11 avril 2010

Voyage de Ségolène Royal au Brésil...

Cher(e)s ami(e)s,

Le Président Lula m'a très chaleureusement et longuement accueillie à Brasilia, lui qui m'avait déjà reçue fin janvier 2009 en marge du forum social mondial de Belem. Lula est assurément un des grands leaders de ce XXIème siècle : grâce à lui, le Brésil a réussi à surmonter deux graves crises économiques, à assainir ses finances, à créer des millions d'emplois et à diminuer la pauvreté. Il m'a dit hier que l'un des bilans dont il était le plus fier est d'avoir permis à 30 millions de brésiliens de sortir de la pauvreté pour intégrer les classes moyennes. Nous avons parlé de ce modèle brésilien qui est un exemple à suivre, non seulement pour les pays émergents mais aussi pour les pays les plus développés. Nous avons discuté de la gauche et de cette nouvelle voie possible vers une autre mondialisation, plus juste et qui place l'être humain et son environnement au coeur de toutes les décisions politiques. J'ai eu plaisir à lui remettre l'ouvrage sur la mondialisation intitulé « Obama, Lula, Forum Social, 10 leçons convergentes » (publications Fondation Jean Jaurès) qui va bientôt être traduit en portugais en édition universitaire.

J'ai ensuite apporté tout mon soutien et mes encouragements à Dilma Rousseff, candidate à l'élection présidentielle brésilienne, dont Lula m'a dit le plus grand bien quelques instants auparavant. Dilma m'a fait part de sa détermination et de ses convictions dans ce nouveau combat qui est le sien pour accéder à la présidence de la République est compétente, courageuse et déterminée. Elle m'a raconté son parcours, et comment elle a mené à la demande de Lula le grand plan de croissance du Brésil ces dernières années. J'ai été très impressionnée par la force qui se dégage de cette femme, dont toute la vie a été un combat. Combattante dans les rangs révolutionnaires dans sa jeunesse, elle a été emprisonnée et a refusé de parler sous la torture. Elle a fait face très récemment avec beaucoup de courage à un cancer du sein.

Elle m'a invitée à revenir à la rentrée de septembre au Brésil pour la soutenir lors d’un meeting. Je lui ai répondu que j'aurai plaisir à être à ses côtés et à lui renouveler mon soutien. Cela me rappellera les meetings chaleureux et enthousiastes avec Michelle Bachelet au Chili ou Christina Kirschner en Argentine.

J'étais, la veille, l'invitée de l’Université Candido Mendes de Rio de Janeiro, l’une des plus prestigieuses universités du pays. Ce déplacement dans cette ville est le premier depuis 18 ans quand je représentais la France au Sommet de la Terre en 1992 comme Ministre de l’environnement. Et je constate aujourd’hui combien fut décisif l’élan que nous avons alors construit pour que l’urgence écologique soit réellement et concrètement pris en compte par les gouvernements du monde entier.

C’est un élément fort de la leçon inaugurale que j’ai prononcée devant les étudiants et les professeurs de l’université Candido Mendes dont le thème était « l’alternative de gauche à la mondialisation : un autre monde est possible est c’est urgent ». Depuis plusieurs années, j’ai insisté sur l’échec de la mondialisation néolibérale : un an après la crise, on voit déjà les traders toucher de nouveau leur bonus, les banques utiliser la puissance publique pour reconstituer leur capacité de nuisance, et le système néolibéral se reconstituer malgré l’assurance qu’il nous mène à la faillite. Face à cela, je propose qu’émerge un nouveau monde possible, inspiré de ce qui est fait de mieux aux quatre coins de la planète, notamment par des leaders visionnaires et courageux que sont Lula au Brésil ou Obama aux Etats-Unis. J’ai fait cinq propositions pour répondre à la demande qui m’a été faite. 

-   Faire de l’efficacité économique et de la justice sociale un couple inséparable

-   Réhabiliter le rôle de l’Etat

-  Accélérer la croissance verte

-  Définir et protéger les biens publics mondiaux

-  Renforcer la démocratie participative comme condition de l’efficacité politique.

(Tout le texte est sur le site de Désirs d’Avenir)

Comme je l’ai indiqué, nous avons aujourd’hui les clés, nous avons la capacité d’opérer une véritable métamorphose selon le mot d’Edgar Morin, si nous avançons avec courage, si nous faisons inlassablement tomber les barrières des idées reçues, bien plus dures à briser que les barrières de pierres.

La réalité c’est que le XXIème siècle est le siècle des citoyens et de la parole citoyenne, de la force citoyenne. C’est à nous de saisir cette opportunité pour faire avancer le monde.

Cela implique aussi d’être toujours aux côtés des plus démunis et de ceux qui souffrent. J’ai été honorée de devenir jeudi citoyenne d’honneur de l’Etat de Rio après un vote à l’unanimité du parlement de Rio. Et j’ai tenu, comme un premier geste, à aller rendre visite aux victimes sinistrées des inondations qui ont frappé si durement cette ville en début de semaine. En compagnie du député de Rio, je suis allée à la rencontre des familles sinistrées hébergées dans les quartiers populaires de Rio, dans un gymnase puis dans une école primaire.

Amicalement

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