19 mai 2010

« Pour un projet socialiste et écologiste, à l’écoute de la société »

Cher(e)s ami(e)s, cher(e)s camarades,

Vous trouverez ci-dessous une contribution au débat d'idées ("Pour un
projet socialiste et écologiste, à l'écoute de la société") rédigée par des
militants de notre mouvement, à l'occasion de la préparation de la prochaine
Convention du PS. Il ne s'agit pas d'un amendement soumis au vote ; l'idée est
de mettre l'accent sur 6 axes de réflexion - qui nous paraissent essentiels
pour préparer l'avenir - et de poursuivre le débat de manière ouverte.
 
Philippe Moine
Coordinateur de "Militants parisiens de l'Espoir à gauche, avec Ségolène Royal"

Militants parisiens de l’Espoir à gauche, avec Ségolène Royal
« Pour un projet socialiste et écologiste, à l’écoute de la société »
Contribution au débat
 
I- Marquer davantage la rupture après l’échec de Nicolas Sarkozy
Aujourd’hui, l’action du Président et de son gouvernement accentue le « mal français ». Elle se traduit par une société encore plus fragmentée, émiettée, alors que plus que jamais nos concitoyens sont en attente de nouvelles solidarités.
Le pouvoir active les peurs par des décisions mal conçues et mal expliquées, ou en privilégiant une approche sécuritaire ("débat" sur l’identité nationale, "débat" sur la burqa, projections alarmistes - à l’horizon 2050 - sur les retraites, sans tracer de perspectives autres que la pénalisation des futurs retraités et la montée de l'angoisse chez les jeunes actifs).
Il s’arc-boute sur le bouclier fiscal, qui ne peut que perpétuer l’atonie économique en limitant les sommes que l’on peut consacrer à une relance efficace et au pilotage de la dette.
Face à une telle situation, un profond changement s'impose.
Ce dont nous avons besoin, c’est de restaurer une société de la confiance, d’indiquer une direction forte et de faire émerger des idées neuves, pour répondre aux défis d'aujourd'hui.
 
II- Rappeler les atouts de la France
Un constat simple : d'un point de vue économique, la France ne sera pas en grande forme en 2012... Or elle dispose d'atouts dont il faudrait davantage tirer parti.
Notre pays semble notamment oublier son potentiel démographique.
- Il fait fi de la vitalité d’une jeunesse encore nombreuse, mais trop souvent écartée de l’acquisition des qualifications nécessaires à l’emploi, puis de l’emploi lui-même. Et c'est dès la petite enfance que des politiques efficaces doivent être mises en place, pour lutter contre les inégalités.
- Il ne reconnaît pas suffisamment l’apport de l’immigration à l’économie et à la société françaises.
- Il valorise très peu l’expérience et les compétences des seniors dans les entreprises et l’administration, leur faisant vivre des situations frustrantes, voire désastreuses - quand ils sont prématurément écartés de la vie active.
 
III- Ouvrir un vrai débat, pour un nouveau modèle de développement
1) La parole au peuple !
Pour préparer l’avenir, la gauche socialiste et écologiste doit poursuivre un objectif majeur : faire en sorte que le peuple prenne la parole. Il nous faut aujourd’hui lever les obstacles politiques et culturels à une réflexion ouverte sur le nouveau modèle de développement. Il ne peut être le seul fruit d’un travail de commission au sein d'un parti, fût-il ratifié par les représentants de tous ses "courants"…
La société de confiance que nous voulons suppose le renforcement de la démocratie participative. Avec Ségolène Royal, nous pensons que les citoyens eux-mêmes doivent être directement associés aux débats essentiels qui engagent leur avenir.
Aujourd'hui, les pays occidentaux se caractérisent par une large prise de conscience des enjeux écologiques ; c'est sur les citoyens qu'il faut d'abord compter pour orienter les décisions dans le bon sens et changer la vie !
2) Ecouter les représentants des collectivités territoriales
Les collectivités territoriales sont partie prenante de la puissance publique et se sont imposées comme des acteurs incontournables, malgré un poids relatif encore inférieur à celui qui les caractérise dans les principaux pays européens. Et malgré les mauvais coups portés à la décentralisation par la droite au pouvoir.
Elles représentent les trois quarts des investissements publics, soutiennent l’emploi et l’innovation, luttent contre la précarité et la pauvreté en agissant de leur propre chef ou pour le compte de l’Etat. Elles doivent être, pour l'avenir, au coeur du nouveau modèle de développement.
3) Ouvrir un dialogue constant avec les syndicats
Les propositions émanant des syndicats, dont l'ancrage social est d'une autre nature que celui des partis, enrichissent le débat et doivent être prises en considération.
On ne peut se contenter de consultations ponctuelles, qui ne nous permettent pas d'établir des relations de confiance dans la durée et qui ne contribuent pas à renforcer l'audience et la crédibilité du PS dans le monde du travail.
 
IV- L’écologie, « moteur » du nouveau modèle de développement économique et social
L’Europe du Nord a pris un temps d’avance : assainissement de l’eau, matériaux écologiques pour la construction, filières écologiques (solaire, éolien, réseaux de chaleur, cogénération…), présence accrue de la nature en milieu urbain...
A nous de relever le défi et de proposer quelques pistes :
- La recherche en matière d'énergie solaire doit déboucher sur des filières productives. Elle peut, avec l’appui des régions et l’expérimentation dans les villes, être un lieu de transfert et de développement de bonnes pratiques.
- La récupération des déchets progresse, même si notre pays reste encore en retard. Il nous faut maintenant inventer et soutenir des filières qui limitent la production des déchets, en réutilisent une partie dans un cycle de production.
- Une politique en faveur de la sécurité et de la qualité alimentaires peut être un formidable outil de lutte contre les inégalités. Et dans le domaine de la restauration collective publique, des efforts importants doivent être réalisés pour favoriser la mutation d’une agriculture très productive, mais peu économe en eau et en intrants.
 
V- Pour retrouver la confiance : une réforme des institutions, pour une
6e République
Les dysfonctionnements institutionnels sont aujourd'hui nombreux et font obstacle à une nouvelle dynamique de développement.
Si on se limite par exemple à l'organisation du territoire, quelques constats s'imposent :
- dans une France où 80% des habitants vivent en ville, la commune n'est pas le cadre le plus adapté pour répondre efficacement à un certain nombre d'enjeux - l'urbanisme ou les risques environnementaux, par exemple, ne peuvent être gérés à cette seule échelle ;
- l'opposition traditionnelle entre ville et campagne devient souvent artificielle ;
- les modes d'élection des conseils généraux (sur la base de cantons qui ne correspondent pas aux dynamiques démographiques), du Sénat (surreprésentation des petites communes et du monde rural dans les collèges de grands électeurs) ou des intercommunalités (pas de support démocratique) ne sont pas adaptés aux enjeux territoriaux, tandis que les conseils régionaux - création de la gauche - apparaissent encore trop faibles, compte tenu de leurs compétences en matière de développement économique ;
- les solidarités fiscales locales, qui relèvent de la responsabilité de l’Etat, sont très insuffisantes ou anachroniques, malgré les efforts de la gauche (institution de la TPU et la DSU par les socialistes au pouvoir).
Pour faire vivre un nouveau modèle de développement, il faudra donner aux territoires les moyens politiques et financiers de leurs ambitions. C'est dans les territoires, en particulier, que les mutations écologiques qui s'imposent pourront être impulsées avec le plus d'efficacité.
Fondamentalement, la société de confiance que nous voulons suppose le renforcement de la démocratie à différents niveaux. C'est le sens de la 6e République que nous allons construire : renforcement de la décentralisation et représentation démocratique des territoires ; renforcement de la démocratie sociale et mise en oeuvre d'une véritable démocratie participative. Et c'est ainsi que nous pourrons progresser vers la prise en compte des nouveaux défis économiques, sociaux et écologiques.
 
VI- Sans l’Europe, nous ne pourrons rien
Malgré des avancées dans certains domaines, l'Europe risque d’être marquée, en 2012, par de fortes divergences économiques et la persistance d'une croissance molle ; par la force de l’extrême droite et des nationalismes dans beaucoup de pays ; par les dégâts de politiques brutales, en France ou en Italie par exemple. Au mieux, on assistera à une convalescence de la social-démocratie, dont on peut penser qu’elle devrait regagner un peu du terrain perdu, mais dans un contexte économique et social qui nous ramènera loin en arrière, avec en France un taux de chômage élevé et une dette paralysante.
Face à cette crise économique, sociale et politique, le Parti socialiste européen doit retrouver l’ambition des Pères de l’Europe, pour en poursuivre la construction. Il nous faudra notamment mettre en place les instruments d’une véritable politique budgétaire commune, capable de financer les investissements de grande ampleur qui nous permettront d’aller de l’avant. Nous avons besoin des Etats-Unis d’Europe, d’une Europe modèle : démocratique, sociale, innovante et écologique !
Merci d’envoyer un message email à contact@militants-avec-segolene.fr

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