, Guillaume Garot, répond aux critiques de la majorité. Point par point.

Garot-et-Royal.jpg
Guillaume Garot et Ségolène Royal (MAXPPP)


Ségolène Royal a-t-elle été "irresponsable" en appelant les jeunes à descendre dans la rue?
"On croît réver ! L'UMP et le gouvernement voudraient renverser les rôles mais l'irresponsabilité est bien de leur côté. Le gouvernement s'entête dans ce projet de réforme injuste, majoritairement rejeté par l'opinion et qui ne sera pas financé après 2018."

"Ségolène Royal a lancé une mise en garde solennelle au président de la République pour lui demander de se montrer à la hauteur des enjeux, afin d'éviter une crise profonde."

Mais n'est-ce pas dangereux d'encourager les jeunes à manifester, alors qu'il y a eu des débordements mardi?
 
"Ségolène Royal a voulu dire que si les jeunes décident de descendre dans la rue, qu'ils le fassent de façon pacifique. C'est une décision qui leur appartient. Elle parle à des jeunes responsables en capacité de comprendre. Elle ne parle pas à des enfants."

La droite accuse la gauche d'instrumentaliser les jeunes...
"Les jeunes sont très informés sur le projet du gouvernement et personne ne peut les manipuler. Ce sont de vrais citoyens. Quand on est à ce niveau de mobilisation, on est pas dans l'instrumentalisation. Il y a un vrai mouvement de fond."

Le gouvernement est-il responsable des débordements ?
"Bien sûr. Cela fait des semaines que les Français essaient de faire entendre leurs voix face à un gouvernement qui s'obstine et bloque la situation. Les Français se sentent méprisés et pas seulement ceux qui manifestent."

À chaque fois que Ségolène Royal prend une position forte, l'UMP se déchaîne contre elle. Comment l'expliquez-vous?
"C'est le signe d'une grande fébrilité au gouvernement et cela montre aussi que la voix de Ségolène Royal porte dans le pays."

Pensez-vous que l'UMP lui "tape" dessus pour la faire monter et pour susciter des divisions au PS, comme s'en amusent régulièrement les porte-paroles de la majorité ?
 
"Je ne rentre pas dans les petits calculs de l'UMP car aujourd'hui, le PS est uni derrière un autre projet et c'est cela qui fait peur au gouvernement. Et si l'UMP réagit aussi fort, c'est parce qu'elle fait peur au gouvernement en dénonçant les injustices de la politique de l'exécutif et fait des propositions fortes."

Sarkozy a déjà oublié le lycéen Guy Môquet, il avait 16 ans !

GuyMoquet_7281-1-.jpg  Nicolas Sarkozy, élu président de la République, avait voulu en faire un héros pour les jeunes en imposant la lecture de la lettre de Guy Môquet dans tous les lycées.
 
Alors que la droite sarkozyste lance une polémique contre Ségolène Royal pour ses propos sur TF1, il semble bien qu’ils ont oublié ce qu’ils avaient voulu honorer hier : l’engagement politique des jeunes pour la liberté et la justice …
 
Le 13 octobre 1940, élève au lycée Carnot à Paris, communiste, Guy Môquet a été arrêté pour son engagement politique contre le régime de Vichy, il avait 16 ans.   
 
Soutenant le combat des jeunes contre la réforme des retraites qui va encore accroître demain le chômage et la précarité, la socialiste avait reconnu leur engagement refusant de croire à la propagande gouvernementale d‘une manipulation de la jeunesse.
 
Ce soutien aux jeunes de la candidate de la gauche en 2007 a provoqué une levée de boucliers à droite. Défendre aujourd’hui le combat politique des jeunes devient « irresponsable ». Mais n’est-ce pas plutôt l’irresponsabilité d’un pouvoir autoritaire dont il est question ?
 
L’histoire joue finalement un drôle de tour au pouvoir en place. Une belle leçon d’histoire … qui aime l’esprit critique … et qui se joue de ceux qui voudraient s’en servir pour leur propre gloire.
 
L’histoire de France est trop rebelle monsieur le président !
 
 Philippe Allard

13 octobre 2010

Si le gouvernement est inquiet de la colère des jeunes, qu'il retire la réforme des retraites

Si le gouvernement est inquiet de la colère des jeunes, qu'il retire la réforme des retraites et les manifestations cesseront. Le gouvernement devrait se souvenir que la responsabilité politique impose de ne pas faire reporter sur autrui les consquences de ses actes.

Les Français ont lancé depuis plusieurs semaines au gouvernement un avertissement clair. Ils ne veulent pas d'une réforme injuste et brutale qui pèse sur les seuls salariés tandis que les plus riches protégés par le pouvoir continuent à s'enrichir.

Je propose aujourd'hui un pacte de confiance avec la jeunesse et de faire du chômage des jeunes une grande cause nationale comme je le fais déjà dans ma Région.

Ségolène Royal




QUI A DIT?

1/ " On ne réduira pas le chômage des jeunes en continuant à faire supporter au travail tout le poids du financement de la protection sociale."

2/ " Il y a aussi dans la société une violence qui vient du sentiment d'injustice. Il ne faut pas sous-estimer le désespoir d'une jeunesse condamnée à vivre moins bien que ses parents, dont les diplômes en valent rien sur le marché du travail, qui est obligée de vivre chez ses parents parce qu'il n'y a pas d'emploi pour elle, dont les rêves se brisent sur le chômage et sur l'impossibilité d'acquérir une indépendance financière."

3/ "La faillite de l'éducation a mis en faillite notre système d'intégration. elle a affaibli le sentiment d'appartenance à la nation, fabriqué du chômage et de l'exclusion. Elle a privé toute une partie de la jeunesse des moyens d'exprimer ses sentiments, ses doutes, ses angoisses, de dominer ses pulsions, de canaliser ses émotions, ne lui laissant plus comme exécutoire que la violence ou le repli sur soi."

REPONSES

1/ Nicolas Sarkozy, Disocurs de Saint-Etienne - 9 novembre 2006

2/ Nicolas Sarkozy, Discours de Montpellier - 3 mai 2007

3/ Nicolas Sarkozy, Discours de Maison Alfort - 2 février 2007

Ségolène Royal : la reconquête


DSC00227[1]C’est le retour en force de Ségolène Royal. Après l’émission « A vous de juger » d’Arlette Chabot sur France 2, sa fête de la fraternité, troisième édition, à Arcueil en présence de plusieurs leaders de gauche, après la convention socialiste sur la politique internationale aux côtés de Fabius qui quelques jours plus tôt ne citait pas son nom parmi les « carrures »  socialistes, c’est au journal de 20 heures sur TF1 que la socialiste est intervenue mardi soir en remplacement de Martine Aubry souffrante. Après la forte mobilisation des Français descendus dans la rue pour refuser cette réforme, la socialiste a appelé fermement le gouvernement à écouter cette France « entrée en résistance »  et «suspendre sa réforme des retraites » largement condamnée par l’opinion publique.
 
 
Elle est partout Ségolène Royal, plus de noir vêtue mais toujours aussi rayonnante et volontaire. Les Français la retrouvent après une longue page d’investissement dans sa région durant laquelle elle a pu mettre en pratique ses propositions avec les résultats que l’on sait, faisant de ce coin de France une référence. Un bilan qui lui a valu sa réélection en forme de plébiscite. Une page qui lui a permis de se forger une nouvelle image de femme de terrain, d’apparaître davantage comme une femme d’action.
 
 
Elle est donc de retour Ségolène Royal, pourtant tellement vilipendée par la droite et une certaine gauche, de ce ton moqueur qu’on utilise pour mieux abaisser l‘adversaire. Mais elle est bien là, toujours là, aussi forte, résistante pour défendre ses combats, ses propositions. Toujours là mais un peu changée tout de même, oubliés les premiers pas d’une campagne présidentielle, la voilà plus détendue, plus assurée, plus convaincante. Il faut la voir aux côtés d’un Fabius, voir ce sourire qu’elle lui adresse avec un peu de détachement comme un signe de sagesse pour se concentrer sur l’essentiel. Il faut lui voir cette assurance sur les plateaux de télévision contre la réforme des retraites, défendant point par point ses arguments pour convaincre qu’une autre politique est possible, moins injuste.
 
 
C’est le temps de la reconquête pour Ségolène Royal, avec sa détermination d‘hier et son assurance d‘aujourd’hui. Une Ségolène Royal, on ne peut en douter, prête pour mener le combat face à la droite sarkozyste, pour porter le socialisme de gouvernement au pouvoir. Un socialisme humaniste replaçant l’Homme au cœur de tout, l’appelant à participer dans une démocratie renouvelée. Un socialisme progressiste ouvert sur le monde contemporain pour placer la France dans les pays moteurs pour plus de justice et de développement durable. Un socialisme renouant avec son engagement social, prônant un Etat fort pour une égalité réelle.
 
 
Elle est revenue Ségolène Royal car " quelque chose s’est levée qui ne s’arrêtera pas " ...
 
Philippe Allard
 
Ségolène Royal sur TF1 mardi 12 octobre : 
http://www.wat.tv/video/royal-francais-sont-entres-34nt1_2i0u7_.html
 

Le Théâtre du Soleil illumine le cortège

12 octobre 2010
Il est de plus en plus rare qu’une manifestation suscite sur son passage émerveillement, joie et applaudissements. Ce mardi 12 octobre, jour de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, le cortège parisien brandissait à sa tête (juste derrière les représentants de la CFDT) une surprise aussi somptueuse que symbolique, qui fut applaudie de tous : une marionnette haute de trois mètres, toute de blanc vêtue, armée d’un glaive et d’une balance. Cette allégorie de la Justice, conçue et fabriquée hier au Théâtre du Soleil, donnait au cortège l’allure d’un célèbre tableau…
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Pour préparer un digne accueil aux milliers de manifestants, Ariane Mnouchkine, mère fondatrice du Théâtre du soleil, avait donné rendez-vous, à midi, au Théâtre de l’Odéon (Paris 6ème). Les comédiens, musiciens et techniciens de sa troupe, ainsi que leurs plus proches compagnons, comme l’écrivain Hélène Cixous, le comédien Georges Bigot, ou encore de nombreux spectateurs fidèles, avaient répondu présents, avec leurs instruments de musique, leurs banderoles poétiques… Et la fameuse marionnette géante.
“La retraite, on sait bien qu’elle est foutue pour nous, puisque nos carrières, dites ‘incomplètes’, ne nous permettent jamais de cotiser suffisamment pour avoir une retraite décente. Mais ce n’est pas une raison pour se résigner ! “, expliquait un réalisateur sonore, chargé de porter en drapeau cette citation de Pascal:”la force sans la justice est tyrannique”.
“Cette soit-disant réforme que tous les français ressentent comme un régression est bête et inefficace: on sait bien que dans dix ans, elle sera déjà caduque. Il faut une réforme, tout le monde est d’accord là dessus, et des sacrifices sont nécessaires. Mais ça suffit de toujours sacrifier les mêmes. Y’en a marre des injustices et de l’arrogance!” tonnait Ariane Mnouchkine entre deux consignes pour orchestrer le départ.
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“Les banderoles, les musiciens et la sono partent les premiers vers la rue de Rennes. La Justice fera son entrée un peu plus tard, pour arriver comme une surprise. N’oubliez pas de chercher des relais parmi les manifestants qui nous rejoindront: on a quatorze porteurs et il nous en faut vingt-six pour tenir jusqu’au bout! C’est parti : d’abord les drapeaux sur la justice, ensuite les Shakespeare”.
Les “Shakespeare”, c’était par exemple cet extrait incroyablement actuel de Macbeth: “A présent des révoltes incessantes lui reprochent ses parjures. Ceux qu’il commande n’agissent que sur commande. Rien par amour. Maintenant, il sent son titre qui pend flasque sur lui. Comme la robe d’un géant sur un faussaire nain”.
Ou encore cette autre citation de circonstance: “les frelons ne sucent pas le sang des aigles mais pillent les ruches des abeilles”…
Voir la “Justice” géante qui déambulait dans les rues du 6ème arrondissement, ce fut un spectacle à part entière. Passants et militants disaient tantôt “bravo”, tantôt “merci” en voyant la marionnette flotter au-dessus des autobus près de la place Saint-Sulpice.
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Rue de Rennes, où se posta la petite centaine d’artistes et amis du Théâtre du Soleil, plusieurs autres groupes attendaient les manifestants : Lutte Ouvrière et, un peu plus bas, le PS. Vers 14h, la marionnette et la troupe du Soleil se mirent à défiler entre deux cortèges syndicaux, et l’exclamation fut générale lorsque La Justice joua sa scène place Saint-Germain des près: attaquée par des corbeaux (de papier), elle commença à se débattre dans une danse fascinante, sur une musique dramatique.
“Oh la vache que c’est beau”, s’exclama une jeune femme qui tenait une des banderoles du PS. “La symbolique est parfaitement efficace”, lança une jeune avocate à ses côté. Même dans les rangs très sérieux de la CFDT, les jeunes militants applaudissaient : “c’est le théâtre du soleil, je crois! c’est magnifique. Et c’est super d’apporter un peu d’innovation dans le mouvement.”
Peu à peu, enseignants et “indépendants” en tous genres sont venus grossir les rangs du Soleil.
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“Je me reconnais dans le parti du théâtre bien plus que dans tout autre parti, confia une sexagénaire toute légère et souriante. Car quand il est bien fait, le théâtre est ce qui implique l’engagement le plus profond de l’individu, qu’on soit acteur ou spectateur”.
L’intervention de Mnouchkine témoigne en tout cas d’une foi profonde dans l’efficacité politique du théâtre. “Le rôle des artistes, c’est d’apporter un peu de forme, d’images et de rythme au mouvement. C’est pour cela que nous nous mettons au service de la manifestation”, justifie tout simplement la metteur en scène.

10 octobre 2010

La France unie, c’est la France qui parle avec confiance, sans arrogance en Europe et dans le monde

Discours de Ségolène Royal, prononcé lors de la convention du parti socialiste sur la nouvelle donne européenne et internationale le samedi 9 octobre. 

"Chers amis, chers camarades,

Cher Laurent et Jean-Christophe, Harlem, Élisabeth et Hubert et vous, tous et toutes et les amis de nos délégations étrangères, je suis très heureuse de m’exprimer devant vous car la nouvelle donne internationale et européenne, l’objet de cette convention avec l’excellent texte, qui fait l’objet de nos débats autour de cinq idées fortes, nous réunit aujourd’hui.

Ce sujet fondamental touche à ce qu’il y a de plus essentiel dans la vie des peuples et des nations. En effet, la politique étrangère nous parle de paix et de guerre, de sécurité, de précarité, de prospérité et de misère. La politique étrangère nous parle aussi de l’un des plus vieux mythes de l’humanité, celui de Babel dans un monde contradictoire, divisé par des puissances que la politique doit organiser. Elle nous parle aussi du visage que nous offrons au monde avec la manière dont nous recevons l’autre dans notre intimité nationale et nous parle de promouvoir nos valeurs dans le respect et la reconnaissance de chacun. Elle nous parle de désir de maîtriser notre destinée, de notre liberté, de notre capacité de dire oui ou non, de délivrer un consentement ou un refus farouche à ce qui nous semble injuste et dangereux alors que ceux du pouvoir renvoient l’image d’un démocratie erratique, incohérente, sans noblesse et sans grandeur.

Notre rôle est de dire ce qu’est la politique étrangère de la France, ce qu’elle est devenue et celle qu’elle devrait être. Et au sein de l’Internationale Socialiste qui rassemble des représentants animés du même idéal, venant des pays riches ou des pays pauvres ou émergeants, les mots que je viens d’utiliser sont faibles par rapport à ce qu’on entend.

Et forte de cette expérience et des contacts internationaux, je voudrais vous dire deux ou trois choses par rapport à l’ensemble des travaux, pour donner deux ou trois éclairages particuliers.

D’abord vous dire que la politique étrangère, ce n’est pas une technique désincarnée, c’est un miroir de nous-mêmes et un reflet d’un projet de civilisation, c’est évident, la politique étrangère de la France est inséparable de ce que nous sommes, de notre identité et de nos valeurs.

Elle est forte si nous sommes forts, crédibles si nous sommes assurés. Et à ceux qui voient les relations internationales ou la construction européenne comme un jeu dont l’essentiel nous échapperait. A ceux qui se résignent à une forme d’impuissance, je voudrais qu’ils entendent notre message d’espoir, de volonté et de détermination :

L’efficacité de la politique étrangère dépend d’abord de ce que nous sommes et du projet de civilisation que nous portons.

C’est pourquoi une démocratie active, dynamique, capable de faire entendre la voix de la France, c’est d’abord une politique intérieure qui renvoie au monde l’image d’une société unie, forte, confiance et rayonnante.

C’est pourquoi une France divisée est une France affaiblie. Mais la France unie, c’est la France qui parle avec confiance, sans arrogance en Europe et dans le monde. C’est pourquoi une France appauvrie par le chacun pour soi est une France gagnée par le doute et le repli, une France qui rejette l’étranger, qui n’est plus respectée. A contrario une France qui partage équitablement ses richesses entre ses enfants, c’est la France qui renoue avec sa promesse républicaine.

On ne forge pas une diplomatie offensive avec des Gandrange, des Molex ou des Continental, ni avec des millions de personnes dans le rue pour sauver le fruit de leur travail, leur droit à la retraite avec des revenus décents.

On ne forge pas une diplomatie offensive avec la ghettoïsation des oubliés de la République. Clichy-sous-Bois, Argenteuil et d’autres sont très entendus par l’ambassade des États-Unis, plus présente que notre propre gouvernement.

La diplomatie prend son essor à partir de milles échanges que ces citoyens sécurisés et en confiance entretiennent avec le monde environnant. Elle se nourrit des petites et moyennes entreprises innovantes dans laquelle un ouvrier qualifié apprend l’anglais, qui forme les ouvriers aux technologies mise en œuvre par cette entreprise.

Je tire une leçon pour l’avenir : en affaiblissant le projet républicain de la France, en rompant avec une tradition d’accueil plus que bicentenaire, offrant le spectacle navrant de prisons délabrées, en ne dotant pas la France d’une politique efficace pour que ses entreprises innovantes s’engagent sur le marché actuel, le gouvernement a pris le risque d’affaiblir notre image dans des proportions inédites et indignes de la cinquième puissance mondiale.

Car la République exemplaire, nous la devons à nos efforts, et nous la devons aussi à ceux qui nous regardent, qui aiment tant la France et qui se désespèrent du spectacle qu’on offre aujourd’hui. On le doit à nos amis qui craignent le chemin que nos gouvernants nous font prendre.

Nous la devons aux militants des droits de l’homme, à Sakineh, à San Suu Kyi pour que vienne un espoir et puis aux organisations non gouvernementales qui après le demi-succès de Copenhague veulent que l’humanité devienne raisonnable.

Notre responsabilité, c’est de réaffirmer ce qu’est la France de manière simple et limpide, une République juste, intransigeante sur le respect de ses valeurs, une nation digne et ouverte, un pays entièrement engagé dans l'Europe.
Et aux pays et peuples amis et allié qui s’inquiètent, nous disons que les critères ethniques, ce n’est pas la France, nous disons que l’agressivité et le manque de respect à l’endroit de l'Union européenne, ce n’est pas la France, nous disons que les propos blessants sur l’homme africain pas encore entré dans l’histoire, ce n’est pas la France.

Et aux Français qui nous écoutent aujourd’hui et qui nous entendront demain nous disons notre volonté, nous socialistes, de rendre à notre pays la fierté et l’honneur d’appartenir à la France.

Nous voulons renouer avec une France de fraternité aujourd’hui affaiblie, nous voulons éprouver la fierté de retrouver la joie des retrouvailles avec nos amis en Afrique, au Maghreb. Volontairement à un projet collectif puissant, c’est le Brésil de Lula qui nous en donne le meilleur exemple.

Ce Brésil que l’on disait à bout de souffle, qui était prêt à basculer dans la misère totale au moment où Lula est arrivé aux responsabilités et qui est passé du 13 au 8e rang mondial !

Quand je rencontrais le président Lula en avril dernier, il me disait que ce dont il était le plus fier, et ce qui lui avait permis de faire levier à l’intérieur de son propre pays, mais aussi levier sur la présence du Brésil sur la scène internationale avec les mêmes valeurs, les mêmes idées, les mêmes principes, j’en retiendrai trois.

D’abord sa conviction profonde que le social est le facteur majeur du développement et de la croissance économique, c’est ce résultat extraordinaire qui lui a permis de sortir 20 millions de Brésiliens de la misère avec sa réforme des Bolsa Familia, des bourses qui sont données aux familles en précarité en échange de l’obligation éducative pour leurs enfants, mais aussi avec le relèvement des bas salaires et des petites retraites, il a réussi à redresser son pays.

Sa deuxième idée, c’est l’affirmation et la réhabilitation du rôle de l'État par la création d’un vrai capitalisme d’État et le voilà, lui, petit ouvrier, titulaire d’un seul CAP de tourneur-fraiseur, se retrouvant face aux banques, contrôlant la production des matières premières dans son pays.

Enfin la démocratie participative : rien ne s’est fait au Brésil sans cette conviction profonde que les réformes justes et durables ne peuvent pas se faire contre les peuples, mais avec le peuple. Et vous voyez que ce sont ces mêmes principes qui ont aussi forgé sa politique diplomatique et qui ont permis au Brésil de trouver pour la première fois une telle place à l’échelle de la planète et de s’ériger en puissance médiatrice dans plusieurs conflits du monde.

La politique étrangère doit être appuyée sur une vision stratégique : ceux qui ont oublié la France, ceux qui ont pensé ici à la tête de l'État à leur éphémère éclat politique avant de penser au bien commun, ceux- là ont dilapidé le crédit dont jouissait notre diplomatie.

Au lieu de garder un cap autour d’une vision et de valeurs à protéger, ils ont fait une politique de coup d’éclat qui a servi de paravent au vide de la réflexion stratégique.

Par exemple, l’avènement de l’union de la méditerranée, point d’orgue d’un 14 juillet auquel Bachar el Assad assistait, a été oublié. Dès lors que tout était sacrifiable sur l’autel du retentissement, plus rien n’avait de valeur, c’est cela l’histoire de notre diplomatie depuis 2007 et c’est celle d’un oubli de l’essence de la politique étrangère entendue comme une défense de notre indépendance.

Notre politique étrangère est devenue contradictoire, illisible et des décennies de patrimoine lentement accumulée par le gaullisme et la gauche ont été dilapidés.

Notre politique étrangère doit donc retrouver cette constance, cette force d’âme, cette conscience d’elle-même nécessaire pour refuser toutes les formes d’alignement, tous les conforts de pensée, toutes les réductions hâtives, et d’abord il faut cesser de défendre des positions à contretemps de l’histoire, la réintégration du commandement militaire de l’OTAN en est la preuve flagrante car nous avons a lors que le monde était en train de Basculer dans autre chose.

Nous devons être dans un mouvement d’ouverture.

Dans les années 60, le général de Gaulle avait saisi l’importance du pont entre le monde de l’Ouest et celui de l’Est cette attitude est plus pertinente que jamais car le monde a besoin de pays qui jouent le rôle de médiateurs, voire de recours politique et moral, cela vaut pour nous et pour l'Europe dans son ensemble. L’indépendance de la politique étrangère n’est pas destinée à flatter l’esprit cocardier, en évitant d’être marquée par l’assignation à un seul camp.

Plus que jamais il faut donc doter la France et l'Europe d’une vision politique et stratégique, ce à quoi s’emploie cette convention avec le texte qui a été adopté par les militants socialistes car les idéaux de paix, qui sont les nôtres aujourd’hui, ne sont pas des horizons qu’il faut invoquer au détour d’un discours, ils sont les fondements de notre puissance et de notre force. Nous parlons d’Europe de la défense, ce n’est pas qu’un dispositif militaire auquel nous pensons, mais un pilier fondé sur le droit, l’esprit de justice et l’indépendance.

C’est pourquoi nous devons, c’est une idée qui m’est chère, construire les États-Unis d’Europe.

Avec des institutions lisibles, reflets d’un gouvernement européen pour les peuples et par les peuples d’europe, mais surtout avec un projet politique de civilisation qui donne à l’Union la force d’être à la hauteur de ce que l’on attend d’elle dans un monde qui risquerait, sinon de précipiter sa marginalisation.

Pour terminer, je voudrais rappeler qu’en effet la politique étrangère est inséparable de ce que nous sommes et inséparable d’une manière de gouverner, une présidence qui échoue l’intérieur ne doit pas attendre de la politique étrangère qu’elle lui offre une quelconque excuse.

Celui qui divise à l’intérieur divise à l’extérieur, celui qui ne respecte rien à l’intérieur, ne respecte rien ni personne à l’extérieur, et c’est notre diplomatie tout entière qui s’en trouve affectée. Rien ne se bâtit sur la désinvolture et encore moins sur l’humiliation.
Tout se construit avec le sens du devoir à accomplir pour que l’histoire de France se remette en marche dans le bon sens, celui de la paix, de la justice, justice sans laquelle il n’y a pas de paix durable.

C’est avec ces lignes que nous reconstruirons une politique étrangère digne de la France et de l'Europe, et de la France dans le monde. Car n’oublions jamais notre devoir de fidélité à l’histoire, à l’histoire la France, grande histoire, certes pas uniforme, avec des moments sublimes et des abîmes et la grande lumière jamais éteinte de la Révolution française qui a donné au monde une constitution.

La France, c’est ce pays qui n’est jamais aussi grand que lorsqu’il l’est pour tous, la France, ce sont des valeurs exigeantes et belles, des valeurs universelles, qui rayonnent et que nous devons porter haut pour ne pas décevoir ceux qui ont foi en nous, et qui attendent tant de nous.

Chers amis, chers camarades, oui, nous le ferons !"

2 octobre 2010

INTERVIEW de SÉGOLÈNE ROYAL PRÉSIDENTE PS DE LA RÉGION POITOU-CHARENTES « Les intérêts de la nation sont sacrifiés à l'intérêt électoral »

PROPOS RECUEILLIS PAR Les Echos

Comment jugez-vous le projet de loi de Finances ?

La dette publique a doublé en cinq ans et, donc, les efforts ne sont pas suffisants pour résorber les déficits que le gouvernement a creusés. Chaque jour, c'est près de 1 milliard d'euros qui sont empruntés ! On ne peut pas laisser la dette qui pèse sur les jeunes générations s'alourdir chaque année. Il aurait fallu faire, depuis trois ans, de vraies réformes de structures courageuses au lieu de laisser déraper les déficits. Disons-le clairement, les intérêts de la nation sont sacrifiés à l'intérêt électoral : le budget 2011 est celui de la précampagne présidentielle, c'est pourquoi il est si timoré. Comment expliquer autrement la timidité de la remise en cause des niches fiscales, dont moins de 1 % est « raboté » ? Comment expliquer autrement l'obstiné maintien du bouclier fiscal, alors même qu'une partie de l'UMP le trouve de moins en moins défendable ?

Le gouvernement espère réaliser 10 milliards d'euros d'économies en « rabotant » les niches fiscales...

Certaines mesures vont dans le bon sens, mais elles auraient mérité d'être mieux ciblées, comme l'annualisation des exonérations de cotisations patronales. Il faudrait en exempter les PME exposées à la concurrence internationale et qui créent des emplois. D'autres mesures doivent être encadrées. Je pense ici aux nouvelles taxes : si elles ne sont pas encadrées, elles seront répercutées sur les clients. Ainsi, les nouvelles taxes bancaires, la contribution des assurances et la hausse de la TVA sur les forfaits Internet-mobile-TV doivent être prises sur les bénéfices, pas sur les consommateurs. Certaines mesures sont néfastes, comme la suppression de l'avantage fiscal vert qui existait. La conversion écologique est un enjeu de croissance et de compétitivité pour la France. Je propose de supprimer les niches ayant un effet carbone négatif plutôt que celles qui encouragent les énergies renouvelables. Enfin, taxer le mariage, ce n'est pas juste.

Qu'aurait-il alors fallu faire ?

La situation du budget de l'Etat est très difficile. Dans un contexte moins sévère, François Fillon disait en septembre 2007 que « l'Etat [était] en faillite ». Aujourd'hui, il ne suffit plus d'ajuster à la marge les dépenses et les recettes de l'Etat. La fiscalité des revenus est devenue incompréhensible et, surtout, très inégale. Comme d'autres pays l'ont fait, il faut tout d'abord remettre à plat tout notre système fiscal, avec trois objectifs. Premièrement, la transparence, afin que chacun connaisse chaque année son taux d'imposition véritable. Deuxièmement, s'en tenir à une règle simple : à revenu égal, impôt égal, pour les revenus du travail comme pour ceux des placements ou du patrimoine. Troisièmement, mettre en place un seul impôt progressif, avec la fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG, à prélèvement constant, et le prélèvement à la source. C'est ce que nous avions proposé en 2007.
Ensuite, il est évident qu'il est possible de dépenser mieux en dépensant moins. C'est ce que j'ai fait dans la région que je préside, en refusant d'augmenter les impôts depuis six ans, avec des dépenses identiques et une dette stable tout en ayant mis la région Poitou-Charentes au premier rang de la croissance verte, avec le plan photovoltaïque et la voiture électrique notamment. Grâce à des redéploiements importants, 1 euro dépensé égale 1 euro utile. On peut tenir les comptes sans renoncer à aucune des actions prioritaires définies. Et ça marche. Ce qui est possible au plan local l'est au plan national.

Que pensez-vous du gel des dépenses de l'Etat et des dotations aux collectivités locales, ainsi que des 30.000 postes de fonctionnaires qui seront supprimés en 2011 ?

Toute mesure trop générale est vouée à l'échec. Il est plus efficace de définir les secteurs où le nombre de fonctionnaires doit augmenter pour répondre aux besoins et celui où il doit diminuer. Améliorons l'organisation du service public pour améliorer le service rendu : n'oublions pas que c'est un levier du développement économique, comme le soulignent régulièrement les investisseurs étrangers. Ne détruisons pas cet atout du modèle français. Pour finir, je voudrais insister sur ce point : faute d'une vraie politique industrielle, c'est la consommation qui tire encore notre croissance : il est donc impératif de ne pas casser ce ressort par des taxes nouvelles.

Retraites: Il faut se battre pour un référendum : Tribune de Ségolène Royal publiée par Libération

Depuis plusieurs mois, le gouvernement explique aux Français qu’il est important et urgent de remettre en cause le système de retraites, particulièrement la liberté de partir à la retraite à 60 ans pour les carrières complètes et à 65 ans pour ceux qui n’ont pas tous leurs trimestres de cotisations.
Un sujet aussi essentiel pour la vie des Français mérite une clarification pour dissiper le brouillard des contre-vérités gouvernementales et poser les véritables enjeux de cette réforme .
Voici donc 10 réponses aux questions que les Français se posent.

1) Pourquoi faut-il se battre pour un référendum?
 
La retraite est le patrimoine commun de tous les Français. Ce serait un vrai progrès démocratique qu'ils puissent se prononcer sur un enjeu de société aussi important. La réforme des retraites ne doit pas se faire contre le peuple mais avec lui.
 
2) Y a-t-il un problème d’équilibre financier des régimes de retraites ?
 
Oui. Grâce à l’allongement de l’espérance de vie et à l’arrivée à l’âge de la retraite des baby-boomer, le nombre de retraités, d’un peu plus de 15 millions en 2010, passera à 23 millions en 2050 alors que le nombre de cotisants connaîtra sur la même période une quasi-stagnation. D’autres facteurs jouent un rôle dans le déséquilibre du financement des retraites : le sous-emploi des jeunes et des seniors, la diminution de la part des salaires (et donc de l’assiette des cotisations retraites) dans la richesse nationale au profit du capital, et la faiblesse de la croissance économique.
 
Ce constat et la nécessité qui l’accompagne d’une réforme du financement des régimes de retraites, ne sont niés par personne et certainement pas, comme le gouvernement voudrait le faire croire, par la gauche et les organisations syndicales. Ce qui est contesté c’est la brutalité de la réforme, sa profonde injustice, l’affirmation qu’une seule réforme est possible, son urgence décrétée pour satisfaire les agences de notation et les amis financiers du pouvoir et prétendre ainsi avoir fait preuve de courage.
 
3) Pourquoi la réforme du gouvernement est injuste ?
 
Parce qu’elle pèse quasi-exclusivement sur les salariés. Reporter pour ceux qui ont le nombre de trimestres requis l'âge d’ouverture des droits à la retraite de 60 à 62 ans et reporter à 67 ans l'âge auquel on peut prétendre à une retraite à taux plein (c'est-à-dire sans pénalités si on n'a pas tous ses trimestres de cotisations), c'est taxer les salariés, en obligeant à travailler et à cotiser encore ceux qui ont déjà le nombre d’annuités nécessaires, et préserver les revenus du capital qui doivent pourtant leur existence et leur accroissement au travail des salariés. Il s’agit donc d’une taxe sur le travail créée par ceux qui prétendaient défendre la valeur travail.
 
La deuxième grande injustice est celle infligée aux femmes.Elles subissent déjà, durant leur carrière professionnelle, une inégalité salariale totalement inacceptable et qui se perpétue dans les niveaux de pension de retraites (38% d'écart entre les retraites des femmes et celles des hommes). Le report à 67 ans de l'âge pour obtenir la retraite à taux plein va aggraver leur situation puisqu'elles ont des carrières incomplètes qui rend difficile l'obtention du nombre suffisant de trimestres de cotisations .Je rappelle que Nicolas Sarkozy, pendant sa campagne , avait promis l’égalité salariale hommes-femmes à l’horizon 2010.

4 ) Cette réforme est-elle efficace ?
 
Non. Elle est non seulement injuste mais elle est inefficace.
Comme l'a souligné à plusieurs reprises la présidente de la caisse nationale d'assurance vieillesse, la question du financement n’est pas réglée : dès 2013-2014, il manquera 4 milliards d'euros pour équilibrer le système.
 

5) Cette réforme améliorera t-elle l’emploi des jeunes et des séniors ?
 
Non . Le chomage des jeunes (près d'un quart d'entre eux à la recherche d'un emploi) et des seniors (+ 30% de chômeurs âgés en deux ans) va être aggravé par la réforme . Qui nous fera croire que des entreprise qui trouvent aujourd'hui leurs salariés trop âgés à partir de 55 ans vont les garder demain jusqu'à 62 ans ?

6) La question de la pénibilité est-elle prise en compte par cette réforme ?
 
Non. Le gouvernement confond volontairement incapacité (c'est-à-dire invalidité), et pénibilité des tâches. Alors que l'ordre juste voudrait qu'on reconnaisse que des métiers sont pénibles parce que des salariés sont exposés à des produits dangereux, au travail de nuit ou à des horaires décalés et à des travaux de force, le gouvernement se contente d'octroyer une retraité anticipée aux travailleurs touchés par une incapacité de travail reconnue avant le départ en retraite. Or, tous les médecins du travail savent que de nombreuses maladies (le cancer de la plèvre lié à l'exposition à l'amiante, le cancer du larynx dû à l'exposition à des produits phyto-sanitaires dangereux, par exemple) se déclarent longtemps après la fin de l'exposition au risque, donc après la cessation d’activité professionnelle.
 
7) La France fait elle comme ses voisins européens ?
 
Non. La plupart des pays européens ont utilisé des mesures d'âge pour revenir à l'équilibre financier. Mais ils ont soit reculé l'âge légal de départ à la retraite, soit allongé la durée de cotisations. Le gouvernement français, lui a choisi d'utiliser les deux leviers : si la réforme est adoptée nous aurons le système le plus dur d'Europe, le moins négocié avec les partenaires sociaux et le plus brutal dans la rapidité de sa mise en oeuvre.

8) Qui va profiter de la réforme ?
 
Certainement pas les salariés qui vont être lourdement taxés. Tout le monde a pu constater que le MEDEF est étrangement silencieux dans cette affaire : tout simplement parce que cette réforme est sa réforme. Derrière cette réforme, se cachent les banques, les fonds de pension, les assurances, tous les financiers proches ou membres du premier cercle du pouvoir qui voient déjà le pactole que représentent les futurs retraités inquiets pour leur avenir et tentés de se tourner vers les complémentaires retraites privées. Il va sans dire que les salariés les plus modestes devront se contenter de leur régime de base.

9) Une autre réforme est-elle possible ?
 
Oui Je refuse cette fatalité qui voudrait que les femmes, les ouvriers, les employés, les travailleurs qui ont commencé à travailler tôt, soient si durement frappés. C'est pourquoi les socialistes, j'en prends de nouveau l'engagement, rétabliront la liberté de partir à la retraite à 60 ans et à 65 ans pour ceux qui le souhaitent. Les efforts doivent être partagés et nous acceptons donc le principe d'un allongement de la durée de cotisations jusqu'à 41,5 années. Mais la contre-partie, c'est la mise à contribution des revenus tirés du capital . La seule niche dite Copé qui exonère d'impôt sur les plus-values les sociétés (souvent du CAC 40) qui vendent leurs filiales a coûté en trois ans 22 milliards d'euros à l'Etat pour le seul bénéfice des actionnaires.
La réforme du gouvernement néglige aussi le volontarisme dans l’action politique : notre pays a une situation démographique plus favorable que celles des autres pays européens et nous pouvons encore la conforter.
 
10 )La réforme du gouvernement est-elle une fatalité ?
 
Non. La mobilisation sociale doit continuer et s'amplifie, et le combat parlementaire se poursuivre
Ce temps de la contestation sociale est aussi le temps de la pédagogie. L'opposition qui est appelée à nouveau à gouverner doit donner un débouché politique à cette contestation en même temps qu'une espérance, et expliquer aux Français pourquoi nous rétablirons, en 2012, la liberté de partir à la retraite à 60 ans. Ce n’est pas une utopie. C’est cette alliance de la justice et du réalisme économique qui guidera notre action. Nous sommes déterminés.