19 février 2010

Shoukria Haïdar - Présidente de Negar - Soutien aux femmes d’Afghanistan

Entretien avec Shoukria Haïdar  - Extrait - L'Humanité
L'Huma : En ce qui concerne les droits des femmes, la situation est pourtant restée dramatique…Shoukria : La société a évolué depuis neuf ans, elle n’est pas bloquée. Les choses avancent petit àpetit. Non sans difficulté, c’est vrai. Mais des femmes font des études ou travaillent ; 6 millionsd’enfants, dont des petites filles, vont à l’école. Les mentalités évoluent, nous ne sommes pas sous la chape de plomb des années du régime du mollah Omar. Si on offre aux talibans de participer aupouvoir, ils fermeront les écoles, enfermeront les femmes chez elles. On ne peut pas les sacrifiersous prétexte de sceller une réconciliation nationale.
L'huma : Ce plan est-il soutenu en Afghanistan ?
Shoukria : Karzai a rendu public son projet à Londres mais n’en a pas discuté en Afghanistan. Ni l’Assemblée nationale ni le Sénat n’ont été consultés. Il n’y a eu aucun débat. Nous avons apprisl’existence d’un « plan de paix » par la presse étrangère. Ce fut une surprise. On demande l’accordde tous les pays sans demander leur avis aux Afghans ! Nous avons mobilisé très rapidement uneconférence, qui s’est tenue à l’hôtel Intercontinental à Kaboul, et qui réunissait 200 organisationsde défense des droits des femmes et de la société civile afghane. Ces organisations sontreprésentatives d’un mouvement d’opposition qui existe mais que personne ne consulte. Unerésolution en huit points a été adoptée qui exprime clairement le rejet de négocier avec lestalibans. Cette conférence a eu beaucoup d’écho et a bénéficié d’une bonne couverture de la partdes médias afghans. Il est regrettable que les Occidentaux ne veulent voir que Karzai et sa feuillede route, sans prendre en considération ce qui se dit hors de son cercle de pouvoir. Il y a une forteagitation en Afghanistan sur cette question. Pourquoi ne pas écouter les Afghans ? Je suis la porteparolede cette résolution de Kaboul et je suis venue à Paris transmettre ce message d’alerte
.L’Afghanistan n’est pas en dehors de cette planète. Tout ce qui va s’y passer aura desrépercussions graves et dangereuses. Je le répète, négocier avec les talibans, c’est reconnaîtreleur victoire. Les pays impliqués doivent en mesurer les conséquences et intervenir avant qu’il nesoit trop tard.

Intervention de Danielle BOUSQUET,

Députée des Côtes d'Armor, Vice présidente de l'Assemblée Nationale
dans l'hémicycle le jeudi 18 février sur la Proposition de résolution européenne visant à promouvoir l'harmonisation des législations européennes applicables aux droits des femmes suivant le principe de la «clause de l'Européenne la plus favorisée». Résolution qui au regard des votes sur les amendements intervenus aujourd'hui, devrait être votée mardi prochain après-midi.

Monsieur le Président, Madame la ministre, mes chers collègues.
En vérité, la question qui se pose à nous aujourd'hui est celle d'une ambition : l'ambition de redonner un véritable élan global, par l'Union Européenne, à la longue et difficile conquête des droits des femmes et de l'égalité entre les hommes et les femmes; et par là-même l'ambition de nous réconcilier avec une Europe qui, dans ce domaine, aurait définitivement le visage du progrès alors qu'elle nous habitue tristement, sur tant d'autres questions, à endosser les habits de la régression sociale.
Ce choix de l'ambition nous est offert par le formidable travail réalisé minutieusement par l'association «Choisir la cause des femmes» présidée par Mme Gisèle HALIMI. Notre proposition de résolution est l'occasion de rappeler que les progrès dans les droits des femmes sont toujours passés par l'Europe. De rappeler aussi, pourquoi la solution à une persistance coriace des inégalités entre les femmes et les hommes doit encore davantage passer par l'Europe. Ce texte, est aussi une chance d'affirmer que la France, et notre Parlement en particulier, a un rôle d'éclaireur à jouer dans la recherche d'une ambition européenne réaffirmée et renforcée en matière de droits des femmes.
Depuis les années 70, l'Europe a considérablement fait avancer les droits des femmes. Ce sont en effet pas moins de quatorze directives les concernant qui ont été adoptées entraînant de nombreuses avancées concrètes en Europe et en France. Et elles en appellent de nouvelles, comme par exemple une modernisation du congé maternité et un encouragement des hommes à l'exercice de la parentalité, avancées contenues dans la proposition de loi que nous aurons l'occasion de discuter le 25 mars. Ces deux avancées découlent de la proposition de directive de la Commission européenne, reprise par le rapport Tarabella adopté par une majorité confortable des députés européens le 10 février dernier. L'Union Européenne en donnant les moyens de réaliser des comparaisons entre ses membres, permet une évolution des mentalités en ouvrant le champ des possibles.
Il est à souligner à cette occasion qu'il est paradoxal que ceux qui manient avec beaucoup de dextérité les exemples étrangers pour faire avaler aux français des régressions en tout genre, soient les mêmes qui, lorsque ces exemples étrangers servent des progrès sociaux en France, nous opposent l'affirmation selon laquelle ce qui est possible ailleurs ne l'est pas ici. Je m'interroge en effet, pourquoi l'exemple suédois serait-il valable lorsqu'il s'agit d'allonger l'âge légal de départ en retraite, et ne le serait-il plus lorsqu'il s'agit d'allonger la durée légale du droit à l'IVG ?
L'harmonisation par le haut doit notamment être l'occasion de faire avancer la question des droits sexuels et reproductifs, c'est-à-dire la maîtrise de cette question essentielle de leur vie par les femmes. Ce sont des droits essentiels, ce sont les premiers. Sans la liberté fondamentale de choisir de donner la vie, les femmes ne peuvent vivre à égalité avec les hommes, notamment au moment de s'inscrire dans la vie professionnelle. Je parle ici des dispositions qui garantissent l'accès à l'éducation sexuelle, et non seulement le droit formel mais l'accès réel aux moyens contraceptifs et à l'avortement. Les conditions de nombreuses Européennes en matière de droit à l’avortement et de libre accès à la contraception restent aujourd’hui préoccupantes et révèlent de profondes disparités puisque l’avortement est en effet toujours interdit dans plusieurs Etats-membres de l’Union européenne (l'Irlande du Nord, la Pologne, Malte et Chypre), tandis que certaines femmes comme les Roms en Slovaquie ont été encore récemment, victimes de stérilisations forcées. Autant d’exemples qui montrent combien l’Europe est encore loin du compte, et dans le même temps, cette même Europe peut-être vecteur de progrès considérables, si nous savons donner l'impulsion nécessaire.
Il nous a été avancé l'argument selon lequel la présentation de ce texte serait inopportune. Comment le calendrier dans lequel s'inscrit cette proposition de résolution pourrait-il constituer autre chose qu'une formidable opportunité ? En effet, les 25 et 26 mars à Valence, la présidence espagnole a décidé de consacrer le conseil des ministres de l'Union exclusivement à l'égalité entre les femmes et les hommes. Et dans cette perspective, un groupe interministériel travaille actuellement sur un traité entre la Belgique, l'Espagne, la Suède et la France concernant le principe de la clause de l'européenne la plus favorisée. Le parlement français est dans son rôle si, en votant ce texte, il envoie un signal positif de soutien et d'accompagnement à notre gouvernement et à la présidence espagnole. Nos démarches sont complémentaires et participent de la même émulation au service des droits des femmes. Le contraire nous priverait d'une occasion d'être associés, et dans ce contexte, ne serait pas compris.
Nous avons pu sentir ces derniers jours un flottement sur les bancs de la majorité, voire même de la part de Monsieur Copé la crainte d'adopter une méthode par trop ambitieuse, lui qui préférerait et je cite, « le cas par cas ». J'ai donc envie de dire aux députés de la majorité: n'ayez pas peur et soyez cohérents. Lors des dernières élections européennes, il y a six mois, le slogan de l'UMP appelait de ses voeux « une Europe qui protège et qui agit ». Place aux actes mes chers collègues! Le Sénat belge a su ouvrir la voie en 2007, disons nous aussi OUI à une Europe qui protège et qui agit, en votant pour cette proposition de résolution. Un vote contraire serait indéniablement un renoncement de plus à une vraie ambition en terme de droits des femmes et d'égalité hommes-femmes. Mais je suis convaincue que nous serons nombreux à faire le choix de l'espoir, de l'avenir, et du progrès!

18 février 2010

Jean-Louis Bianco : "La Cour des comptes débusque 140 milliards de niches fiscales au lieu de 70".

Les niches fiscales ne représentent pas 70,7 milliards ainsi que le mentionnent les documents officiels mais 140 milliards d’euros.

« C’est très simple. À mesure que certaines niches se pérennisaient, le ministère de l’économie a arrêté de les traiter comme telle. Pourtant, leur nature n’a pas évolué au cours du temps. On peut en dénombrer une grosse centaine : le carburant des aéronefs n’est pas soumis à la TIPP (3,5 milliards d’euros) ; les plus values sur la résidence principale sont exonérées (1 milliard d’euros) ;  idem pour l’abattement de 40 % sur les dividendes (1,9 milliards d’euros) », précise le président par intérim de la Cour des comptes, Alain Pichon.

La hausse historique du déficit de la France ne tient pas seulement à la crise mais aussi à la gestion du gouvernement, qui n’a pas maîtrisé suffisamment les dépenses pour compenser les baisses d’impôts et notamment la création de « niches fiscales », a estimé la Cour des comptes dans son rapport rendu public mardi.

« Certaines décisions ont été des décisions discrétionnaires qui ont aggravé le déficit public », a déclaré le rapporteur de la commission des finances… UMP, Philippe Marini. Il a cité « l’exemple » de l’allègement de la TVA restauration — de 19,6 à 5,5 % — « qui pèse lourd, plus de trois milliards d’euros et qui ne doit rien à la crise » et celui de la suppression de la taxe professionnelle, qui induit « cinq milliards d’euros de charges supplémentaires pour l’Etat ». « Ce sont des mesures discrétionnaires, c’est un choix de l’Etat », a-t-il insisté… Ainsi, l’élu UMP confirme que le gouvernement a creusé les déficits.
   

Une belle victoire pour les femmes


Communiqué de Jean-Marc Ayrault
Président du groupe socialiste, radical et citoyen à l’Assemblée nationale
L’adoption unanime par l’Assemblée de la proposition de résolution défendue par le Groupe Socialiste, Radical et Citoyen sur l’amélioration des droits des femmes en France et en Europe est une heureuse surprise et une belle victoire pour les femmes.
En dépassant ses clivages, l’Assemblée exprime sa volonté de relancer les politiques publiques en faveur de l’égalité homme/femme qui marquaient le pas dans notre pays depuis plusieurs années. Elle invite avec force le gouvernement à sortir de sa torpeur et à prendre des initiatives législatives qui permettent de concrétiser l’égalité économique et salariale, la parité politique ou la modernisation du droit familial.
Cette résolution permet également à la France d’être un acteur majeur du mouvement impulsé par la présidence espagnole pour harmoniser par le haut les droits des femmes à l’échelle de toute l’Europe.
Sans attendre, l’Assemblée peut elle-même donner corps à sa résolution en adoptant les propositions de loi que défendra la Groupe Socialiste, Radical et Citoyen dans les prochaines semaines sur la prévention des violences faites aux femmes, sur la parité aux élections et sur l’extension du congé maternité. L’égalité homme/femme vaut bien un consensus.
Pour contacts : Xavier JULLIEN
Directeur de la communication du groupe socialiste
01 40 63 69 09 ou 06 86 67 61 37

17 février 2010

La première est secrétaire d'Etat dans le gouvernement de François Fillon, la deuxième mène, depuis quinze ans, des recherches sur le travail et les inégalités hommes-femmes, la troisième a fondé, en 1997, une association "féministe, mixte, antisexiste et universaliste". Nathalie Kosciusko-Morizet, Dominique Méda et Clémentine Autain ont, toutes trois, lu l'essai controversé d'Elisabeth Badinter dénonçant le retour du naturalisme et ses méfaits sur l'égalité des sexes (Le Conflit. La femme et la mère, Flammarion, 270 p., 18 euros). Et toutes trois en sortent avec une impression mitigée : si elles partagent ses inquiétudes au sujet de la régression de l'égalité, elles comprennent mal ses diatribes contre les écologistes et ses critiques à l'égard des discours sur le bien-être de l'enfant.



Dans son livre, Elisabeth Badinter estime que, depuis les années 1980, une offensive naturaliste tente de replacer la maternité au coeur du destin des femmes. Eloge des vertus de l'allaitement, redécouverte du "vieux concept d'instinct maternel", apologie de la présence irremplaçable des mères auprès des jeunes enfants : la philosophe estime que ces discours constituent un véritable danger pour l'émancipation des femmes... tout en reconnaissant qu'ils ont peu d'influence sur le comportement des Françaises. "Jusqu'à quand sauront-elles imposer leurs désirs et leur volonté contre le discours rampant de la culpabilité ?", conclut-elle.

Clémentine Autain
"On peut être féministe et allaiter"
Directrice du mensuel Regards, Clémentine Autain a fondé, en 1997, le mouvement féministe Mix-Cité. Adjointe à la jeunesse du maire de Paris, de 2001 à 2008, cette militante du non à Maastricht s'était présentée à la candidature de la gauche antilibérale pour l'élection présidentielle de 2007.
"J'ai un point d'accord très fort avec Elisabeth Badinter : je suis hostile aux thèses essentialistes qui considèrent que les femmes ont, par nature, des qualités particulières. Ces considérations ont contribué, pendant des siècles, à enfermer les femmes dans leur rôle traditionnel, cantonné à la sphère privée. J'ai l'impression, comme elle, que cette idéologie revient en force : dans un monde bouleversé par la révolution féministe du XXe siècle, c'est parfois réconfortant de se couler dans les schémas anciens...
En revanche, on a l'impression, en lisant le livre, que la maternité est forcément synonyme d'aliénation et de privation de liberté, ce qui emprisonne les femmes dans une alternative impossible : le retour au foyer ou la grève des ventres. Mieux vaut, me semble-t-il, tenter d'imaginer une société plus égalitaire où hommes et femmes partageraient les contraintes mais aussi les plaisirs de la parentalité.
C'est l'angle mort du livre et, pourtant, il y a du travail ! Les pères ne peuvent pas rester dormir dans les maternités, le congé paternité est trop court - onze jours - et certains pères ne le prennent même pas. Pour le congé parental, qui peut durer jusqu'à trois ans, c'est pire : 96 % des bénéficiaires sont des femmes...
Il faudrait construire un véritable service public de la petite enfance - seul un enfant sur dix est accueilli en crèche ! -, combattre les stéréotypes et encourager un partage des tâches parentales. Si elle repose sur un libre choix, la maternité peut être un véritable épanouissement. On peut, par exemple, être féministe et allaiter ! Le seul pari pertinent et durable, c'est la recherche conjointe de la liberté des mères - et plus généralement des parents - et du bien-être de l'enfant."

Dominique Méda
"La maternité continue indiscutablement à peser sur l'emploi des femmes"
Directrice de recherches au Centre d'études de l'emploi, Dominique Méda est l'auteure du Temps des femmes. Pour un nouveau partage des rôles (Flammarion, "Champs", 2002, réédité en 2008) et, avec
"Je partage l'idée que, depuis une dizaine d'années, l'on assiste à une offensive qui défend la répartition traditionnelle des rôles féminin-masculin. Ces discours, qui émanent souvent de pédopsychiatres, de psychologues ou tout simplement d'auteurs masculins, sont sans doute une façon de résister aux avancées du féminisme, qui ont été réelles jusqu'à la fin des années 1980. Ils redoutent la fin de l'autorité, la confusion des rôles père-mère et l'indifférenciation hommes-femmes. Ces discours très normés sur le rôle des mères ont contribué à peser sur le travail des femmes et à culpabiliser les mères.
Car la maternité continue indiscutablement à peser sur l'emploi des femmes : lorsqu'ils sont seuls et sans enfants, les hommes et les femmes ont les mêmes taux d'emploi, alors qu'il y a plus de 20 % d'écart lorsqu'ils deviennent parents ! Qu'elles le veuillent ou non, l'arrivée d'un enfant handicape donc lourdement les femmes sur le marché du travail, et elles seules.
En raison des politiques publiques menées notamment au milieu des années 1990 en réponse à la crise et à la montée du chômage - incitation au temps partiel, extension, aux parents d'un deuxième enfant, d'un congé parental long et mal rémunéré, insuffisance de crèches -, ces contraintes ont plus pesé sur les femmes des milieux populaires que sur les autres. Les femmes diplômées peuvent, en effet, faire garder leurs enfants et avoir presque les mêmes chances que les hommes en matière professionnelle.
En revanche, les femmes fragilisées des milieux modestes optent souvent pour un congé parental : le faible montant de l'allocation peut concurrencer les bas salaires des smicardes ou le travail à temps partiel mal rémunéré, surtout dans des conditions de travail difficiles avec de plus en plus d'horaires atypiques. Après une absence de trois ans, ces femmes peu diplômées ont énormément de mal à revenir sur le marché du travail.
Le modèle d'un couple entièrement voué au travail et déléguant entièrement les tâches de soins à l'extérieur n'est cependant pas non plus un idéal. Il serait sans doute bénéfique de réfléchir à une organisation des temps de vie qui laisse à tous - aux hommes comme aux femmes - la possibilité de s'occuper de leurs enfants. Il faudrait donc repenser l'articulation famille-emploi, afin que le temps familial cesse de peser uniquement sur l'emploi des mères, et de répartir différemment la prise en charge de l'enfant entre les pères, les mères et des modes de garde de qualité. Les femmes assument aujourd'hui 80 % des tâches parentales et domestiques, un déséquilibre qui n'a quasiment pas bougé depuis vingt ans..."

 Nathalie Kosciusko-Morizet
"Elisabeth Badinter se trompe de combat"
Avant de devenir secrétaire d'Etat à l'économie numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet était secrétaire d'Etat à l'écologie auprès de Jean-Louis Borloo. C'est à ce titre qu'Elisabeth Badinter lui reproche, dans son livre, d'avoir encouragé les parents à utiliser des couches "lavables", qui participent, selon elle, à l'aliénation des femmes.
"En accusant l'écologie de nourrir un courant naturaliste qui entrave la liberté des femmes, Elisabeth Badinter se trompe de combat. L'écologie naturaliste est un travers américain qui n'existe pas en France : ici, l'écologie s'est construite autour d'un questionnement sur le système de production et de consommation de nos sociétés industrielles. Il n'est pas question de revenir à des modes de vie anciens mais d'envisager l'avenir en intégrant l'idée du développement durable. Le vrai problème, ce n'est pas de combattre les pratiques écologiques, mais de les rendre accessibles à tous, qu'il s'agisse de la nourriture biologique ou de la lutte contre les polluants chimiques.
Cette polémique sur les couches lavables est dérisoire. Ces produits n'ont plus rien à voir avec ceux qu'utilisaient nos grands-mères et j'invite ceux qui s'y intéressent à se renseigner précisément sur le sujet, ce que n'a vraisemblablement pas fait Elisabeth Badinter. Chacun doit simplement se sentir libre de faire des choix personnels en fonction de ses besoins et de ses désirs, sans risquer pour autant d'être soupçonné d'aliénation !
J'ai peur qu'Elisabeth Badinter passe à côté des vraies difficultés des femmes. Le problème, ce n'est pas l'allaitement, c'est la discrimination professionnelle, les inégalités de salaire et le plafond de verre qui les empêche, encore aujourd'hui, d'accéder aux responsabilités. La maternité est parfois instrumentalisée pour freiner leur carrière, c'est évident, mais ce n'est pas la seule explication : chez les diplômés, l'utilisation, par les hommes, des réseaux et de la cooptation en est une autre. L'enjeu, c'est de libérer les femmes, pas de les enfermer dans de fausses alternatives sur l'allaitement ou le retour au foyer."
Propos recueillis par Anne Chemin

Ségolène Royal : une femme d’honneur

Alors que la France vit un véritable drame avec la crise qui la frappe avec acuité, alors que les privilégiés se comportent comme des enfants gâtés face à ce peuple qui souffre, c’est le branle bas de combat pour conserver, qui, son poste, qui, sa chasse gardée, qui, ses acquis. Plus de solidarité, de fraternité. Ce ne sont pas les déclarations tapageuses ou les insultes qui font la valeur d’un homme ou d’une femme politique, ce sont ses actes. C’est parfois contradictoire d’entendre ceux qui prônent le respect mais ne respectent rien. Sans grandeur de l’âme, Heure par heure, la fébrilité des uns et des autre se manifeste entre invectives et violences verbales. Une politique de caniveau. 

Une seule personnalité politique, malgré toutes ces attaques aussi ridicules les unes que les autres, reste digne : Ségolène Royal.

agoravox article dAllain Jules 17 février 2010 

A la région, Ségolène Royal tacle et cajole

Dernière session du conseil régional hier avant les élections. Des règlements de comptes, des amabilités et quelques grosses hypocrisies. La présidente trace sa route. Verte.
 
Ségolène Royal n'envisage pas la défaite lors des prochaines élections régionales. A la question, la présidente de Poitou-Charentes, candidate à sa succession, balaie. «Je ne réponds pas à ça.» A un peu plus d'un mois du premier tour (14 mars), c'était vendredi dernier la dernière session du conseil régional. L'occasion de faire un bilan et de donner un cap pour demain. Le cap sera vert. Ségolène Royal rêve «d'un modèle alternatif à l'économie libérale, un modèle très lié à l'écologie.»
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Avant d'ouvrir une session sous les feux des rédactions parisiennes, télé et presse écrite, Ségolène Royal a rencontré la presse régionale. L'occasion de tacler sévèrement Dominique Bussereau, tête de liste UMP qui a dérapé jeudi, qualifiant les MoDem ayant rejoint la liste PS de «Harkis».
«C'était prévisible. Il m'a déjà qualifiée de vautour, de menteuse et il avait dit des centristes qu'ils allaient à la gamelle. Il n'y a plus de code éthique. Dominique Bussereau est en service commandé par Nicolas Sarkozy pour abîmer, salir la campagne électorale. C'est une stratégie. Au bout du compte, c'est la République qui prend les coups et je refuse de m'abaisser à ce niveau.»
Le préfet de région, Bernard Tomasini, en a également pris pour son grade. «Il est antirépublicain. Le devoir de l'Etat, c'est d'être neutre. Il ne l'est pas. Ses prises de position permanentes rappellent ses services sous Pasqua.»
Sa dernière pique fut adressée aux signataires de la pétition contre sa stratégie d'ouverture. «Ils règlent des comptes qui ne sont pas les miens et il y a deux contrevérités. Me reprocher de ne pas faire d'alliance à gauche est faux. J'ai ouvert la porte aux communistes, aux Verts. Ils ne sont pas venus. Ensuite, je n'ai pas négocié avec le MoDem, mais avec des personnalités individuelles qui se reconnaissent dans mes actions et pas dans la droite de Sarkozy.»
La session fut beaucoup plus consensuelle avec même un échange presque émouvant entre la présidente et Henri de Richemont, leader de l'opposition. Ce dernier évoquant «la chance et l'honneur d'avoir participé à des débats de qualité». Ségolène Royal saluant «la grande correction» et «l'authenticité des convictions» de l'élu charentais dont elle a dit qu'il avait été «humilié» par son propre camp, glissant: «Celui qui vous a succédé à votre corps défendant dégrade le débat public.»
L'élu communiste Paul Fromenteil, qui tirait sa révérence après vingt-sept ans dans la maison, a été ovationné après un dernier discours.
Mais le moment que toute la presse attendait s'est transformé en une caricature de langue de bois. Marie Legrand, élue verte sur le départ, qui le matin même sur France Info qualifiait le règne de Royal de «gouvernance totalement égocentrée autour de la présidente avec le souci permanent d'être dans la communication», affirmant qu'«un petit staff gère l'ensemble des affaires», a pris la parole pour saluer «la politique environnementale puissante et cohérente» de l'équipe sortante, terminant sur un «conseil»: «Pour le prochain mandat, il faudra faire beaucoup plus pour l'écologie et être plus partenaires.»
Ségolène Royal venait d'annoncer six mesures, toutes en faveur de l'«excellence environnementale»: des projets d'énergie solaire, un appel à projets écoquartiers et écovillages, un plan d'aide à l'énergie verte pour les retraités, l'installation d'une unité pilote de production d'écocarburants, la reconduction du bonus vert Région et la création d'un écopôle industriel sur le terrain de New Fabris.
Arnaud Fage - Source : la Charente Libre


Fabius annonce une "triple alliance" contre Ségolène Royal !

Que vont devenir les Primaires organisées par le Parti socialiste ?  
Les Primaires devaient être une première en France pour permettre aux Françaises et aux Français de choisir la candidate ou le candidat socialiste et un peu plus, si accord avec d’autres partis de gauche.
 
Lors de l’élection présidentielle de 2007, la campagne d’adhésion à 20 euros avait permis une désignation plus large de la candidate socialiste, Ségolène Royal. Le Parti socialiste avait connu une forte campagne d’adhésion.
Alors que le candidat PS, Lionel Jospin, avait été éliminé au premier tour de l’élection présidentielle en 2002, la campagne interne du PS en 2006 avait éveillé un vrai intérêt permettant à ce Parti de retrouver toute sa place sur la scène politique.
En organisant des Primaires, le Parti socialiste souhaitait créer, pour l’élection de 2012, une forte dynamique à gauche.
 
Mais les choses se compliquent depuis plusieurs mois. Si les sondages annoncent à grands cris  une chute de popularité de Ségolène Royal, l’appareil du PS n’est pas dupe. Forte de son action dans sa région, forte de sa capacité à cerner les enjeux et à proposer des pistes innovantes et audacieuses, forte d'un réseau de soutiens dans le pays, la présidente de Poitou-Charentes apparaît comme une candidate solide pour l’élection présidentielle de 2012.
 
Dans ce contexte, on peut s’interroger aujourd’hui sur le véritable objectif de ces primaires ? Le but n’est-il pas de prendre une revanche en essayant de barrer la route à Ségolène Royal ?
 
TF1/LCI : La Une de Libération du samedi 28 octobre 2006 La Une de Libération du samedi 28 octobre 2006
 
Les négociations actuelles entre les alliés de Reims sur l’organisation de ces Primaires vont bon train dans les couloirs de Solferino. Les manœuvres sont travaillées et analysées. L'appareil du PS réfléchit ainsi sur l'organisation de son congrès avant les Primaires pour permettre au Parti de soutenir « son » candidat. Les Primaires, repoussées, ne serviraient plus qu’à valider cette candidature au risque de lui retirer tout intérêt.  
Laurent Fabius va beaucoup plus loin, sur les ondes de France Inter ce mercredi 17 février,  en avouant clairement l'accord entre Dominique Strauss Kahn, Martine Aubry et lui-même. Il n’y aura qu’ « un seul » candidat entre nous trois déclare-t-il. Laurent Fabius accepte le terme « d’accord », un accord tripartite, « contre Ségolène Royal » lance un journaliste, Laurent Fabius ne répond pas... Ce silence en dit long sur l’état d’esprit dans lequel la direction actuelle du PS compte organiser ces Primaires !
 
Interloqués par cette annonce en pleine campagne des régionales, les journalistes demandent des précisions : Fabius confirme cette "triple alliance" et révèle ainsi les tractations d'arrière cuisine pour des Primaires arrangées!

A écouter dans les dernières minutes de l'interview de Laurent Fabius sur France Inter :
http://motione.over-blog.com/article-fabius-annonce-une-triple-alliance-contre-segolene-royal-45114520.htm

16 février 2010

La liste de Ségolène Royal pour le Conseil Régional Poitou-Charentes

Chers amis,
Je vous communique notre liste pour les élections régionales, ce qui me donne l'occasion de vous remercier une nouvelle fois pour votre engagement dans cette campagne au service de notre régionet de toutes celles et tous ceux qui espèrent un avenir meilleur.
Notre liste est intitulée « Poitou-Charentes, une énergie d’avance : l’écologie, les emplois, la justice sociale ».
L’étiquette politique sous laquelle nous l’avons déposée est « Rassemblement de la Gauche et des Républicains, des socialistes, d’écologistes et des humanistes ». Notre liste rassemble en effet largement, autour des socialistes, de la gauche radicale: 3 verts, les radicaux, le Mouvement Républicain et Citoyen, une personnalité proche du Parti communiste et 5 centristes humanistes.
La diversité des professions représentées est remarquable : agriculteurs, professionnels de santé, représentants du monde de l’entreprise, agents publics, responsable associatif dans le secteur culturel, ainsi que deux ouvriers ayant des responsabilités syndicales importantes (Guy Eyermann dans la Vienne et Emile Brégeon dans les Deux-Sèvres) et Jacky Emon, ancien cheminot emblématique de Charente-Maritime
Tous les territoires de la Région sont représentés au mieux, ainsi que toutes les générations car je crois à l’efficacité d’un travail commun des jeunes et des plus expérimentés, chacun apportant ses qualités.
Notre liste est également largement renouvelée avec 12 Conseillers régionaux sortants sur 63 candidats.
Le combat que nous engageons s’appuie sur un comité de soutien de grande qualité, constitué entre autres de Conseillers Régionaux qui ne se représentent pas et que je remercie chaleureusement du travail effectué. Je pense notamment à Bernard Grasset, Jacques Santrot, Jean-François Fountaine, François Patsouris, Marie-Claude Bridonnerau; Joseph Joubert, Daniel Opic et bien d’autres.
Ce comité de soutien bénéficie également de l’appui important des principaux maires et parlementaires de la Région qui vont jouer un rôle important dans la mobilisation : Maxime Bono, Alain Claeys et Michel Boutant, Philippe Lavaud, Eric Gautier et tous les parlementaires : Nicole, Jean-Claude, Martine, Marie-Line, Jérôme, nos deux Catherine, Delphine, Jean, Geneviève et Jean-Michel.
Je me réjouis de vous voir très prochainement sur les territoires à la rencontre de la population.
Bien amicalement,

Ségolène

La liste :
  • Charente
1 Michel Gourinchas 2 Joëlle Averlan 3 Michel Broncy 4 Madeleine Ngombet Bitoo 5 David Comet 6 Annie Rousseau 7 Christophe Ramblière 8 Danielle Trimoulinard 9 Jacques Mikulovic 10 Fanta Diallo 11 Jean-Marie Parenteau 12 Marianne Reynaud 13 Fabrice Point 14 Annie Peronnet
  • Charente-Maritime
1 Olivier Falorni 2 Françoise Mesnard 3 Benoît Biteau 4 Maryline Simoné 5 Alain Bucherie 6 Régine Joly 7 Thierry Lepesant 8 Nathalie Garnier 9 Alexis Blanc 10 Marie-Laure Tissandier 11 Alain Renaldini 12 Corinne Cap 13 Jacky Emon 14 Patricia Dussauld 15 Rémi Letrou 16 Paule Curull 17 Sébastien Bourbigot 18 Brigitte Peudupin 19 Charles Kloboukoff 20 Eve Lalande
  • Deux-Sèvres
1 Ségolène Royal 2 Pascal Duforestel 3 Françoise Bély 4 Yves Debien 5 Julie Geairon 6 Emile Bregeon 7 Delphine Page 8 Jean-Pierre Dufes 9 Nathalie Lanzi 10 Patrice Auzuret 11 Françoise Talbot 12 Rodolphe Challet 13 Eve-Rose Deswarte 14 Jany Rouger
  • Vienne
1 Jean-François Macaire 2 Reine Marie Waszak-Delage 3 Cyril Cibert 4 Brigitte Tondusson 5 Georges Stupar 6 Valérie Marmin 7 Guy Eyermann 8 Nelly Merand 9 Philippe Gautron 10 Sylvie Pailler 11 Xavier Moinier 12 Claudette Demantké 13 Abderrazak Halloumi 14 Marie-Annick Palau 15 Benoît Tirant

La réaction de Gérard Barc
La réaction de Jean-François Macaire

15 février 2010

Shirin Ebadi : « Punir le pouvoir iranien, pas notre peuple »

(De Genève) L'Iran passe lundi son « examen » des droits de l'homme au sein de l'ONU. Vendredi à Genève, l'avocate et prix Nobel de la Paix Shirin Ebadi appelait la communauté internationale à plus de cohérence à l'égard du régime de mollahs. Interview

Invitée par des organisations de défense des libertés, entourée d'un important dispositif de gardes du corps, l'avocate iranienne s'est adressée à une salle comble de journalistes, demandant à la communauté internationale d'aider à « éteindre l'incendie » dans son pays.
 
Depuis huit mois, la répression contre les manifestations qui contestent la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad a entrainé des dizaines morts et des milliers d'arrestations. Deux opposants ont été exécutés, dix autres attendent de l'être. Le pouvoir a réussi, par un important arsenal policier, à circonscrire les manifestations pacifiques du 11 février, 31e anniversaire de la Révolution islamique.
 
Ce lundi à Genève, Téhéran passe au crible de l'Examen périodique universel, un état des lieux du respect des libertés dans le pays orchestré par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Et ce alors que les Iraniens de Suisse protestent contre le régime devant le Palais des Nations. Interview de Shirin Ebadi.    
Par Carole Vann | Tribune des droits humains | 15/02/2010 

Aux Camarades de Charente Maritime et d'ailleurs

    - Dès que les commentaires sur votre site sont défavorable, on ferme. Pas très démocratique ni respectueux du débat. Courage fuyons !!

    - Comme à chaque élection régionale de liste et comme dans toutes les régions, la liste voté par les militants socialistes est remaniée du faite des alliance et des personnalités. Chaque militant présent sur cette liste est bien informé que cette liste va évoluer.
Même le bureau nationale a volé, le votes massif des militants en PACA.
Mais de tout cela aucune critiques n'a fusé

    - Par ailleurs ou étiez vous dans toutes les phases de préparations régionales des élections, du bilan et du projets ??
Cela a été un grand débat ouvert et participatif ou chacun a pu apporter sa contribution. Alors c'est  faux de dire qu'il n'y a pas de possibilité de débats avec Ségolène !

    - C'est très facile de critiquer, d'utiliser la presse "museler de sarko", continuer comme cela et la droite de sarko, qui au fond semble vous plaire puisque vous faites son jeu, n'a pas de soucis à se faire pour 2012.

   -  Si Ségolène a perdu en 2007, malgré un bon score au premier tour, elle le doit avant tout, à son propre camps et aux multiples attaques sexistes. Tout sauf une Femme, tout sauf Ségolène a porter cette campagne en interne et ça continue!!

    - Si le peuple Français est  aujourd'hui confronter aux difficultés et à la misère, la Parti Socialiste porte sa part de responsabilité. Continuons comme cela et le PS disparaîtra !!.
Fraternellement
 Sabine JULLIAN-MAILLE

14 février 2010

Elisabeth Badinter déplore un retour en arrière pour les femmes


Elisabeth Badinter philosophe et mère de trois enfants
Elisabeth Badinter fut jeudi 11 février toute la journée l'invitée de France inter à l'occasion de la sortie de son nouveau livre. Intitulé Le Conflit, la femme et la mère, il dénonce une nouvelle exaltation de la maternité analysé comme une régression par la philosophe féministe.

L'essai d'Elisabeth Badinter tire la sonnette d'alarme sur la montée en puissance d'une idéologie naturaliste qui tend à renvoyer les femmes à la maison, «au nom du bonheur de l'enfant». La philosophe épingle quelques symptômes apparemment anodins de cette tendance: les mérites tant vantés de l'allaitement, la taxation des couches jetables jugées trop polluantes...
 
Les femmes sont également toujours jugées, consciemment ou pas, presque exclusivement responsables du bien-être de leur enfant. En plus de devoir satisfaire la longue liste des "besoins naturels" formalisés par les pédopsychiatres,  elles doivent se montrer équilibrées, professionnellement épanouies et parfaitement disponibles. Elisabeth déplore aussi un retour à la famille «à l'ancienne», qui voit des femmes surdiplômées renoncer à leur carrière pour élever leur enfant.
Article de l'Express - Par Claire Chartier

Elisabeth Badinter déplore un retour en arrière pour les femmes : Hier sur France Inter :

http://www.slate.fr/story/17179/elisabeth-badinter-deplore-un-retour-en-arriere-pour-les-femmes#comment-25313

La défaite des mères?

Elisabeth Badinter, écrivain, chez elle, à Paris.
L'Express
Elisabeth Badinter, écrivain, chez elle, à Paris.
Attention, régression! Dans son nouveau livre, la philosophe Elisabeth Badinter dénonce la tyrannie de la maternité, qui renvoie les femmes à la maison.
Qui s'en souvient encore? Dans les années 1970, les féministes rageuses criaient non à l'aliénation maternelle. Trente ans plus tard, les femmes ont remis leur soutien-gorge et s'abandonnent avec bonheur à la maternité. Autres temps, autres moeurs ou inquiétant retour de balancier? Dans son dernier essai, la philosophe Elisabeth Badinter sonne l'alarme: les femmes européennes sont engagées sur le terrain glissant de la régression.
 
Pourquoi est-on toujours débordée 

Il s'agit non pas ici de la sempiternelle inégalité des salaires, mais d'un phénomène plus subtil: l'insidieuse montée en puissance depuis les années 1980 d'une idéologie naturaliste qui, par son exaltation de la maternité et la pression qu'elle exerce sur les femmes, tend à les renvoyer à leur seule fonction de mère nourricière.
Des femmes altruistes et perfectionnistes
"Le retour en force du naturalisme, remettant à l'honneur le concept bien usé d'instinct maternel et faisant l'éloge du masochisme et du sacrifice féminins, constitue le pire danger pour l'émancipation des femmes et l'égalité des sexes", prévient l'auteure. Les mères post-MLF ont intégré l'idée qu'elles devaient être entièrement investies, passionnément altruistes et immensément disponibles. Qui leur a mis ce perfectionnisme en tête? Un peu tout le monde, accuse Elisabeth Badinter, depuis les pédopsychiatres martelant la longue liste des besoins naturels du petit enfant jusqu'aux puissants croisés de l'allaitement au sein - l'association américaine Leche League - en passant par les médecins et les puéricultrices, de plus en plus rétifs au bon vieux biberon.
L'auteure aurait pu ajouter les religieux, dont le discours s'est clairement recentré sur le respect de la loi naturelle. Les politiques publiques ont aussi une part de responsabilité. En France, par exemple, le congé parental permet aux mères actives de "décrocher" trois ans pour pouponner. C'est bien, mais sans doute eût-il été intéressant aussi de réfléchir à de nouveaux aménagements du temps de travail.
L'indépendance financière ne fait plus rêver
Alors que les féministes "historiques" avaient tout fait - trop fait? - pour permettre aux mères de concilier grossesse et aventure professionnelle, leurs filles, en "conflit" constant, ploient donc sous la tâche. Elles culpabilisent même si fort que certaines trouvent un réel plaisir dans le retour à la famille à l'ancienne, maman à la maison et papa au boulot. Elisabeth Badinter souligne là une tendance très actuelle: chez les 25-35 ans, il n'est plus rare de voir des femmes surdiplômées renoncer à une carrière prometteuse, pourvu que leur conjoint soit en mesure d'assurer les rentrées du ménage. L'indépendance financière, instrument premier de la liberté, ne fait plus rêver.
On comprend que la philosophe féministe soit déçue. Cette désillusion, perceptible entre les lignes, l'amène hélas à forcer le trait, fustigeant pêle-mêle l'écologie, la croyance dans l'instinct maternel ou le rejet des accouchements trop "techniques". La nature n'a pourtant, en soi, rien d'idéologique. Pourquoi vouloir l'évacuer à toute force au motif qu'elle serait aujourd'hui mise en avant à des fins sociopolitiques? La culture, champ du libre arbitre et de l'émancipation, a toujours trouvé à dialoguer avec la logique naturelle. Plutôt que des chilless -ces femmes sans enfants par choix, ultraminoritaires- en qui Elisabeth Badinter semble voir les pionnières d'une nouvelle féminité éclairée, c'est de cette génération de mères écartelées, sensibles à l'appel de la nature sans forcément y succomber, que doit venir la relève.
madame Badinter hier sur france inter (au cas où ... ) :

Violences : la double peine des femmes étrangères

François Fillon, le premier ministre, a désigné, le 25 novembre 2009, la lutte contre les violences faites aux femmes "grande cause nationale 2010".
On ne peut que se réjouir de voir ce problème si longtemps tu être enfin pris en compte par les politiques. On s'en réjouirait d'autant plus si les mesures de protection annoncées pouvaient s'appliquer à toutes les femmes, sans discrimination. Malheureusement, dans ce "combat universel", tel que le décrit François Fillon, contre les violences faites aux femmes, les plus fragiles d'entre elles, parce qu'étrangères, ont été une fois de plus ignorées.



Après des années de lutte contre les violences faites aux femmes et pour l'accès à leurs droits, ces droits sont encore déniés aux femmes étrangères. Le problème est pourtant loin d'être marginal. De nombreuses femmes trouvent le courage, la volonté, la force pour résister, se battre, fuir ! Fuir leur mari, leur pays, leur proxénète ou le poids des traditions, selon qu'il s'agisse de violence conjugale, d'exploitation sexuelle, de mutilation, d'esclavage moderne ou de privation de liberté.
Or, pour nombre d'entre elles, le calvaire ne prend pas fin avec l'éloignement de la source de violences. Loin de leur proposer un refuge, la France ajoute trop souvent une violence administrative à celles déjà subies par ces femmes. Pouvons-nous rester aveugles aux drames que ces femmes, que nous côtoyons au quotidien, ont subis ou qu'elles subissent encore ?
Pour celles qui vivent en France, parfois venues au titre du regroupement familial ou mariées avec un ressortissant français, leur statut dépend le plus souvent de leur situation conjugale. Quitter un conjoint violent, c'est risquer de perdre son titre de séjour, son logement, son emploi, la garde de son(ses) enfant(s). Fragilisées physiquement et psychiquement, menacées d'expulsion à tout moment, elles quittent l'enfer brûlant des voies de fait pour celui, glacé, de l'inhumanité administrative.
Quant aux demandeuses d'asile, le fait d'être persécutées en tant que femmes n'est pas un motif suffisant pour obtenir le statut de réfugié, car ces persécutions ne sont pas considérées comme liées à des faits politiques, même dans les cas de transgression des normes sociales.
Basculer dans l'illégalité
Les lois qui régissent la situation des femmes étrangères en France ont été promulguées pour les protéger, non pour les accabler par une interprétation restrictive qui les fait basculer dans l'illégalité, avec tous les dangers que cela comporte. Rajouter la violence administrative à toutes les violences déjà subies, c'est intolérable, indigne d'un pays qui se dit celui des droits de l'homme mais oublie trop souvent la majuscule. "A chaque femme martyrisée dans le monde, je veux que la France offre sa protection, en lui offrant la possibilité de devenir française", avait promis le candidat Nicolas Sarkozy en 2007.
Une proposition de loi renforçant la protection des victimes, la prévention et la répression des violences faites aux femmes vient d'être déposée à l'Assemblée. Aujourd'hui que le candidat est devenu président en exercice, nous lui disons : chiche !
Que la France s'engage réellement pour protéger les femmes étrangères victimes de violences !
LE MONDE le 09.02.10

Agnès B., styliste ;
Françoise Héritier, professeur au Collège de France ;
Marjane Satrapi, auteur de bandes dessinées ;
Françoise Seligmann, présidente de la Fondation Seligmann et présidente d'honneur de la LDH.

L'opposition ivoirienne dénonce un coup d'état de Gbagbo

Au lendemain de la dissolution du gouvernement décidée par le président Laurent Gbagbo, l'opposition appelle à la mobilisation contre "cette dictature".

L'opposition ivoirienne a dénoncé samedi 13 février "un véritable coup d'Etat" au lendemain de la dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (CEI) par le président Laurent Gbagbo, et a appelé à "s'opposer par tout moyen à cette dictature".
La double dissolution est "antidémocratique et anticonstitutionnelle" et "constitue un véritable coup d'Etat", a accusé l'opposition réunie dans le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), dans une déclaration lue à Abidjan par le président du directoire, Alphonse Djédjé Mady.
Le RHDP "ne reconnaît plus Laurent Gbagbo comme chef de l'Etat de Côte d'Ivoire" et "ne reconnaîtra ni la nouvelle CEI ni le nouveau gouvernement en formation selon les termes de Laurent Gbagbo".

"S'opposer par tout moyen à cette dictature".


La coalition "appelle les Ivoiriennes et Ivoiriens, les forces politiques et sociales, la société civile, les travailleurs de Côte d'Ivoire, les opérateurs économiques à se mobiliser et à s'opposer par tout moyen à cette dictature".
Laurent Gbagbo a annoncé vendredi soir la dissolution du gouvernement et de la CEI, après plus d'un mois de crise ouverte par une présumée "fraude" du chef de la commission, Robert Beugré Mambé, qui appartient à l'opposition.
Le RHDP réunit notamment le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) de l'ancien président Henri Konan Bédié et le Rassemblement des républicains (RDR) de l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara, les deux principaux rivaux de Laurent Gbagbo pour la présidentielle reportée depuis 2005.

(Nouvelobs.com) 

Ségolène Royal - dans la voix du Nord

Ségolène Royal met l'accent sur l'environnement et les services publics - 
À moins d'un mois des élections, nous proposons un tour des huit régions à surveiller de près. Aujourd'hui : le Poitou-Charentes. Ségolène Royal doit y réaliser un bon score pour compter sur la scène nationale.
Ségolène Royal sort de la piscine municipale du village de Saint-Aubin-le-Cloud. Direction la maison des associations, puis une chaufferie collective au bois, puis la salle polyvalente, puis une entreprise... La tournée de la candidate est lancée. La présidente sortante de Poitou-Charentes sillonne la région au pas de charge. Elle met l'accent sur deux grands thèmes : l'environnement et les services publics. Le premier flatte son bilan - « Nous avons commencé avant tous les autres, en 2004 », se rengorge-t-elle -, le second jette une ombre sur la politique nationale de la droite.
Le sauvetage d'Heuliez doit aussi être son slogan social.
Depuis quelques mois, l'ancienne candidate à la présidentielle se fait silencieuse sur la scène nationale. Pas un mot sur la burqa, la retraite à 60 ans ou sur la vie du PS. C'est que Ségolène Royal bat la campagne. « J'ai toujours donné ma vie à la mission qui m'était donnée », clame-t-elle. Cette mission, depuis 2004, concerne la région Poitou-Charentes. L'ancienne ministre avait posé ici les premiers jalons de son aventure en 2007. Dans le fief de Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre d'alors, elle avait acquis ses premiers galons en battant l'UMP Élisabeth Morin. Aujourd'hui, Poitiers pourrait encore servir de tremplin.

Présidence verte

En six ans, l'hôtel de région est devenu le bastion de « la présidente », la région son fief. Le tout devenant un laboratoire pour les propositions de la socialiste. Dernière expérimentation en date : l'ouverture à tous les partenaires. Alors que la rue de Solférino tergiverse, Ségolène Royal a tendu la main à toute la gauche, jusqu'au MoDem. Des places éligibles ont été réservées à cinq centristes et à trois Verts. « L'urgence sociale, économique et écologique fait qu'on n'a plus le temps de se compter », souligne-t-elle, exhortant à l'unité dès le premier tour. La main tendue pourrait se replier au soir du 14 mars.
Les Verts, alliés depuis 2004, ont choisi l'autonomie. Pourtant, le bilan écologique du dernier mandat est bon. « La politique environnementale est très consistante », se satisfait la vice-présidente Verte chargée de l'environnement, Marie Legrand, qui égrène les réalisations, du « lycée Kyoto » aux importants fonds européens obtenus pour les énergies renouvelables. Les critiques portent davantage sur le style Royal. « Il n'y a pas de faille dans ses convictions écologiques, mais elle a un ego rarissime et tout le système est basé dessus », regrette Marie Legrand, qui, épuisée et défavorable au cumul dans le temps, ne brigue pas de mandat supplémentaire mais supporte la liste Europe Écologie.

« Créneau ténu »

La présidente de région peut alors vanter ses réussites, parfois à l'excès. « Première région photovoltaïque », répète-t-elle à l'envi. « Faux ! », vitupère Marie Legrand, plaçant le Poitou-Charentes au septième rang et relativisant l'intérêt du photovoltaïque, lui préférant la biomasse.
La droite part, elle, avec peu d'espoir. Dominique Bussereau, secrétaire d'État aux Transports, n'affiche pas d'enthousiasme excessif à l'idée de partir à l'assaut de l'hôtel de région. Il trouve surtout « rigolo d'affronter une star ». Peu amusante, sa comparaison des MoDem ralliés au PS avec les harkis risque de jouer contre lui, malgré sa rapide contrition. Le président du conseil général de Charente-Maritime semble se faire peu d'illusions et compte d'abord sur une désunion de la gauche. « Ségolène Royal attire tant d'inimitiés », souligne-t-il, tablant sur un « rejet dans son propre camp ». L'abstention à gauche permettrait à la droite d'entrevoir une chance. « Le créneau est ténu », reconnaît cependant Dominique Bussereau.
L'enjeu finalement dépasse la région. Le score de Ségolène Royal et la réussite ou l'échec de sa main tendue dès le premier tour infléchira son destin national. La candidate, sans cesse sur les routes, ne s'y trompe pas.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL MATTHIEU VERRIER
dimanche 14.02.2010, 05:04 

La reconquête des friches industrielles, symbole social et impératif écologique

La décision du Conseil Régional de se porter acquéreur du site de New Fabris, à Châtellerault, suscite un débat. Faut-il reconstruire là ou ailleurs ? Rénover l'existant coûte parfois plus cher que de faire du neuf, mais il ne faut pas oublier la charge symbolique des friches industrielles ni les problèmes que pose l'étalement infini des zones d'activités.
Jean-Louis Frot, premier vice président du conseil général de Charente-Maritime, l'a lui même souligné le 5 février : pour la ville de Rochefort, la reconquête du site abandonné par Zodiac a été une priorité commune à toutes les collectivités, toutes tendances confondues. La renaissance d'une activité sur un site délaissé est à la fois un réconfort pour les salariés victimes des plans sociaux, un espoir pour tous les travailleurs du bassin, et aussi un geste fort pour l'image industrielle de la ville-port multiséculaire.

Laisser à l'abandon 7 hectares au coeur de la zone Nord de Châtellerault serait un signe de déclin et de découragement. Le Conseil Régional promeut une mutation industrielle, une conversion des entreprises vers des productions propres de produits écologiques. De nouveaux marchés s'ouvrent. Des innovateurs viennent s'installer en Poitou-Charentes. Il faut qu'ils trouvent chez nous des lieux porteurs d'image.

La transformation du site Fabris en Nouvelle Fabrique Ecologique est un signal extraordinaire. C'est pourquoi Solaire Direct s'intéresse au site et envisage d'y installer une centrale de production d'électricité photovoltaïque, ainsi qu'un centre de formation pour les nouveaux métiers du solaire.

Le site Fabris est pollué. Et alors ? C'est l'honneur de notre génération que de ne pas laisser aux suivants la charge de la dépollution. Et peut-on continuer à étaler à l'infini les zones d'activités au détriment des terres naturelles et agricoles ? Ce n'est pas une première en Poitou-Charentes : la ville de Thouars, par exemple, a bâti un projet très ambitieux autour de la reconquête d'un ancien établissement de matériel militaire.

La dépollution n'est pas simple, et l'Etat s'est fait un peu tirer l'oreille pour prendre ses responsabilités à cet égard, mais au bout du compte, la ville de Thouars espère à moyen terme devenir "autosuffisante" en énergie grâce à une centrale photovoltaïque, des éoliennes et aussi une usine de méthanisation des déchets organiques agricoles et industriels.

Jean-François Macaire
Vice-Président du Conseil Régional Poitou-Charentes

Source : blog révolution silencieuse