17 février 2010

A la région, Ségolène Royal tacle et cajole

Dernière session du conseil régional hier avant les élections. Des règlements de comptes, des amabilités et quelques grosses hypocrisies. La présidente trace sa route. Verte.
 
Ségolène Royal n'envisage pas la défaite lors des prochaines élections régionales. A la question, la présidente de Poitou-Charentes, candidate à sa succession, balaie. «Je ne réponds pas à ça.» A un peu plus d'un mois du premier tour (14 mars), c'était vendredi dernier la dernière session du conseil régional. L'occasion de faire un bilan et de donner un cap pour demain. Le cap sera vert. Ségolène Royal rêve «d'un modèle alternatif à l'économie libérale, un modèle très lié à l'écologie.»
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Avant d'ouvrir une session sous les feux des rédactions parisiennes, télé et presse écrite, Ségolène Royal a rencontré la presse régionale. L'occasion de tacler sévèrement Dominique Bussereau, tête de liste UMP qui a dérapé jeudi, qualifiant les MoDem ayant rejoint la liste PS de «Harkis».
«C'était prévisible. Il m'a déjà qualifiée de vautour, de menteuse et il avait dit des centristes qu'ils allaient à la gamelle. Il n'y a plus de code éthique. Dominique Bussereau est en service commandé par Nicolas Sarkozy pour abîmer, salir la campagne électorale. C'est une stratégie. Au bout du compte, c'est la République qui prend les coups et je refuse de m'abaisser à ce niveau.»
Le préfet de région, Bernard Tomasini, en a également pris pour son grade. «Il est antirépublicain. Le devoir de l'Etat, c'est d'être neutre. Il ne l'est pas. Ses prises de position permanentes rappellent ses services sous Pasqua.»
Sa dernière pique fut adressée aux signataires de la pétition contre sa stratégie d'ouverture. «Ils règlent des comptes qui ne sont pas les miens et il y a deux contrevérités. Me reprocher de ne pas faire d'alliance à gauche est faux. J'ai ouvert la porte aux communistes, aux Verts. Ils ne sont pas venus. Ensuite, je n'ai pas négocié avec le MoDem, mais avec des personnalités individuelles qui se reconnaissent dans mes actions et pas dans la droite de Sarkozy.»
La session fut beaucoup plus consensuelle avec même un échange presque émouvant entre la présidente et Henri de Richemont, leader de l'opposition. Ce dernier évoquant «la chance et l'honneur d'avoir participé à des débats de qualité». Ségolène Royal saluant «la grande correction» et «l'authenticité des convictions» de l'élu charentais dont elle a dit qu'il avait été «humilié» par son propre camp, glissant: «Celui qui vous a succédé à votre corps défendant dégrade le débat public.»
L'élu communiste Paul Fromenteil, qui tirait sa révérence après vingt-sept ans dans la maison, a été ovationné après un dernier discours.
Mais le moment que toute la presse attendait s'est transformé en une caricature de langue de bois. Marie Legrand, élue verte sur le départ, qui le matin même sur France Info qualifiait le règne de Royal de «gouvernance totalement égocentrée autour de la présidente avec le souci permanent d'être dans la communication», affirmant qu'«un petit staff gère l'ensemble des affaires», a pris la parole pour saluer «la politique environnementale puissante et cohérente» de l'équipe sortante, terminant sur un «conseil»: «Pour le prochain mandat, il faudra faire beaucoup plus pour l'écologie et être plus partenaires.»
Ségolène Royal venait d'annoncer six mesures, toutes en faveur de l'«excellence environnementale»: des projets d'énergie solaire, un appel à projets écoquartiers et écovillages, un plan d'aide à l'énergie verte pour les retraités, l'installation d'une unité pilote de production d'écocarburants, la reconduction du bonus vert Région et la création d'un écopôle industriel sur le terrain de New Fabris.
Arnaud Fage - Source : la Charente Libre


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