6 juin 2010

Jean-Louis Bianco : "Ségolène et Martine se voient régulièrement"

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Jean-Louis Bianco, député PS des Alpes-de-Haute-Provence, estime que la présidente de Poitou-Charentes a « la capacité de faire bouger les lignes ».
 
France-Soir. Proche de Ségolène Royal, dont vous avez été le porte-parole en 2007, étiez-vous au courant de la teneur de son intervention sur France 5, dimanche soir ?
Jean-Louis Bianco. Non. Mais je connaissais sa pensée : je savais qu’elle était prête, au nom du rassemblement, à renoncer à ses ambitions personnelles pour 2012. Ce qui la préoccupe, c’est de ne pas se relancer dans une guerre des chefs. Ce serait mortel.
F.-S. Est-il donc déjà acté qu’elle ne se présentera pas aux primaires du P.S. ?
J.-L. B. Non. Au soir des élections régionales, Ségolène avait déclaré qu’elle n’était pas candidate aujourd’hui, mais que rien n’était tranché pour demain. Elle reste dans la même posture. Pour ma part, je souhaite toujours qu’elle se présente aux primaires. Elle conserve une image très forte auprès des jeunes et des classes populaires. Elle a la capacité de faire bouger les lignes.
F.-S. Ségolène Royal a confié s’être rapprochée de Martine Aubry. Comment cela se traduit-il concrètement ?
J.-L. B. Elles se voient régulièrement, se téléphonent… Elles ont beaucoup discuté ensemble du fonctionnement du parti, de la façon dont Ségolène pouvait contribuer au projet. Elle a déposé un texte sur la croissance verte qui a été très apprécié des militants. Le fait qu’elle apporte sa pierre à l’édifice est jugé très positivement.
F.-S. C’est un changement de stratégie pour Ségolène Royal, qui a longtemps préféré rester en marge du parti. Quel a été le déclic ?
J.-L. B. Elle a franchi le pas il y a plusieurs mois déjà, quand elle a déclaré qu’il n’y avait qu’une première secrétaire au PS et que c’était Martine Aubry. C’était un geste fort. Cela signifiait qu’elle enterrait la hache de guerre du Congrès de Reims.

« “Care”, ce mot ne parle pas aux gens ! »
 
F.-S. Si Aubry, Royal et Strauss-Kahn parviennent à s’entendre pour qu’un seul d’entre eux soit candidat à l’investiture socialiste, les primaires ont-elles encore une utilité ?
J.-L. B. La question mérite d’être posée. Dans l’hypothèse d’un accord entre les ténors, à supposer qu’il lie à la fois Aubry, Royal et Strauss-Kahn, il resterait quelques candidats en face, mais de moindre envergure. Cela pourrait frustrer les électeurs. Il faudra peut-être que l’on discute de l’opportunité des primaires. Mais on n’en est pas encore là !
F.-S. Arnaud Montebourg vient de rendre son rapport sur l’organisation des primaires, mais il ne fixe aucune date !
J.-L. B. Le calendrier m’inquiète. On parle désormais de désigner notre candidat(e) pour 2012 en octobre ou novembre 2011. Ce n’est pas bon. Plus le temps passera, plus le risque de résurgence des ego sera fort. Il y a désormais peu de chances qu’on se décide rapidement, hélas ! Je souhaite, pour ma part, que nous nous déterminions à la fin de cette année.
F.-S. Le projet de société défendu par Martine Aubry s’articule autour du « care », le bien-être. Drôle de mot !
J.-L. B. C’est un mot qui ne parle pas aux gens. Cela donne l’impression qu’on est dans la compassion alors que ce qu’ils vivent est très dur. Il faudra définir un autre axe de campagne. Eh oui, il reste du travail !

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